L'actualité de
droit
Le peuple palestinien :
La résistance à la force militaire est
la seule voie
Gilles Devers
Samedi 4 février 2017
«Les promesses n’engagent que ceux qui
les écoutent »... Netanyahou découvre
soudain les préceptes du
philosophe Henri Queuille. Et, au
passage, grosse piqûre pour ceux qui
considèrent Trump comme une brute
ignorante : sous-estimer l’interlocuteur
n’est jamais gage d’avenir.
Voici le
communiqué de Trump : « Si la
colonisation n'est pas un obstacle à
paix, la construction de nouvelles
implantations ou l'expansion
d'implantations existantes au-delà de
leurs limites actuelles pourrait ne pas
aider à résoudre le conflit au
Proche-Orient ». La première partie de
la phrase, c’est de l’empapaoutage de
communicant, pour mieux souligner la
seconde partie, qui est nette et propre.
Netanyahou et ses collègues allumés sont
sèchement remis au carré.
Trump élu, les
sionistes se sont lâchés, autorisant la
construction de 566 logements à
Jérusalem-Est, et de 5500 en
Cisjordanie, donc dans les deux cas, en
territoire palestinien militairement
occupé, au sens de
la IVème Convention de Genève.
- Donc, le soldat
n’est pas chez lui ?
- Oui, et jamais.
Surtout, dans les
tuyaux, un projet de loi visant à
annexer la colonie de
Maale Adumim, à l'est de Jérusalem,
ce qui casserait la continuité
territoriale entre les villes
palestiniennes du nord et du sud. Une
telle loi, ce serait une rupture : on ne
parle plus d’occupation militaire, mais
d’annexion.
Nétanyahou s’est
beaucoup engagé sur ce texte,… mais il a
accepté de différer le passage en
commission interministérielle, pour ne
rien faire avant sa première visite à
Washington, le 15 février.
Et là, ce sera a
priori plus compliqué que
l’imaginaient les dirigeants israéliens,
fantasmant déjà de
l’ambassade US à Jérusalem. Une
autre promesse de campagne électorale…
Jeudi, Trump, après
avoir reçu le matin le roi Abdallah II
de Jordanie,
a dans la soirée expliqué que « le
désir des États-Unis d'aboutir à la paix
entre Israéliens et Palestiniens reste
inchangé depuis cinquante ans ».
- Cinquante ans ?
Pourquoi cinquante ans ? Notre droit sur
cette terre est éternel.
- Cinquante ans,
parce que pour le monde entier – Trump y
compris – les conquêtes de
Jérusalem-Est, de la Cisjordanie et de
Gaza en juin 1967 sont illégales. C’est
une occupation militaire, qui ne peut en
aucun cas parvenir à une annexion, et
qui, tôt ou tard, devra prendre fin.
Selon les bases les
plus essentielles du droit
international, la paix dans le monde
repose sur la coexistence des peuples,
dans le respect de leurs frontières, et
celui qui par la force armée veut
acquérir des territoires relevant d’une
autre souveraineté est destiné d’abord à
l’isolement diplomatique, puis à la
défaite, quelle que soit sa puissance
militaire. C’est une réalité inexorable.
Gloire et honneur
au si résistant peuple palestinien.
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