Opinion
Vérité et
dissimulation en Palestine et ailleurs
Gilad Atzmon
Samedi 30 novembre 2013
Source :
gilad.co.uk
Traduction E&R
Ce qui suit est le texte du
discours que j’ai donné à la Seek, Speak
and Spread Truth Conference à Londres
samedi dernier 23 novembre 2013.
On nous dit que
l’Histoire est une tentative de narrer
le passé. Mais en réalité, l’Histoire a
très souvent peu à voir avec la
révélation du passé. Au contraire c’est
une tentative orchestrée et
institutionnalisée de cacher la honte
sous le tapis.
De nombreux textes
historiques juifs, par exemple, sont là
pour détourner l’attention du fait
étrange et tragique qu’au long de leur
histoire, les juifs ont réussi à
s’attirer une chaîne interminable de
désastres. Mais l’histoire palestinienne
n’est, de manière générale, pas
différente. Après plus d’une décennie de
lutte pour la libération, la situation
en Palestine est pire que jamais, et
pourtant les intellectuels palestiniens,
comme nous le verrons plus loin,
s’éloignent de toute compréhension
possible des circonstances qui ont
conduit au désastre en cours.
Bien que les
Britanniques aient beaucoup de crimes de
guerres accolés à leurs noms, le British
Imperial War Museum a décidé d’allouer
un étage entier à l’holocauste juif au
lieu de présenter un des génocides
made in Great Britain. Les
Britanniques, tout comme n’importe qui,
préfèrent dissimuler leur honte.
Les comptes
historiques sont généralement là pour
refouler la vérité et cacher notre
honte. Cependant, il est loin d’être
aisé de savoir qui est en charge de ces
comptes, qui décide de ce qui doit être
étouffé et quel chemin doit être pris
pour cacher la vérité.
Apparemment, la
restriction de la terminologie et la
limitation de la liberté d’expression
grâce au politiquement correct sont
probablement parmi les méthodes les plus
usitées. Malheureusement, le discours de
solidarité avec la Palestine est dans
cette optique un précédent
spectaculaire.
Un bref examen de
chacun des piliers terminologiques et
des principes qui modèlent notre vision
du conflit, de son histoire et de ses
solutions potentielles révèle qu’ils
existent pour dissimuler les causes,
idéologies et systèmes de pensée
évidents qui sont à la base des crimes
au Moyen-Orient en général et en
Palestine en particulier.
Mise au point
Nous allons à
présent examiner minutieusement la
terminologie et les notions qui sont
impliquées dans le débat sur la
Palestine et exposer une nouvelle fois
la nature trompeuse qui est
malheureusement intrinsèque au discours
progressiste contemporain.
Le sionisme
– Les membres du mouvement de solidarité
avec la Palestine sont tenus d’éviter le
mot en « j » et d’utiliser à la place le
mot « sionisme ».
J’ai récemment révélé qu’Ali
Abunimah, un de mes actuels détracteurs
en chef, m’avait conseillé quelques
années auparavant de faire référence à
Sion quand je pense à juif pour que lui
et moi « puissions trouver une base
pour un grand terrain d’entente »…
En fait Abunimah n’était pas seul.
Jewish Voice for Peace m’avait approché
avec une offre similaire à peu près au
même moment.
La vérité sur ce
sujet est que la politique israélienne a
peu à voir avec le sionisme. Les
Israéliens sont à peine au fait de
l’idéologie sioniste, n’étant pas non
plus concernés ou motivés par la praxis
sioniste. Le sionisme est largement un
discours de la diaspora juive, qui se
promet d’établir un foyer national juif
en Palestine et de civiliser le juif par
le nationalisme. Israël est évidemment
le produit du projet sioniste ;
cependant, les Israéliens se voient
eux-mêmes comme des sujets
post-révolutionnaires – ils ont
transformé le rêve sioniste en une
réalité pratique.
En conséquence, la
critique du sionisme en soi touche à
peine les Israéliens ou la politique
israélienne. Tout au contraire, elle
détourne l’attention des crimes qui sont
commis par l’État juif au nom du peuple
juif.
Mais alors,
pourquoi utilisons-nous le terme
sionisme au lieu de se référer au
pouvoir juif, à la politique juive ou à
l’État juif ? C’est simple : nous ne
voulons pas offenser les juifs
« antisionistes » et les juifs en
général. Nous choisissons consciemment
de permettre à Israël de se tirer
d’affaire. Apparemment nous préférons
largement cibler un objet imaginaire et
fantasmatique qui ne représente presque
rien plutôt que de simplement appeler un
chat un chat.
Le colonialisme
– Les activistes solidaires de la
Palestine sont supposés enchaîner leurs
phrases avec différentes permutations du
mot « colonial » dans l’espoir que plus
ils l’utilisent plus il y a de chances
que finalement il finisse par passer. En
conséquence, les activistes et les
intellectuels parlent couramment
d’Israël et du sionisme comme d’un
« projet colonial ». Mais ils ont
évidemment tort.
Le colonialisme se
définit traditionnellement par un
échange matériel clair entre une « mère
patrie » et une nation colonisée. Israël
est sans aucun doute une colonie,
cependant personne ne peut dire qui
était ou est exactement sa mère [1].
Alors pourquoi
parlons-nous d’Israël et du sionisme
comme d’un projet colonial ? C’est
simple : cela nous évite d’admettre que
le projet national juif est en effet un
projet unique, sans précédent dans
l’Histoire. Cela nous évite d’admettre
que nous ne comprenons pas ce projet ni
ses objectifs. La Gauche et les
soi-disant « juifs antisionistes » se
cramponnent au paradigme colonial parce
qu’il place Israël et le sionisme dans
un modèle qui leur est quelque peu
familier, eux et leur public. Le
paradigme colonial suggère que le projet
national juif est aussi malveillant que
le colonialisme français ou britannique.
Mais la terrible vérité est que nous
avons affaire à une forme unique de
projet nationaliste raciste et violent.
La colonisation
de peuplement – Durant les dernières
années, un nouveau baratin
terminologique a émergé dans les rangs
du mouvement de solidarité avec la
Palestine, à savoir « la colonisation de
peuplement ». Je suppose que ma critique
du paradigme colonial a secoué
quelques-uns des soi-disant
intellectuels progressistes et
« antisionistes », et ils furent poussés
à réviser leur récit narratif. Leur
effort fit naître un nouveau bébé
théorique déformé et dysfonctionnel.
Mais malheureusement, la « colonisation
de peuplement » n’explique elle non plus
pas grand chose. C’est plutôt une
tentative désespérée de dissimuler
encore davantage le projet national
juif.
La colonisation de
peuplement se réfère à une situation
dans laquelle la super-puissance A
facilite la colonisation par le groupe
ethnique B d’une terre C. Un tel
évènement peut éventuellement conduire à
des conséquences violentes pour la
population indigène D.
Mais le problème
est le suivant. Ce scénario historique
A-B-C-D n’a rien à voir avec le
sionisme, Israël ou le conflit
israélo-palestinien. En réalité, c’était
les sionistes (B) qui ont en fait
persuadé la Grande-Bretagne, à l’époque
une super-puissance (A), que
l’établissement d’une patrie juive en
Palestine (C) était la voie à suivre.
C’était aussi la promesse des sionistes
(B) à pousser l’Amérique à rentrer dans
la première guerre mondiale qui a
conduit lord Balfour à faire adopter la
cause sioniste à l’Empire britannique
(A). En clair, au lieu d’une chronologie
A-B-C-D, en ce qui concerne le sionisme
on remarque davantage une chronologie
B-A-C-D. C’est le groupe ethnique B qui
pousse la super-puissance A à agir en sa
faveur.
Mais ensuite nous
pouvons nous demander comment il se fait
que les activistes solidaires de la
Palestine tels que Ben White mentent
consciemment lorsqu’ils parlent d’une « colonisation
de peuplement passée et présente ».
Malheureusement White n’est pas seul, la
liste des universitaires et
intellectuels qui participent à la
diffusion de ce récit erroné est assez
impressionnante.
Pourquoi nous
trompent-ils, est-ce parce qu’ils sont
un tas d’ignorants ? Pas du tout, ils
sont en réalité des chercheurs dévoués,
ils manquent juste d’intégrité
intellectuelle, et ils en manquent
sévèrement.
Diffuser le récit
de la « colonisation de peuplement » est
opéré, une fois encore, dans l’intention
de détourner l’attention du fait
embarrassant que déjà, en 1917, le lobby
juif faisait partie des lobbies les plus
puissants de la planète. Un tel aveu
pourrait facilement heurter de nombreux
juifs dans le mouvement de solidarité
avec la Palestine. De toute évidence,
nous ne voulons vraiment offenser
personne d’autre que l’intelligence
elle-même.
L’apartheid
– Les activistes solidaires de la
Palestine sont enclins à parler d’Israël
comme d’un État d’apartheid. Ils
permettent de manière évidente à l’État
juif de se tirer d’affaire. L’apartheid
se définit couramment par un système
d’exploitation basé sur des
considérations racialistes. Mais Israël
ne conduit pas un apartheid, il n’est
pas intéressé par une exploitation.
Israël est bien pire, il veut faire
partir les Palestiniens. Israël se fonde
sur le nettoyage ethnique mû par une
logique nationaliste racialiste. Dans
cette optique, Israël est très similaire
à l’Allemagne nazie. Mais c’est très
exactement l’équation que nous sommes
censés ne pas voir puisqu’elle peut
heurter les juifs et même embrouiller la
Gauche.
Le débat sur la
solution à un/deux États – La
philosophie derrière la « solution à un
État » est évidemment éthique et
universelle. Mais il y a un léger
problème. Elle ne trouve aucun
partenaire ou supporteur politique au
sein de la société israélienne.
Pourquoi ? Parce qu’Israël est l’État
juif et la notion de paix est totalement
étrangère à Israël et à la culture
juive. Le mot « Shalom », qui est
couramment traduit par « paix »,
« réconciliation » et « harmonie », est
compris en hébreu comme « la sécurité
pour les juifs ».
En conséquence, il
était très embarrassant de lire le
célèbre intellectuel palestinien Joseph
Massad faire une erreur grossière en
interprétant le mot « paix » de manière
erronée dans le contexte de l’idéologie
sioniste et de la politique israélienne.
Dans un récent
article nommé « La Paix est la Guerre :
la colonisation de peuplement
israélienne et les Palestiniens »,
Massad a écrit : « Faire la guerre pour
la paix est tellement intrinsèque à la
propagande sioniste et israélienne que
l’invasion du Liban par Israël en 1982,
qui a tué 20 000 civils, fut appelée
l’“opération paix en Galilée”. »
Si Massad avait
suffisamment étudié la question il
aurait probablement trouvé que, en ce
qui concerne les Israéliens, l’opération
Shlom Ha-Galil voulait en réalité
dire « sécurité » en Galilée plutôt que
« paix en Galilée ». Massad aurait pu
éviter cette bourde intellectuelle s’il
avait lu Quel Juif errant ?
plutôt que d’essayer d’incendier ce
livre, dont il se trouve que l’auteur
approfondit ce sujet de manière
occasionnelle.
Les Israéliens
supporteraient la solution à un État si
celui-ci était l’État juif. Comme Paul
Larudee l’a récemment suggéré, les
Israéliens supporteraient aussi la
solution à deux États si ces derniers
étaient deux États juifs. Cependant la
seule question qui me taraude est,
pourquoi est-ce qu’un bloggeur
palestinien tel qu’Ali Abunimah
dévierait de sa voie pour nous empêcher
d’observer la culture tribale et raciste
qui motive l’État juif ?
Est-il possible que
certaines des célèbres voix
palestiniennes ne veuillent pas elles
aussi choquer les Juifs ? Je vous
laisser en juger.
La Cause
palestinienne
Est-ce réellement
le droit au Retour ? ou 1948 ? J’ai été
convaincu pendant de nombreuses années
que la Nakba était au cœur de la
tragédie palestinienne. Mais ensuite le
fait de suivre la politique du mouvement
BDS (Boycott, Désinvestissement,
Sanctions des biens, de la culture et du
monde universitaire israéliens)
m’enseigna que j’avais pu être induit en
erreur.
Quand le mouvement
BDS s’est formé en 2005, son premier
objectif était de :
1. Mettre fin à
l’occupation et à la colonisation
(israélienne) de toutes les terres
arabes et démanteler le mur de
séparation (2005).
Mais ensuite, sans
aucun tentative de débattre du sujet
publiquement, le siège du mouvement BDS
à Ramallah a changé son premier
objectif. Il est à présent devenu :
2. Mettre fin à
l’occupation et à la colonisation de
toutes les terres arabes occupées en
juin 1967 et démanteler le mur de
séparation.
Des efforts ont été
faits pour s’assurer que les
organisations palestiniennes soient
conscientes de ce changement crucial.
Ajouter la date de 1967 a rendu clair
que le mouvement BDS acceptait de facto
l’existence d’un État juif en Palestine.
Il est assez
intéressant que peu de Palestiniens
fussent vraiment indignés par l’abandon
de la date de 1948 et la reconnaissance
d’Israël en tant que tel par le
mouvement BDS. Je suppose que son
explication est simple. En ce qui
concerne les Palestiniens en exil en
Occident, 1948 et le droit au Retour ne
sont pas les sujets qui importent.
J’imagine qu’un tel programme n’est pas
guidé par le souci des réfugiés
palestiniens au Liban ou en Syrie. Je
suppose que les réfugiés à Gaza et
Jénine peuvent aussi être scandalisés
mais, vu l’état des choses, nous pouvons
de toute façon à peine entendre leurs
voix. J’imagine que le mouvement BDS est
là pour apaiser les « juifs du
mouvement » et même les sionistes
libéraux. C’est à peine surprenant en
considérant le fait embarrassant que le
sioniste libéral George Soros qui
finance le groupe sioniste J-Street
finance aussi le mouvement BDS ainsi que
beaucoup d’autres ONG palestiniennes.
État des lieux
Comme nous pouvons
le voir, le sionisme, le colonialisme,
la colonisation de peuplement,
l’Apartheid, le mouvement BDS et même la
solution à un État sont tous des
concepts trompeurs et ils sont façonnés
pour ne pas offenser les juifs
antisionistes et même les juifs en
général. Ce fait politique surréaliste
et macabre explique pourquoi le
mouvement de solidarité avec la
Palestine a échoué à tenir sa promesse
sur tous les fronts sans exception,
excepté bien sur un front : avec le
soutien de sionistes libéraux tels que
Soros, le mouvement de solidarité avec
la Palestine est à présent une petite
affaire industrielle qui réussit plutôt
bien à se maintenir en place. Le
résultat absurde est que l’industrie
émergente de solidarité avec la
Palestine profite en réalité de
l’intensification constante de la crise
en Palestine – plus la situation sur le
terrain se détériore, plus cette
industrie pompe de financement.
Je suppose que si
nous voulons saisir le sens de cette
constante régression, la dissimulation
et le refoulement sont évidemment les
mots-clefs.
La dissimulation et
le refoulement conduisent à
l’immobilisme. C’est exactement ce que
nous voyons en Palestine et depuis un
certain temps – un siècle de lutte qui a
conduit à un échec complet. Le mouvement
de solidarité avec la Palestine est
maintenant plus éloigné que jamais de la
compréhension du sionisme, d’Israël et
du conflit. Le soi-disant « mouvement »
est englué dans un marécage
terminologique boueux qui entraîne une
paralysie intellectuelle et spirituelle.
C’est exactement le
point où la vérité et la recherche de la
vérité entrent en jeu. Le rôle de
l’intellectuel et de l’artiste est de
révéler ce qui est caché. De voir en
face ce qui fait mal et de creuser
l’essence. Cette recherche
d’essentialité est similaire au rôle du
psychanalyste qui fouille dans le
domaine de l’inconscient.
Quand on vient à la
Palestine on doit saisir, une fois pour
toutes, ce que représente l’État juif.
Nous avons à comprendre ce que sont le
judaïsme et la judéité. Nous devons
appréhender qui sont les juifs, ce qui
les unifie et vice-versa. Nous devons
apprendre les relations entre ces
différentes catégories et le sionisme et
c’est seulement là que nous pourrons
être prêts à formuler des pensées
pragmatiques et pratiques sur le
sionisme, l’État juif et ses lobbies.
Lorsque nous serons prêts à le faire,
nous pourrons aussi comprendre le rôle
des groupes réservés aux juifs au sein
du « mouvement » de solidarité. Nous
pourrons saisir comment ils ont formaté
le discours et supprimé la vérité en
dominant notre langue et en restreignant
nos libertés intellectuelles. Lorsque
nous serons familiers avec la culture,
l’idéologie et la politique tribales
juives, nous pourrons aussi appréhender
le rôle du « Shabbat goy », le
concierge qui effectue les services que
les juifs préfèrent laisser aux goyim.
Mais notre rôle ne
s’arrête pas là. Nous devons aussi
comprendre ce que signifie la Palestine.
Comment est-il possible que les
intellectuels palestiniens régressent au
lieu de progresser ? Comment est-il
possible que dans les années 1970 les
Palestiniens représentaient la première
guérilla mondiale, mais plus
maintenant ? Que s’est-il passé et
pourquoi ? Que veulent les
Palestiniens ? Pouvons-nous même parler
des Palestiniens ou sont-ils une société
fragmentée qui est divisée
géographiquement, culturellement,
spirituellement, politiquement et
idéologiquement ? Et s’ils sont divisés,
qui les maintient dans cette division ?
Y’a-t-il quoi que ce soit qui puisse les
unir ?
Je crois que la
politique juive progressiste associée à
la gauche non-dialectique sont à blâmer
pour ce désastre politique et cette
impuissance terminologique. Nous avons
affaire à un dispositif de dissimulation
qui abandonne le futur juste pour
entretenir un écho lointain d’une
idéologie du XIXe siècle en pleine
déliquescence. Il est là pour alimenter
l’oubli de l’Être. Il est là pour nous
maintenir à distance de la réalité
tragique que nous vivons au moyen d’un
refoulement intellectuel et spirituel.
Quand le Orwell de
1984 écrivit à propos de la
« novlangue », il avait en tête la
Grande-Bretagne. Il avait anticipé
l’impact accablant des soi-disant
esprits progressistes qui l’entouraient.
Il pouvait prédire où les gardiens du
politiquement correct allaient peut-être
nous conduire. Et – il y a une raison à
cela – il fit d’Emmanuel Goldstein la
fausse icône dissidente imaginaire.
Le message que je
voudrais vous faire passer aujourd’hui
est simple : la vraie libération est la
capacité d’apprendre à penser,
d’apprendre à être intrigué et furieux.
La libération consiste à dévoiler ce qui
est caché, à penser et re-penser, à
considérer, re-considérer, et réviser.
Penser c’est viser l’essence, au cœur
des choses, au niveau catégoriel. Penser
c’est être capable de distinguer entre
les symptômes et la maladie. Se libérer
c’est couper les ponts de manière
compulsive et passionnée et en supporter
les conséquences. Se libérer c’est
poursuivre la vérité sans relâche. C’est
à ce moment exact que la douleur devient
satisfaction.
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