Opinion
Israël: le rapport de l'ONU qui gêne
Dexia et la France
L'Humanité
L'Humanité
de mardi 4 mars 2014
Mardi 4 mars 2014
Dans son édition de ce mardi,
l'Humanité dévoile le rapport de l’ONU
pour les territoires palestiniens
occupés, de Richard Falk, qui accuse la
banque Dexia et ses actionnaires, la
France et la Belgique, de soutenir les
colonies israéliennes. Au Parlement
français, les ministres esquivent. Un
document à consulter ici.
C’est une affaire qui dure depuis
cinq ans et qui met aux prises
régulièrement les militants d’ONG pour
les droits des Palestiniens, d’un côté,
et la direction de la banque des
collectivités publiques Dexia et les
gouvernements belge et français, de
l’autre. À l’origine du litige, les
prêts accordés par Dexia Israël, filiale
à 65 % du groupe Dexia, lui-même détenu
majoritairement par les États belge
(50,02 % du capital) et français
(44,38 %), à des collectivités publiques
israéliennes installées dans les
territoires palestiniens occupés.
Régulièrement, les militants du réseau
belge de solidarité internationale Intal,
soutenus par ceux de l’Association
France-Palestine solidarité (AFPS),
s’invitent aux assemblées générales des
actionnaires du groupe, pour interpeller
ses dirigeants sur cette situation.
"Violation du droit
international"
L’affaire a pris subitement une autre
dimension après la présentation, en
octobre, d’un rapport à l’Assemblée
générale des Nations unies par le
rapporteur spécial sur la situation des
droits de l’homme dans les territoires
palestiniens occupés depuis 1967,
Richard Falk. Selon ce document
(téléchargeable ci-dessous), il apparaît
que «les transactions de Dexia Israël
avec les colonies de peuplement font du
groupe Dexia une entreprise commerciale
impliquée dans l’occupation de la
Palestine et sa responsabilité peut donc
être engagée pour violation du droit
international». Le rapport va plus loin
et incrimine la Belgique et la France
qui, en tant qu’actionnaires
majoritaires, «manquent à leur
obligation de faire respecter les
conventions» internationales.
Pour les militants des droits des
Palestiniens, ce rapport sonne comme une
petite victoire, car il vient contredire
les dénégations des ministres
successifs, qui répètent inlassablement
que Dexia Israël « n’agit pas pour le
compte de l’État » (Christine Lagarde,
en réponse à une question du député PCF
Jean-Jacques Candelier en
septembre 2009), et qu’« aucun nouveau
prêt n’a été accordé postérieurement à
2008 » aux colonies par Dexia Israël
(Laurent Fabius, répondant au même
parlementaire en décembre dernier).
Lire la suite de notre enquête dans
l'Humanité de ce mardi
A
lire sur le sujet:
- Des prêts aux colonies d'Hébron
et de Samarie
- "La France fait comme si le
rapport Falk n'existait pas",
entretien avec le député PCF du
Nord, jean-Jacques Candelier, qui a
posé plusieurs questions au
gouvernement à propos de Dexia
Israël depuis 2009
Document à télécharger:
© Journal
L'Humanité
Publié le 4 mars 2014 avec l'aimable
autorisation de
L'Humanité
Le dossier colonisation
Les dernières mises à jour
|