« Je suis perplexe
par rapport à cette
enquête », car
l’objectif de Paris est
en premier lieu d’avoir
« un certain rôle dans
le dossier syrien »,
estime vendredi Dick
Marty dans le Journal du
matin de la RTS. Et
d’évoquer le « complexe
du petit laissé dans un
coin qui essaie de
trouver une position ».
L’ancien procureur
tessinois se montre très
critique quant à
l’attitude de François
Hollande dans ce
dossier, parlant de
« navrante médiocrité ».
Il se dit dérangé par le
double langage de Paris,
qui vend des avions à
l’Arabie saoudite et au
Qatar, deux régimes où
les droits fondamentaux
sont violés, tout en
voulant intervenir en
Syrie.
François Hollande
est d’une navrante
médiocrité
Pas un seul coupable
Dick Marty n’est
toutefois pas
complètement opposé à
l’idée d’une enquête
pénale, mais celle-ci
doit être lancée à
propos des événements en
Syrie dans leur
globalité, faute de quoi
elle ne serait pas très
objective. Il ne faut
pas se concentrer sur un
seul coupable, Bachar
al-Assad, car il n’est
pas le seul responsable
des crimes qui ont été
commis, ajoute-t-il.
« C’est certainement un
dictateur, mais c’est un
acteur de la scène
syrienne. »
Pour l’ancien
sénateur tessinois, il
faut au contraire
récolter des
informations et des
preuves sur tous les
acteurs en Syrie. Et si
Bachar al-Assad ne doit
pas rester impuni, il
faut se concentrer sur
une « transition
contrôlée »,
contrairement à ce qui
s’est passé en Irak ou
en Libye, des pays où un
grand nombre de
personnes vivaient
correctement avant
l’intervention,
contrairement à
aujourd’hui.
On
ne peut pas tout
résoudre avec des
bombes
Dick Marty estime
enfin que si la justice
devra intervenir, il
faut avant cela se
préoccuper des femmes et
des enfants victimes des
bombes sur place.
Certainement avec une
intervention terrestre
pour protéger la
population. « Car on ne
peut pas tout résoudre
avec des bombes »,
conclut-il.
Audio/ 22 min. – Radio suisse romande 1 – Invité du matin [2 octobre 2015]