LUC MICHEL’S
GEOPOLITICAL DAILY
L'axe Moscou-Téhéran : une réalité
puissante
à la fois pour l'Eurasie et le
Proche-Orient
Luc Michel
Jeudi 2 novembre 2017
LUC MICHEL (ЛЮК МИШЕЛЬ) & EODE/
Luc MICHEL pour EODE/
Flash géopolitique – Geopolitical Daily/
2017 11 01/
Ce Mercredi 1er novembre, Vladimir
Poutine est en Iran pour participer à
une réunion tripartite en présence de
ses homologues iranien, Hassan Rohani et
azerbaïdjanais, Ilham Aliyev (1). Le
Kremlin a publié un communiqué
officialisant le voyage d’un jour du
président russe. Cette réunion
tripartite est axée sur les importantes
questions d’intérêt commun dans les
domaines politique, économique, culturel
et humanitaire. Mais la crise de Crimée
reste une priorité, a annoncé Ebrahim
Rahimpour, vice-ministre iranien des
Affaires étrangères chargé de l’Asie et
de l’Océanie.
C’est la deuxième
fois que les présidents de l’Iran, de la
Russie et de la République d’Azerbaïdjan
se réunissent autour d’une table. La
première a eu lieu en 2016 à Bakou.
Selon M. Rahimpour, le sujet du transit
occupera une place majeure dans leurs
discussions. « Dans les domaines du
tourisme, du transit et du commerce en
Iran les opportunités de coopération
sont nombreuses », a-t-il ajouté.
L’accord nucléaire figurera aussi au
menu des discussions. « La Russie et la
République d’Azerbaïdjan sont nos alliés
et soutiennent l’accord nucléaire. Il
est normal que les questions régionales
et internationales soient abordées. »
Concernant
l’adhésion de l’Iran à l’Organisation de
coopération de Shanghai, l’OCS, il a
précisé que « les négociations sont en
cours. Que nous soyons observateurs ou
membres officiels de l’Organisation ne
change rien. Nous devons passer les
étapes nécessaires ».
LE DOSSIER CAPITAL
DU GAZ ET DE « L’OPEP GAZIER » :
« L’ALLIANCE MILITAIRE IRANO-RUSSE NOUEE
EN SYRIE SE COMPLETERA D’UN VOLET
ECONOMIQUE QUI INQUIETE PROFONDEMENT
L’OCCIDENT »
Au seuil de la
visite mercredi du président russe
Vladimir Poutine à Téhéran, visite
qualifiée de « hautement stratégique »,
les spéculations vont bon train sur les
« objectifs patents et latents » de ce
déplacement qui intervient alors que
toutes les analyses prévoient la
victoire de l’armée syrienne et de ses
alliés en Syrie. « Or, l’alliance
militaire irano-russe nouée en Syrie se
complétera d’un volet économique qui
inquiète profondément l’Occident », dit
Pars Today (Iran).
Un expert iranien
des questions évoque la création du «
CORRIDOR NORD-SUD » comme l’un des
principaux objectifs de la visite de 24
heures du président russe à Téhéran. Ce
serait peut-être même le plus important
quand on pense que le « gaz » s’est
trouvé au cœur de la guerre lancée
contre la Syrie, pays que les Américains
voulaient voir intégrer le « trajet
gazier » rival à celui transitant le gaz
russe vers l’Europe.
Mais ce n’est pas
seulement le gaz russe qui inquiète les
États-Unis. L’Iran possède après la
Russie les plus grands gisements gaziers
du monde, PARS SUD, que les Américains
ont tout fait pour en restreindre
l’exploitation. Mais depuis que l’axe
Syrie-Iran-Russie s’est formé et qu’il
s’étend depuis les régions gazières de
l’Iran jusqu’à la Méditerranée, de
nouveaux paramètres apparaissent qui
rendent bien plausible l’idée d’un
transit du gaz iranien vers l’Europe.
Mais en attendant la concrétisation de
ce vaste projet éminemment politique, la
Russie de Poutine se porte candidate
pour servir d’appui à un autre projet
gazier iranien, mais aussi saboté par
Washington : le « GAZODUC DE LA PAIX »
qui devrait transférer le gaz iranien à
l’Inde via le Pakistan.
Alors que le
Pakistan s’éloigne de plus en plus des
États-Unis, il est grand temps pour
l’Iran et la Russie de renforcer leur
présence gazière sur les marchés du
sous-continent. Surtout que l’ombre des
interférences US plane toujours sur les
relations gazières Russie-Europe depuis
la crise de la Crimée. À Téhéran,
Poutine ferait donc part de sa
disponibilité à mettre sur pied avec ses
interlocuteurs iraniens les préparatifs
de la construction d’un gazoduc
supra-côtier reliant l’Iran à l’Inde
tout en longeant le port de Gwador.
Le trajet du
gazoduc de la paix changerait un peu, ce
qui permettrait aussi à Moscou d’y
participer à sa manière. Les Russes
auraient obtenu le feu vert des
Pakistanais, au grand dam de Washington
et de Riyad qui sabotent le projet
irano-pakistanais depuis près de 15 ans.
« L’OPEP gazier » a de bien beaux jours
devant elle.
L'IRAN ET LA RUSSIE
SIGNENT UN ACCORD PETROLIER DE 30
MILLIARDS DE DOLLARS
Mais on a aussi
parlé « Pétrole » à Téhéran …
La compagnie russe Rosneft et la
Compagnie nationale iranienne de pétrole
ont conclu un accord pétrolier dont la
valeur s’estime à trente milliards de
dollars.
Le producteur russe
de pétrole Rosneft et la Compagnie
nationale iranienne de pétrole (NIOC
selon son acronyme anglais) ont signé un
accord-cadre pour un ensemble de projets
« stratégiques » en Iran d’une valeur
totale de 30 milliards de dollars, a
annoncé ce mercredi 1er novembre le
patron de la compagnie pétrolière
publique russe Rosneft, Igor Sechin,
cité par l’agence Reuters. La
collaboration avec l’Iran renforcera la
position de Rosneft au Moyen-Orient. Or,
cette compagnie a déjà conclu plusieurs
accords dans la région parmi lesquels un
contrat de construction de l’oléoduc au
Kurdistan irakien dont la compagnie
russe est principal actionnaire.
L’accord-cadre
pétrolier irano-russe a l’Iran a été
signé ce mercredi lors de la visite du
président russe Vladimir Poutine à
Téhéran. Le patron de Rosneft a précisé
que cet accord préliminaire ouvrirait la
voie à la signature de documents
juridiquement contraignants dans un
délai d’un an. Le projet prévoit une
production pétrolière jusqu’au plafond
de 55 millions de tonnes par an (1,1
million de barils par jour), a-t-il
déclaré.
COOPERATION
RUSSO-IRANIENNE SUR LE NUCLEAIRE
Le porte-parole de
l’Organisation iranienne de l’énergie
atomique (OIEA), Behrouz Kamalvandi, a
annoncé, ce mardi 31 octobre, alors que
Poutine était attendu en Iran, le début
de la construction de la deuxième unité
de la centrale nucléaire de Bouchehr. «
Le président de l’Organisation iranienne
de l’énergie atomique Ali Akbar Salehi
et le directeur général de Rosatom
Alexeï Likhachev ont pris part,
aujourd’hui, à une cérémonie où ont été
creusées les fondations de la deuxième
unité de la centrale nucléaire de
Bouchehr.
Cette cérémonie
symbolise la coopération entre l’Iran et
la Russie dans le domaine de la
construction de centrales nucléaires.
Les deux nouvelles unités produiront
chacune de l’électricité d’une puissance
de 1 057 MW », a expliqué Behrouz
Kamalvandi. Il a ajouté que la
coopération entre l’Iran et la Russie ne
se bornait pas uniquement à la
construction de centrales nucléaires,
mais s’étendait au domaine de la
production de carburant. « Les deux
unités, qui vont s’ajouter à la centrale
nucléaire de Boucher, seront
opérationnelles dans une dizaine
d’années et leurs frais de construction
s’élèvent à 10 milliards de dollars », a
déclaré le porte-parole de l’OIEA. Il a
qualifié d’« importante » la position de
la Russie dans l’industrie nucléaire
iranienne, espérant que les coopérations
irano-russes profitaient aux Iraniens en
matière d’électricité, d’agriculture,
d’industrie et de médecine.
Lors de la
cérémonie de forage des fondations de la
deuxième unité de la centrale de
Bouchehr, le directeur général de
Rosatom Alexeï Likhachev a déclaré que
la Russie était prête à élargir sa
coopération avec l’Iran pour construire
des centrales non nucléaires. « La
construction de la première unité de la
centrale de Bouchehr montre la bonne
coopération qu’ont menée les Iraniens et
les Russes. Il fallait des équipements
de fabrication étrangère qui se sont
mêlés à la technologie russe et nous
avons finalement réussi », a dit Alexeï
Likhachev.
Il a ensuite affirmé avoir proposé à la
partie iranienne d’entamer une
coopération dans l’industrie nucléaire
non énergétique comme la médecine ou
l’agriculture nucléaires.
LES CORRIDORS
‘NORD-SUD’ ET ‘HELSINKI-BOMBAY’ – AVEC
LA RUSSIE, L’IRAN ET L’AZERBAÏDJAN -
BOULEVERSENT LE GRAND JEU AU
PROCHE-ORIENT …
L’arrière-plan
géopolitique et géoéconomique de la
visite de Poutine en Iran et du Sommet
tripartite Russie-Iran-Azrrbaïdjan, ce
sont les Corridors « Nord-Sud » (Russie
– Iran – Azerbaïdjan – Inde) et «
Helsinki-Bombay » qui bouleversent le
Grand Jeu au Proche-Orient …
* Sur les «
Corridor Nord-Sud » et « Helsinki-Bombay
» :
Voir sur EODE-TV/
LUC MICHEL: UNIFICATION ECONOMIQUE DE
L’EURASIE
(DEBAT PANAFRICAIN, AFRIQUE MEDIA, 10
SEPT. 2017)
sur
https://vimeo.com/234324546
NOTES :
(1) Sur l’évolution
de l’Azerbaïdjan, qui s’éloigne de
l’OTAN :
Lire sur LUC
MICHEL’S GEOPOLITICAL DAILY/
ARMENIA (I) : THE
WEAK LINK OF THE ‘EURASIAN ECONOMIC
UNION’?
Sur
http://www.lucmichel.net/2017/09/16/luc-michels-geopolitical-daily-armenia-i-the-weak-link-of-the-eurasian-economic-union/
Extrait: “Until a
few time, things were simple : NATO was
supporting Bakou and Russia Erevan. But
now all is more complex with the new
geoeconomic common project of the “North-South
Corridor” (Russia – Iran – Azerbaïjan –
India), part of the “Helsinki-Bombay
Corridor”, a big eurasiatic geoeconomic
zone.”
(Sources : Press TV
– Pars Today – Tass – EODE Think Tank)
LUC MICHEL (ЛЮК
МИШЕЛЬ) & EODE
* PAGE SPECIALE Luc
MICHEL’s Geopolitical Daily
https://www.facebook.com/LucMICHELgeopoliticalDaily/
* Luc MICHEL (Люк
МИШЕЛЬ) :
WEBSITE
http://www.lucmichel.net/
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* EODE :
EODE-TV
https://vimeo.com/eodetv
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