Tendances
de l'Orient
L'Iran récolte les
fruits de sa résistance
Ghaleb Kandil
Lundi 11 novembre 2013
Quels que soient les résultats des
négociations autour du dossier nucléaire
iranien, la réalité qui se dégage de
l'image des ministre des Affaires
étrangères des grandes puissances, qui
ont accouru à Genève après les
informations sur un accord de principe
-qui pourrait être suivi par d'autres
rounds de pourparlers- est que 34 ans de
blocus et de guerre se sont terminés par
un échec cuisant pour l'Occident. La
résistance du leadership et du peuple
iranien et leur détermination à aller de
l'avant ont eu raison de tous les
complots. Le timing de la décision
américaine de reconnaitre la force et la
puissance de l'Iran a coïncidé avec
l'abandon par les Etats-Unis de leur
projet d'agression contre la Syrie, face
à la détermination et à la solidité de
l'axe de la résistance et de ses alliés,
opposés à l'unilatéralisme américain. La
Syrie, l'Iran et le Hezbollah ont
fermement exprimé leur volonté à faire
face à toute attaque, car ils sont
conscients que toute agression contre
l'un des membres de cette alliance vise
en fait à démanteler l'axe en entier.
Grâce à l'attachement du peuple iranien
à son indépendance et à sa liberté, à la
détermination et la compétence de son
leadership, l'Iran a réussi à surmonter
le blocus impérialiste qui lui est
imposé depuis plus de trois décennies.
Et ce n'est pas tout. Il a réussi à
acquérir et accumuler d'énormes
capacités économiques, techniques,
scientifiques et militaires, lui
permettant de faire son entrée dans le
club des grandes puissances. La
reconnaissance américaine de cette force
couronne toutes ces réalisations face
aux complots impérialistes et sionistes,
financés par l'Arabie saoudite et
d'autres pays du Golfe. Ces progrès ont
pu avoir lieu en raison du choix de la
résistance, consacré par l'alliance
entre la Syrie arabe et l'Iran
islamique, dont les fondements ont été
jetés lors de la rencontre historique
entre les deux grands figures
aujourd'hui disparues, le président
Hafez al-Assad et l'ayatollah Khomeiny.
Il serait opportun de comparer la
reconnaissance américaine de la force
iranienne à la reconnaissance par
Washington de la Chine populaire, à la
fin des années 70. Et comme le fait de
reconnaitre le rôle et la puissance de
la Chine a ouvert la voie à des
changements en Asie de l'est, la
reconnaissance de l'Iran ouvrira la voie
à des changements importants dans le
Mashreq arabe et dans le Golfe. Ceux qui
sont lésés et inquiets de la soumission
des Etats-Unis aux nouvelles réalités
montrent leurs vrais visages à Riyad et
à Tel-Aviv. Pendant des décennies,
ceux-là ont bâti leurs intérêts aux
actions offensives et agressives des
Etats-Unis contre l'Iran. Des actions
pour lesquelles d'énormes capacités
financières, militaires et dans le
domaine du renseignement ont été
déployées, dans le but de contrer la
stratégie de Téhéran qui, par principe,
a fait de la cause palestinienne et du
soutien à la résistance au Liban et à la
Syrie, la pierre angulaire de sa
politique régionale. Ces mêmes principes
iraniens sont appliqués dans l'approche
de la situation en Irak et des crises au
Yémen et à Bahreïn. La relation à venir
entre l'Iran et les Etats-Unis devra
être analysée à travers le prisme d'une
guerre froide régionale et mondiale. Il
serait illusoire de croire que les
négociations aboutiront à des compromis
globaux et immédiats sur tous les
dossiers litigieux. Il est clair qu'il
existe des divergences au niveau des
priorités. Washington souhaite des
arrangements qui précèderaient le
retrait de ses troupes d'Afghanistan,
alors que la Palestine reste au cœur des
préoccupations de l'Iran. Toutes les
étapes passées de la confrontation ont
montré la solidité de la position
iranienne de principe dans son soutien à
la Syrie et son refus de passer des
marchandages au détriment de ses
constantes. C'est d'ailleurs cette
solidité qui a contraint les Etats-Unis
et leurs alliés à reconnaitre tacitement
leur échec. Les indices marquant le
recul de l'Occident commenceront à
apparaitre prochainement, d'autant que
des pays européens alliés des Américains
dépêchent des émissaires à Damas. La
forme de la confrontation a changé mais
le fondement de la contradiction entre
un Iran libre et indépendant et ses
alliés d'une part, l'alliance
impérialiste, sioniste et des Etats
collaborateurs de l'autre, demeure
inchangé. Cette confrontation est
désormais sous-tendue par de nouveaux
rapports de force, qui sont dans
l'intérêt de l'Iran et de ses
partenaires.
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