Algérie
Les dessous d'une nébuleuse
Hocine Neffah
Mercredi 3 juin 2020
Source :
http://www.lexpressiondz.com/...
Le professeur Ahmed Bensaâda dénude les
officines qui instrumentalisent les ONG
Une nouvelle
démarche consiste à faire changer les
régimes par des «leviers» endogènes.
Un nouvel éclairage
à propos des médias-mensonges qui
excellent dans la propagation des
impostures quant à la démocratisation
des pays dont «la démocratie» et «les
droits de l'homme» ne sont pas
standardisés à leur guise et tels que
les souhaitent leurs mentors et qui se
dissimulent derrière les fallacieuses et
fumeuses organisations non
gouvernementales. Dans ce sens, le
professeur Ahmed Bensaâda, spécialiste
des «printemps arabes» et les officines
qui sont derrière, apporte de nouveaux
éclairages via une recherche rigoureuse
et sans ambages quant à cette nébuleuse
qui se cache derrière une connotation
somme toute hypocrite et nuisible à la
fois, à savoir les organisations non
gouvernementales (ONG).
Le professeur Ahmed Bensaâda a situé
l'enjeu par rapport à cette nébuleuse en
soulignant à ce propos que «bien que
leur genèse soit beaucoup plus ancienne,
les entités regroupées sous le vocable
d'organisations non gouvernementales
(ONG) ont eu un essor fulgurant dans les
années 80 et 90 du siècle dernier et
leurs domaines d'intervention se sont
diversifiés: urgence humanitaire,
alimentation, droits de l'homme ou
environnement», a-t-il soutenu dans sa
dernière contribution qui a bénéficié
d'une large publication dans des revues
d'envergure internationale.
Cela n'a pas été de bon augure pour
certaines officines qui ne trouvent pas
ce travail à leur encontre comme
prolongement de leurs sbires dans les
pays dont l'approche «printaniste» n'a
pas pu s'introduire et se réaliser même
si ces officines ne veulent pas lâcher
prise en maintenant leur entreprise
perfide en recourant à ces organisations
satellites sous le fallacieux intitulé
d'«ONG».
Dans ce sillage, les ONG sont
considérées selon le professeur Ahmed
Bensaâda comme «un puissant levier du
soft power. Elles sont utilisées par les
grandes puissances pour «ouvrir» les
sociétés dans le sens de «l'Open Society
de Soros», et d'ajouter «elles sont
aussi utilisées pour casser les
Etats-nations qui s'opposent au diktat
des grandes puissances», a précisé le
professeur Ahmed Bensaâda au quotidien
L'Expression.
Le travail de recherche réalisé par
Bensaâda axe son intérêt sur le rôle des
ONG qui ont été à l'origine un
instrument pour imposer le modèle
néolibéral, mais aujourd'hui, il a
dépassé cette logique en consacrant une
approche qui consiste à faire asseoir un
«processus» qui s'appelle
«régime-change», c'est une démarche qui
se veut comme une action dont l'objectif
est de détruire les Etats qui
n'obéissent pas et qui ne se
reconnaissent pas dans cette approche
néocolonialiste et de diktat et
d'hégémonie qu'exercent les puissances
en mal de repositionnement
géostratégique.
Le régime-change est une nouvelle
démarche qui consiste à faire changer
les régimes par des «leviers» endogènes,
c'est-à-dire par le biais des semblants
représentants des ONG dans les pays qui
rejettent les desiderata et le diktat
des puissances étrangères. C'est là où
le vocable de l'«ongisation» prend tout
son sens dans la perspective de
faciliter la tâche aux organisations
inféodées aux officines et laboratoires
mères pour passer à l'action dans le but
de fragiliser l'Etat national et ses
institutions par tous les moyens de la
propagande, que ce soit au plan
médiatique à travers des chaînes de
télévision, les réseaux sociaux ou par
leurs organisations satellites qui
exercent à l'intérieur du pays concerné.
D'ailleurs, dans ce registre, l'auteur
Ahmed Bensaâda a expliqué amplement le
processus de cette ongisation rampante
et déferlante en indiquant que «à cause
des politiques d'austérité et de
réduction des dépenses publiques, les
gouvernements se sont tournés vers les
ONG pour fournir des services à bas
prix, services qu'ils assuraient naguère
dans les secteurs de la santé, de
l'éducation, de la culture, etc».
Abondant dans ce sens, l'écrivaine
indienne Arundhati Roy précise que les
ONG distribuent «au compte-gouttes, sous
forme d'aide ou de bénévolat, ce à quoi
les gens devraient normalement avoir
droit». Ce qui amène certains
spécialistes à qualifier les ONG de
«cheval de Troie du néolibéralisme»,
a-t-il précisé.
Hocine NEFFAH
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