PressTV
Yémen : fiasco total pour Trump
Antoine Charpentier -
Philippe Hugon
© Antoine-Noura
Charpentier
Samedi 4 février 2017
Source :
PressTV
La première opération
antiterroriste autorisée par Donald
Trump et menée un peu plus d’une semaine
après sa prise de fonctions a tourné au
fiasco total.
L’opération aurait impliqué les
forces terrestres US déployées dans le
sud du Yémen. Un haut commandant
américain parle d’une « opération
complètement coupée de la réalité » où
« tout s’est déroulé à l’inverse de ce
qu’on attendait » !
L’International Crisis Group (ICG) a
noté dans un rapport que l’opération a
tué « de nombreux civils, dont au moins
10 femmes et enfants », ainsi que des
hommes de tribus locales.
La situation s’est tellement
compliquée que le secrétaire à la
Défense, James Mattis, a été forcé de
quitter une cérémonie annuelle à
Washington pour faire face aux
conséquences de cette première défaite
militaire sous son mandat.
Pour certains hauts militaires
américains, M. Trump est le responsable
de cet échec. Des responsables de
l’armée américaine ont déclaré sous le
sceau de l’anonymat que Donald Trump
avait donné son feu vert à cette
opération, la première du genre depuis
son arrivée à la Maison-Blanche, sans
renseignements suffisants, soutien au
sol ou préparatifs adéquats.
En 2015, l’ONU avait déjà épinglé
l’administration précédente dans un
constat accablant : les décès de civils
tués par des frappes de drones dépassent
largement ceux survenus dans le cadre
d’attaques terroristes menées par
al-Qaïda.
Parallèlement à l’aide des services
de renseignement américains et
israéliens, l’Arabie saoudite et les
Émirats arabes unis mènent de très
violents combats pour s’emparer du port
stratégique de Mocha, sur la côte de la
mer Rouge, qui donne directement accès
au détroit de Bab el-Mandeb.
Mais une frégate saoudienne a été la
cible d’une attaque au missile des
combattants d’Ansarallah au large du
Yémen. L’Arabie saoudite a reconnu avoir
perdu deux militaires lors de cette
attaque.
Un rapport de l’ONU enquêtant sur dix
frappes aériennes distinctes menées par
l’Arabie saoudite au Yémen a conclu que
la plupart étaient le résultat
d’attaques délibérées sur des cibles
pacifiques.
Malgré les conclusions dévastatrices
de ce rapport, les États-Unis et le
Royaume-Uni ont soigneusement évité de
critiquer directement Riyad, un de leur
principal allié dans la région.
Plus d’explications avec Philippe
Hugon, spécialiste
des relations internationales, et
Antoine-Noura Charpentier, analyste
des questions internationales.
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