Opinion
L’acteur jouant le père d’Ilan Halimi
veut
« défoncer la gueule » de Dieudonné
Hicham Hamza
Photo:
D.R.
Mardi 29 avril 2014
INFO PANAMZA. Pascal Elbé,
comédien incarnant le père de la victime
du "gang des barbares", a affirmé
aujourd'hui qu'il fallait « défoncer la
gueule » de Dieudonné.
Étrange scène: filmé dans un
ascenseur, un acteur réputé encourage à
user de la violence à l'encontre d'un
humoriste controversé et la journaliste
face à lui ne le relance pas.
Ce mardi, le site
People Inside a mis en
ligne une interview de Pascal Elbé.
Interrogé par Vanessa Caffin, l'homme
qui tourne actuellement une série de
Canal + promouvant
le tourisme en Israël était venu
défendre son dernier film:
24 jours, consacré à
l'affaire Halimi et réalisé par
l'ultra-sioniste Alexandre Arcady.
Au détour d'une question (à 1'10)
portant sur l'affaire Dieudonné, le
comédien a rétorqué qu'il avait
"franchi la ligne rouge tellement fort"
et qu'il fallait "lui défoncer sa
gueule".
En janvier, de nombreux
médias avaient
suggéré qu'Arno
Klasrfeld avait été tacitement
menacé de violences par Dieudonné quand
celui-ci avait affirmé, par vidéo
interposée, la phrase suivante: « Arno
(…), à jouer aux cons, à menacer tout le
monde, tu vas finir par te faire
défoncer ta petite gueule de petite
chatte d'appartement ».
Interviewé par Anne-Sophie Lapix sur
l'éventualité d'un dépot de plainte, le
conseiller d'État avait alors indiqué ne
pas vouloir se "rabaisser".
Qu'en sera-t-il aujourd'hui de
la couverture journalistique des propos
de Pascal Elbé?
Paradoxe ou ironie du sort: un
tel dérapage -formulé la veille de la
sortie d'un film bénéficiant par
ailleurs d'un relais politico-médiatique
exceptionnel- est commis par l'acteur
interprétant le père d'Ilan
Halimi, victime d'une violente
séquestration aux conséquences
mortelles.
Notons également un détail
intéressant de l'entretien de Pascal
Elbé avec Vanessa Caffin. Interrogé sur
le refus de la SNCF d'autoriser le
tournage d'une scène dans une gare, le
comédien rapporte qu'Alexandre Arcady a
fait fi de l'interdiction et exercé une
pression sur le personnel local en
débarquant sur place avec
la venue consécutive de
Manuel Valls, alors ministre de
l'Intérieur.
En clair: l'équipe de tournage
d'un film
communautaire et
sensationnaliste a méprisé la
décision d'une entreprise publique en
jouant de ses relations avec le numéro 2
du gouvernement.
Un passe-droits digne de
l'Ancien Régime? Rappelons ici que ces
nouveaux aristocrates impunis ne seront
pas inquiétés pour avoir enfreint l'avis
de la SNCF: le monarque républicain,
François Hollande, avait lui-même
"proposé" de projeter le
film de l'ancien
kibboutznik Arcady sous les
lambris dorés de l'Élysée.
HICHAM HAMZA
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