France-Irak
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Présidentielle US : Attention «chien
enragé»!
Gilles Munier
Le général
James Mathis, ancien chef du Centcom
Samedi 30 avril 2016
Dans la campagne
présidentielle américaine, les
néo-conservateurs jouent double-jeu.
Ils soutiennent, faute de mieux, Hillary
Clinton et tentent en même temps de
convaincre James Mathis, un général des
Marines à la retraite très
anti-iranien, de faire acte de
candidature. Ils espèrent ainsi barrer
la route à Donald Trump, trop
isolationniste à leur goût, ou tout du
moins faire pression sur lui pour qu’il
choisisse Mathis comme colistier.
James Mathis, 65
ans, ancien chef du Centcom
(commandement des forces américaines au
Moyen-Orient) – surnommé « Mad
dog », chien enragé – n’est pas du
genre manipulable, mais il ne leur a pas
dit non. Les néo-cons, soutenus par
une poignée de milliardaires, ont
donc formé
une équipe de spécialistes des
comportements électoraux pour préparer
l’opinion US à son éventuelle
candidature. John Nooman, ancien
collaborateur de Jeb Bush qui en fait
partie, est passé à l’attaque en
traitant Trump de « fasciste
lunatique » et Hillary Clinton de
candidate ayant déjà « un pied dans
une cellule de prison »! Il se dit
prêt à supplier le général Mathis de se
présenter pour « sauver l’Amérique »…
Pour l’instant,
James Mathis
fait campagne contre l’Iran. A
Washington, devant le Center for
Strategic and International Studies,
il a accusé le « régime de Téhéran »
d’être une « menace durable pour la
stabilité et la paix au Proche-Orient »,
pire que l’Etat islamique ou
Al-Qaïda… Ses déclarations
recoupent presque mots pour mots
celles du général Lloyd Austin,
actuel chef du Centom, qui dit
que les proche-orientaux « sont
préoccupés par les capacités (des
Iraniens) dans le cyber, leur aptitude à
miner les détroits, et par les activités
nuisibles de la force Qods des Gardiens
de la révolution ».
Certes, les
négociations de Genève sur le nucléaire
ont permis de lever les sanctions
internationales contre l’Iran, mais pas
toutes celles décidées aux Etats-Unis.
Ces derniers jours, Ali Khamenei a
accusé les Américains d’ « alimenter
l’islamophobie » pour dissuader les
entreprises étrangères de travailler en
Iran. Quel que soit le résultat de
l’élection présidentielle US, il y a
fort à parier que le « régime de
Téhéran » demeurera une des
cibles privilégiées de la future
administration américaine.
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