Le Saker
Syrie : les renforts arrivent
Elijah J. Magnier
Lundi 21 janvier 2015
Après avoir reçu et
déployé des S-300, Damas annoncera :
«Tous les avions qui ne sont pas
coordonnés avec nous seront considérés
comme hostiles.»
Deux escadrons d’avions de
combat iraniens sont prêts à participer
à la guerre en Syrie.
Par Elijah J. Magnier – Le 12
décembre 2015 – Source
elijahjm
La
guerre en Syrie roule comme une boule de
neige à l’entrée de l’hiver, avec
l’introduction de nouveaux éléments
dans le conflit. La présence de
nouvelles armes et de nouvelles armées
va peser lourdement sur les diverses
forces qui combattent sur le terrain et
sur la diplomatie en cours pour réduire
la durée de la guerre.
Un officier
de haut rang présent dans la salle
d’opérations conjointes à Damas (qui
réunit la Russie, l’Iran, la Syrie et le
Hezbollah) a déclaré : « Damas a
reçu une série de missiles russes
avancés S-300, qui sont prêts à entrer
en service. Bientôt, la Syrie annoncera
que tout pays utilisant son espace
aérien sans coordination avec Damas sera
considéré comme hostile et qu’elle fera
feu sur les appareils sans sommation.
Ceux qui veulent combattre le terrorisme
et se coordonner avec la direction
militaire se verront attribuer des
couloirs de sécurité.»
Dans un autre
développement, selon la même source, «l’Iran
prépare deux escadrons de Sukhoi pour
faire la guerre en Syrie. Ils seront
stationnés dans l’aéroport syrien T4 de
Homs, tout près de Palmyre (Tadmur),
auparavant connue sous le nom de Tiyas.
L’Armée de l’air iranienne rejoindra
l’Armée de l’air russe dans la guerre
contre le terrorisme extrémiste takfiri
en Syrie.»
«La Russie,
l’Iran, la Syrie et leurs alliés comme
le Hezbollah, les Irakiens et d’autres
sont directement impliqués dans la
bataille. Les forces armées russes, qui
comprennent des troupes terrestres, la
Marine et l’Armée de l’air, sont
soutenues par un système de défense
aérienne utilisant des missiles à
moyenne portée TOR M 1 / M2, par des
Pantsir S à leurs côtés avec leurs
missiles S-400 les plus avancés, afin
d’assurer une couverture aérienne
complète aux forces russes dans le pays.
Un autre aéroport à Homs, al-Sha’ayrat,
a été préparé pour accueillir les
nouveaux avions russes.
«Al-Sha’ayrat
est l’un des aéroports les plus
importants en Syrie. Les troupes
terrestres sécurisent un large périmètre
afin de permettre de manœuvrer
confortablement. Les ingénieurs et les
services d’équipage au sol sont prêts et
ont commencé à recevoir des avions
arrivant de la Fédération de Russie,
conduits par des SU-34 avancés équipés
de missiles air-air pour protéger les
autres avions pendant qu’ils bombardent
les terroristes d’un autre accident tel
que le SU-24 abattu par la Turquie la
semaine dernière.»
Les sources
ajoutent : «L’Iran a envoyé 4 000
combattants du Corps des gardiens de la
révolution iranienne [IRGC dans son
sigle anglais] équipés de
lance-roquettes avec des canons
automoteurs pour soutenir leurs
opérations offensives en Syrie. En
outre, deux escadrons de l’Armée de
l’air iranienne seront déployés dans le
T4 – aéroport de Tiyas, situé à
proximité d’ Al-Sha’ayrat, lorsque les
ingénieurs iraniens termineront leur
travail sur le site. L’Armée de l’air
iranienne, désireuse d’augmenter
l’efficacité de ses pilotes dans une
véritable opération de combat, offrira
un soutien aérien à toutes les forces
terrestres de Palmyre à Raqqa. Moscou a
accepté de fournir toute la maintenance
et les munitions nécessaires aux jets
iraniens.»
A propos des
S-300, la source a conclu : «Les
équipages syriens de défense aérienne
ont terminé leur formation sur le
système de missile S-300 en Russie et
ont reçu les ensembles complets convenus
avec le gouvernement et les forces
syriennes. Les S-300 fabriqués en
Russie, qui peuvent viser 12 cibles
simultanément à des distances de 200
kilomètres et des altitudes de plus de
27 kilomètres, seront déployés dans les
zones libérées pour couvrir la totalité
du territoire syrien. On attend
l’annonce imminente de Damas que tout
avion non identifié volant dans le ciel
de la Syrie sera considéré comme hostile
et sera abattu s’il n’y a pas eu une
coordination préalable avec les
autorités syriennes. La Syrie est prête
à mettre en place des corridors
sécurisés pour ceux qui veulent
combattre le terrorisme.»
Il est peu
probable que la Syrie attaque les avions
de la coalition occidentale frappant le
groupe État islamique malgré le
déploiement des S-300 et lorsque ce sera
officiellement annoncé. Néanmoins, c’est
assurément un message fort à la Turquie
qui voit s’évanouir son rêve d’une
zone de sécurité aérienne, aujourd’hui
plus que jamais. C’est aussi une manière
pour Damas de faire pression sur
l’Occident, surtout la France et le
Royaume-Uni, pour forcer à une
coordination diplomatique avec le
gouvernement actuel, également en termes
de sécurité, de renseignement et de
guerre contre le terrorisme.
Cependant, des sources dans la capitale
syrienne confirment que Assad n’attent
pas un retour soudain du drapeau
bleu-blanc-rouge sur l’ambassade de
France et le retour d’un ambassadeur,
malgré l’attaque de Paris. Mais pour que
la guerre contre le terrorisme soit
efficace, Paris a besoin de Damas, et
non l’inverse, pour sa propre protection
nationale. Il y a plus de 1 400
moudjahidines takfiris français qui
combattent aux côtés d’EI et de al-Qaïda
à Bilad al-Sham. Beaucoup d’entre eux
sont répertoriés dans les dossiers des
renseignements de Assad. La Direction
générale de la sécurité extérieure
(DGSE), le service de renseignement
étranger de la France, n’y aura pas
accès sans un prix diplomatique à payer.
Ce sera un défi pour la France de faire
voler ses avions au-dessus de la Syrie
sans aucune coordination avec Damas. Le
risque qu’ils soient abattus par les
S-300 est sérieux, suite à une confusion
avec un avion turc ou hostile, comme
Israël.
Article original paru sur @alraimediagroup
Traduit par
Diane, édité par jj, relu par Literato
pour le Saker Francophone
Le
dossier Syrie
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