Égypte: 500 opposants arrêtés lors d'affrontements
Photo: L'Humanité
Mercredi 26 janvier 2011
Des heurts entre manifestants et policiers ont éclaté en
Egypte où les protestations se sont poursuivies malgré
l'interdiction des autorités, au lendemain de la mobilisation
sans précédent contre le président Hosni Moubarak, au pouvoir
depuis trois décennies.
Au moins 500 personnes ont été arrêtées mercredi après la
décision des autorités d'interdire les manifestations, a-t-on
appris auprès des services de sécurité. Parmi les personnes
arrêtées figurent 121 membres de l'organisation islamiste des
Frères musulmans, officiellement interdite mais tolérée dans les
faits, interpellés à Assiout, au sud de la capitale égyptienne.
2 000 personnes ont manifesté pour la deuxième journée
consécutive à Suez, on rapporté des témoins. Trois manifestants
avaient trouvé la mort à la suite des affrontements de mardi
dans cette ville portuaire, dont l'un est décédé mercredi des
suites de ses blessures. Au Caire, les affrontements ont eu lieu
dans le centre-ville, près de la Cour suprême. La police a tiré
des gaz lacrymogènes face aux manifestants qui jetaient des
pierres. Un policier avait été tué mardi au Caire des suites de
blessures reçues lors d'accrochages.
Trois manifestants et un policier sont décédés lors
des manifestations d'hier
Les manifestations qui ont réuni au total quelque 15 000
personnes selon les chiffres officiels ont faits fait quatre
morts. Trois manifestants sont décédés à Suez (nord de l’Egypte)
après des heurts avec la police, et au Caire un policier a
succombé après avoir été battu par des manifestants. Outre Le
Caire, des défilés ont été organisés dans différentes villes de
province, notamment à Alexandrie et Suez, malgré un dispositif
policier massif. Ces manifestations anti-gouvernementales
étaient les plus importantes depuis les émeutes de 1977
provoquées par une hausse du prix du pain.
Accès à Facebook et Twitter bloqués
Le mouvement de protestation égyptien a fortement mobilisé
parmi les jeunes et les classes moyennes au travers d'internet
et des réseaux sociaux, posant un défi aux autorités tout comme
à l'opposition traditionnelle. Comme en Tunisie, Facebook et
Twitter ont fourni des outils de première importance pour
sensibiliser, faire passer des slogans, indiquer des points de
ralliement. "Ce qui s'est passé en Égypte a été quasiment
entièrement organisé sur Facebook", souligne le politologue et
blogueur Iskander al-Amrani. Face à cette nouvelle forme de
contestation, le gouvernement égyptien a choisi de bloquer
l'accès à Facebook, à Twitter et à d'autres sites.
Michèle Alliot-Marie tente de se racheter
La France déplore les morts lors de manifestations en Egypte,
a déclaré mercredi à RTL la ministre des Affaires
étrangères, en rappelant la politique française visant à appeler
"à plus de démocratie dans tous les Etats". "Il ne s'agit pas
pour la France de faire de l'ingérence" mais "nos principes sont
des principes de respect de l'Etat de droit, de non-ingérence
mais aussi d'appel à ce qu'il y ait toujours plus de démocratie
et de liberté dans tous les Etats", a poursuivi la ministre.
Revenant sur sa proposition controversée d'aider les forces
de police tunisiennes, Michèle Alliot-Marie a reconnu qu'elle
s'était "peut-être mal exprimée". "J'ai été mal comprise",
a-t-elle ajouté en assurant ne pas se sentir "affaiblie".
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