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Couac, respect et commémoration
Jacques Sapir
© Jacques
Sapir
Mardi 5 janvier 2016
Il y a eu de nombreux commentaires
sur la plaque, calamiteuse, qu’a
inaugurée le Président M. François
Hollande et la Maire de Paris Mme.
Hidalgo ce 5 janvier en mémoire des
personnes assassinées au siège de
Charlie Hebdo.
Passons sur le plus évident, le fait
d’avoir écrit WOLINSKY et non WOLINSKI.
Ce fait même est condamnable. Il a donné
naissance à un mouvement d’indignation
sur Twitter et au
hashtag #JeSuisCharly.
Mais, si on lit attentivement, on voit
que ce n’est pas la seule faute.
- Il y a un mélange entre des
noms, des pseudonymes et des
abréviations et ce sans aucune
logique. Cabu de son véritable nom
Jean Cabut, n’est présent que sous
l’abréviation qu’il s’était choisi
comme nom de plume (et de pinceau en
l’occurrence). Mais alors, Bernard
Maris écrivant sous le nom d’Oncle
Bernard, pourquoi lui avoir donné
son nom d’état civil et non pas le
nom de plume qu’il s’était choisi ?
De même pour Wolinski (c’était son
nom, pourquoi ne pas avoir fait
figurer le prénom) ou pour Charb (Stephane
Charbonnier). Que l’on veuille faire
figurer les noms de plumes, de
pinceaux, les pseudonymes d’écriture
que ces personnes avaient choisis,
et pour lesquels ils sont morts, se
comprend. Mais, alors, on ne fait
pas les choses à moitié. Bref, ceci
montre le degré d’improvisation, et
de mépris des politiques envers ces
morts. Le Président voulait
commémorer ; on a fait un plaque et,
ce faisant, on a fait n’importe
quoi. C’est la personne qui twitte
sous le nom de
CharlesJHuguenin
qui s’est sans doute le mieux
exprimé sur ce sujet.
————
CharlesJHuguenin
@CharleJHuguenin
1 h
il y a 1 heure
Le grand n’importe quoi sur la
#plaque en mémoire de la rédaction
de
#Charlie
- Mais, quand on regarde mieux
cette plaque, on voit qu’y figure le
nom de Franck Brinsolaro,
le policier chargé de la protection
de Philippe Charbonnier – Charb,
mais pas celui d’Ahmed
Merabet, l’autre policier
de la brigade VTT du commissariat du
XIème qui a été tué par les frères
Kouachi dans la rue. Comme si, le
fait de se faire tuer dans les
locaux de Charlie Hebdo valait une
reconnaissance particulière mais pas
de se faire assassiner par les mêmes
tueurs, dans la même occasion, mais
dans la rue. Ceci est grotesque et
insultant. Merabet s’est porté au
secours des victimes, et c’est dans
l’exercice de son devoir qu’il fut
tué. La moindre des choses aurait
été de l’associer aux autres
victimes.
Un sentiment de profond dégoût nait
de ces erreurs, car leur accumulation
révèle la récupération politique à
laquelle on s’est livré. Que le
Président et la Maire de Paris veuillent
faire de la politique sur des morts est
certes triste, mais hélas habituel. Du
moins qu’ils le fassent en respectant
ces morts. Le laisser aller de cette
plaque honteuse montre bien qu’ils n’ont
eu aucun respect pour les personnes et
pour leurs familles.
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