Russie politics
Les crimes de guerre dans le Donbass
dont
l'Occident ne veut pas connaître
Karine Bechet-Golovko
Mercredi 30 mars 2016
Les crimes de guerre dans le Donbass,
commis par l'armée ukrainienne et les
structures néo-nazies affiliées, ne
peuvent être oubliés et doivent être
punis. La simplicité et l'évidence du
propos ne suffisent pas à masquer le
manque d'enthousiasme de l'Occident,
pourtant si prompt à condamner toute
atteinte aux droits de l'homme.
Exposition, ouvrage, classification des
preuves, un gros travail est en train de
se faire dans le silence total des
médias et organismes "de l'ouest", qui
préfèrent parler des crimes russes.
Le 28 mars, la Douma a inauguré une
exposition intitulée "Le fascisme
ordinaire; les crimes de guerre des
militaires ukrainiens 2014-2016". Elle
met en évidence des faits, bruts, sur
les armes utilisées par les ukrainiens
dans le Donbass, sur les victimes
civiles, sur les exactions contre les
populations civiles, sur la destructions
des ouvrages civils, etc.
Le Président de la
Douma S. Narychkine a rappelé que les
faits restent les faits et que malgré
les lenteurs du processus de Minsk,
l'Ukraine n' a pas encore tourné
totalement la page de ses heures les
plus noires. Les ukrainiens doivent
prendre conscience de l'impasse dans
laquelle les conduit les dirigeants
issus du Maïdan.
Parallèlement, une
table ronde s'est tenue, à
l'occasion de laquelle l'ouvrage de M.
Grigoriev, portant le même nom, a été
présenté. Cet ouvrage est une pierre de
plus sur le long chemin du
rétablissement de la vérité. Le député
Jelezniak a affirmé qu'aucun criminel de
guerre ne doit pouvoir rester impuni et
c'est également le rôle de l'Europe de
commencer, ici, à défendre les intérêts
justement européens.
Il est vrai que la
liste peut être longue. Le ministère de
la défense de la République de Donetsk a
également commencé à préparer un travail
systématisant les
crimes commis contre Donetsk par les
militaires ukrainiens. La présentation
eut lieu ce 27 mars. Des dossiers ont
été monté sur tous les
commandants ukrainiens ayant commis
des crimes de guerre à Donetsk. Un
travail incomplet et encore maladroit,
comme le souligne justement Colonnel
Cassad, mais un travail qui a le mérite
d'être fait ... sans les ressources
technologiques de la CIA.
Par exemple, la 93e
brigade:
Ainsi, les
militaires de la 93e brigade, sous le
commandement de V. V. Klotchkov, sont
responsables de la mort de plus de 50
civils et de la destructions de plus de
70 bâtiments d'habitation dans les
villes de Iacinovata, Spartak et le
quartier Petrovsky de Donetsk.
Ou encore à
Zaïtsevo:
Ainsi, la 30e
brigade mécanisée de l'armée de terre
ukrainienne, sous le commandement V. A.
Yakubov, déclaré "héros de l'Ukraine"
pour ses faits d'armes récents dans le
Donbass, du 14 au 20 mars a utilisé plus
de 15 fois l'artillerie, 30 fois tiré
des obus de tanks, 241 mines de calibres
82 et 120 mm et utilisé systématiquement
les armes plus petites. Menaçant ainsi
la vie des civils et détruisant
l'infrastructure de la ville.
Pourtant, ces
ouvrages, expositions, comptes-rendus en
images n'intéressent pas l'Occident, où
le discours, malheureusement, doit être
formaté. Et l'espace de mouvement se
réduit de plus en plus. Hier, afin
d'apporter leur contribution au
renforcement des valeurs humanistes
européennes, la Lettonie a interdit
l'agence russe d'information
Sputnik. La formulation expliquant
les raisons de la fermeture du site font
froid dans le dos, rappelle les heures
sombres du totalitarisme:
D'après le document
qui évoque une demande déposée par le
ministère letton des Affaires
étrangères, l'"enregistrement du nom de
domaine sputniknews.lv viole les
conditions du décret du Conseil de
l'Union européenne relatif aux mesures
restrictives en lien avec la menace à
l'intégrité territoriale, à la
souveraineté et à l'indépendance de
l'Ukraine".
Donc, si vous ne
tenez pas la ligne officielle, celle
déterminée par nos gouvernements, comme
la presse est libre, car nous sommes en
Europe, nous vous interdisons. Logique.
C'est la dictature démocratique, comme
disait Tocqueville. Un monstre issu de
nos faiblesses.
En attendant, afin
de contribuer à enfoncer le clou de
"leur vérité", celle d'une Russie
criminelle et dangereuse pour le "monde
libre", un député polonais a préparé un
rapport et va le présenter devant le
tribunal de
La Haye, afin qu'une enquête soit
ouverte contre les russes responsables
de crimes de guerre dans l'Ukraine de
l'Est. Sa présentation est attendue,
certainement, pour le 5 avril. Et tout
aussi certainement, il s'apprête à faire
une tournée européenne ensuite, pour
répendre la bonne parole.
A n'en pas douter,
l'ouvrage de Grigoriev ou l'exposition
sur les crimes de guerre ukrainiens
auront beaucoup plus de mal à passer le
mur de la désinformation derrière lequel
l'UE veut cantonner ses populations.
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