Actualité
Vous avez dit "urgence" ? ... pour
Julian Assange
Aymeric Monville
Mercredi 14 août 2019
Assange trahi par
les siens?
Quand les réseaux Soros s'affairent
autour de Wikileaks
Julian Assange
est en danger de mort.
Son état de santé
est préoccupant comme l'a souligné le 31
mai dernier Nils Melzer, le Rapporteur
spécial des Nations Unies sur la torture
:
« Il est évident
que la santé de M. Assange a été
gravement affectée par l'environnement
extrêmement hostile et arbitraire auquel
il a été exposé pendant de nombreuses
années. (...) Mais surtout, en plus des
maux physiques, M. Assange présentait
tous les symptômes typiques d'une
exposition prolongée à la torture
psychologique, y compris le stress
extrême, l'anxiété chronique et le
traumatisme psychologique intense ».
On sait très bien
les risques qui pèsent sur les
prisonniers de l'OTAN, les prisons
secrètes, les tortures. Les
tortionnaires qu'Assange a démasqués en
Irak n'ont jamais été inquiétés. Mais
celui qui a dénoncé la torture US
pourrait bien la subir à son tour, comme
le craint l'expert de l'ONU :
« Mon inquiétude
la plus urgente est qu'aux Etats-Unis,
M. Assange soit exposé à un risque réel
de violations graves de ses droits de
l'homme, y compris sa liberté
d'expression, son droit à un procès
équitable et l'interdiction de la
torture et autres peines ou traitements
cruels, inhumains ou dégradants. »
Pendant ce
temps-là, son avocate, Jennifer
Robinson, glose à l'envi sur le thème
consensuel de la liberté d'expression,
ce qui contribue à faire d'Assange le
symbole abstrait d'une idée abstraite,
sans communiquer depuis... deux mois sur
les conditions réelles de détention du
prisonnier de Belmarsh (en espérant
qu'il est toujours bien à Belmarsh et
non dans une quelconque base de l'OTAN).
C'est peut-être une idée qu'on
emprisonne, et les idées ne meurent pas,
mais les individus, eux, peuvent mourir.
Sous nos yeux.
Wikileaks employeur
d'une agence recrutant... BHL
Dans le même genre,
on est en droit de s'interroger sur les
réelles motivations de l'actuel
rédacteur-en-chef de Wikileaks, Kristinn
Hrafnson, lequel justifiait par un "manque
de temps et de ressources",
l'abandon de la procédure de recours
contre l'emprisonnement de 50 semaines
que purge actuellement Julian Assange
(1).
L'argent et le
temps manquent donc pour ce recours,
néanmoins, comme on peut le voir sur
leur site, Wikileaks, désormais piloté
par M. Hrafnsson, ne lésine pas pour se
payer les services d'une "speaker
agency", le Leigh Bureau, lequel
compte parmi sesdits "speakers"
le "world renowed philosopher" (sic)...
Bernard-Henri Lévy! Même avec une
extrême bonne volonté, on peine à voir
en M. Lévy un sympathisant de la cause
des lanceurs d'alerte opposés à l'Empire
états-unien...
Ces informations
proviennent d'un article bien renseigné
(2), publié le 9 août, hélas non signé,
mais dont nous avons pu recouper les
informations. Lequel article reproche
également à Defendwikileaks d'avoir
dédaigné les révélations d'une
journaliste de La Repubblica,
ayant révélé des échanges de mails
compromettants entre la justice suédoise
et l'équivalent du parquet britannique
(3).
Que sont ses
amis devenus?
Des disparus aux promus
Nous avons
également tenté de comprendre ce qui est
arrivé aux proches collaborateurs d'Assange.
On est, hélas, sans
nouvelles de Sarah Harisson, qui avait
apporté une aide précieuse à Edward
Snowden, ainsi que de Jacob Appelbaum
qui avait présenté la video la plus
importante de Wikileaks, "Collateral
Murder" (meutre collatéral).
Quant à Joseph
Farell, qualifié d'ambassadeur de
Wikileaks, on peut constater qu'il
émarge au Centre for Investigative
Journalism, qui a reçu le soutien de
l'Open Society ainsi que la Fondation
Ford.
Ensuite,
Renata Ávila, porte-parole de la défense
de Julian Assange, est directrice
exécutive depuis 2018 de la Fundación
Ciudadanía Inteligente financée par
l'Open Society (Soros) et même la
National Endowment for Democracy!
Enfin, en ce qui
concerne la Bertha Foundation,
l'officine de l'avocate d'Assange
Jennifer Robinson, dont nous parlions
plus haut, les liens avec les réseaux
Soros apparaissent clairement dès qu'on
s'intéresse à la partenaire hongroise de
ladite association, la Hungarian Civil
Liberties Union, financée elle aussi par
les réseaux Soros (4). Un épluchage
fastidieux de la presse féminine nous
apprend également que Mme Robinson
nourrit de fortes ambitions politiques
dans son pays. l'Australie, lesquelles
expliquent sans doute les compromis avec
cette fiévreuse activité de réseautage
bien-pensant estampillé "démocratie"
mais peu critique de l'impérialisme.
Quand on s'intéresse à la principale
partenaire de Jennifer Robinson à la
Bertha Foundation, Mme Ramute Remezaite,
on apprend bientôt que celle-ci a réussi
à se faire expulser d'Azerbaïdjan (5).
Etait-elle en
mission pour organiser une énième
révolution orange? Rappelons que M.
George Soros lui-même a reconnu bien
volontiers son implication dans la
révolution orange ukrainienne (6). Nous
ne développons pas une théorie du
complot, nous ne prétendons pas que les
réseaux Soros "contrôleraient tout"
comme le disent certains imbéciles, mais
nous en tenons aux faits : les réseaux
Soros sont un des acteurs majeurs des
récents "regime change" que prise
tant l'impérialisme
états-unien. Ajoutons qu'il n'avait,
jusque-là, jamais été dans les
intentions ni les pratiques de Wikileaks
de soutenir en quoi que ce fût ce type
d'opérations, bien au contraire.
Une révolution
orange à Wikileaks?
Pour mémoire, en
2016 encore, Wikileaks révélait la
correspondance entre John Podesta
(chargé de la campagne d'Hillary Clinton
en 2016) et George Soros, pour le
financement d'une organisation,
MoveOn.org, poussant aux manifestations
anti-Trump (7).
Il semblerait donc
depuis que les réseaux Soros et d'autres
officines aient entre-temps repris les
choses en main.
Le plus effrayant
dans tout cela est que Julian Assange,
ne pouvant compter sur un soutien
familial, n'a pour interlocuteurs
directs que ses conseillers. Et, au
regard de ce qu'a dit l'expert de l'ONU,
nous ne savons même pas si Julian
Assange est en mesure de répondre à des
lettres et de juger de la pertinence de
la défense qui est organisée autour de
lui. Rappelons les paroles inquiétantes
de Nils Melzer :
« Depuis 2010,
lorsque Wikileaks a commencé à publier
des preuves de crimes de guerre et de
torture commis par les forces
américaines, nous avons assisté à un
effort soutenu et concerté de la part de
plusieurs États pour faire extrader M.
Assange vers les États-Unis aux fins de
poursuites, ce qui suscite de vives
inquiétudes quant à la criminalisation
du journalisme d'investigation en
violation de la Constitution américaine
et du droit international des droits
humains. »
Agir vite,
faire appel à la justice internationale
Il ne s'agit pas de
chercher des coupables mais des
solutions. Quelle que soit
l'interprétation qu'on donne à ce réseau
de connivences qui s'est constitué
autour d'Assange, cette interprétation
pouvant aller de l'incompétence à
l'infiltration d'agents, quel que soit,
autour d'Assange, le nombre de bon
samaritains, de Judas ou de saint Pierre
qui, à défaut de le trahir, se
contenteront seulement de le renier
durant son martyre, Julian Assange est
en danger de mort, le journalisme
d'investigation est en danger de mort,
de par, aux dires de l'expert de l'ONU,
l' "effort soutenu et concerté de la
part de plusieurs États". Reste l'ONU ou
plutôt ceux qui n'en trahiront pas, pour
une fois, l'esprit. Et surtout restent
les peuples. Mobilisons-nous, exigeons
une défense impartiale et transparente
de Julian Assange sous contrôle de
l'ONU!
Aymeric Monville,
avec les éléments fournis par Mme
Véronique Pidancet Barrière pour
Wikijustice
1) le 20 juillet
dernier, sur Consortium News
https://consortiumnews.com/2019/07/19/watch-the-replay-wikileaks-editor-kristinn-hrafnsson-michael-isikoff-pepe-escobar-asad-abukhalil-on-cn-live/
2)
https://blogs.mediapart.fr/edition/liberez-assange-ethiques-et-medias/article/090819/sans-assange-wikileaks-reste-t-il-digne-de-confiance
3)
https://www.repubblica.it/esteri/2018/02/13/news/few_documents_many_mysteries_
how_our_foia_case_is_unveiling_the_questionable_handling_of_the_julian_assange_case-188758273/?refresh_ce
4)
Un grand merci à
Judit Morva pour ces informations. On
trouvera le rapport de financement ici
: https://hclu.hu/en/financial-reports
5)
https://news.am/eng/news/373791.html
6)
"SOROS: Well, I set
up a foundation in Ukraine before
Ukraine became independent of Russia.
And the foundation has been functioning
ever since and played an important part
in events now." CNN, 25 mai 2014.
7)
https://francais.rt.com/international/28856-wikileaks-organisation-financee-par-george-soros-contre-donald-trump
Le dossier Julian Assange
Les dernières mises à jour
|