Palestine
Le sommet Israël-Afrique repoussé
face au boycott
Ali Abunimah
Le président du
Togo Fauré Gnassingbé, photographié aux
côtés de Sara et Benjamin Netanyanahu,
devait accueillir un sommet
Israël-Afrique le mois prochain.
Celui-ci a été repoussé dans le cadre
d’un boycott grandissant (via Facebook)
Mercredi 13 septembre 2017
Il semblerait que
le projet d’un haut sommet
Israël-Afrique prévu le mois prochain se
soit effondré devant l’opposition
croissante des gouvernements africains.s="MsoNormal">The
Jerusalem Post racontait lundi que
le sommet, qui devait se tenir dans la
capitale togolaise Lomé, « a été annulé
à la suite de menaces de boycott de la
part d’un bon nombre de pays, et de
pressions contre l’événement venues des
Palestiniens et des pays arabes ».
Le ministère
israélien des Affaires étrangères a
annoncé que le sommet avait été
« reporté » mais, comme le faisait
remarquer le journal, aucune date
alternative n’a été annoncée.
De plus, i24 News
d’Israël a évoqué comme une inquiétude
l’instabilité politique au Togo, où les
forces de sécurité ont essayé de
violemment réprimer les manifestations
contre 50 ans de pouvoir de la famille
du président autocrate de l’État
ouest-africain Fauré Gnassingbé.
Ce sommet devait
être le couronnement de l’offensive de
charme du Premier ministre israélien
Benjamin Netanyahu en Afrique.
Les organisateurs
ont dit que devaient y participer deux
douzaines de chefs d’État, 150 sociétés
israéliennes ainsi que des représentants
de pays qui n’ont aucune relations
diplomatiques avec Israël.
Mais la poussée
israélienne ne s’est pas faite sans
contestation.
L’Afrique du Sud a
indiqué le mois dernier qu’elle
boycotterait le sommet et a encouragé
les autres gouvernements à faire de
même.
Le Soudan, le Maroc
l’Algérie, la Tunisie et la Mauritanie
ont également décidé de boycotter
l’évènement.
En juin le roi du
Maroc Mohammed VI a boycotté un sommet
au Liberia de l’organisation régionale
ouest-africaine ECOWAS parce que
Netanyahu y était invité.
Alimenter les
atrocités en Afrique
Le site internet
officiel du sommet confirme qu’il est
« reporté ».
Il était présenté
comme devant promouvoir le commerce
entre les Etats africains et Israël qui,
conformément à des thèmes conséquents de
propagande, est vendu comme « la nation
start-up » et pionnière dans les
technologies de gestion de l’eau.
Mais Israël est
également présenté comme « le leader
mondial dans les domaines de la lutte
antiterroriste, « offrant » des
antécédents validés pour fournir ce
genre d’expertise à ses nations
partenaires dans le monde entier.
En d’autres termes,
Israël vend des armes et des
technologies répressives testées sur les
Palestiniens pendant des décennies
d’occupation militaire. Ce sommet aurait
été en grande partie une foire pour le
commerce des armes d’Israël.
Elbit Systems, le
plus gros fabricant d’armes d’Israël, a
récemment annoncé une augmentation de
bénéfices, en partie dus à
l’augmentation des exportations vers
l’Afrique.
Le « palmarès »
d’Israël d’implication dans les crimes
et les violations des droits
fondamentaux s’est déjà répandu à
travers le continent.
Israël a continué à
alimenter la violence et les atrocités
en Afrique en fournissant des armes pour
les conflits au Sud Soudan et au Burundi
et en envoyant des armes au Rwanda avant
le génocide de 1994 – rôle qu’Israël a
cherché à camoufler.
Israël a maintenu
des liens extrêmement étroits avec
l’Afrique du Sud de l’apartheid. Tel
Aviv était le principal fournisseur
d’armes pour le régime suprémaciste
blanc lorsque Pretoria était sous étroit
embargo international.
Les militants
d’Afrique du Sud ont salué l’annulation
du sommet, félicitant les Etats qui ont
décidé de le boycotter.
« Nos gouvernements
doivent continuer à résister à toutes
les tentatives israéliennes pour
influencer, corrompre ou affaiblir notre
solidarité avec les Palestiniens », a
dit BDS Afrique du Sud, association qui
soutient la compagne de boycott,
désinvestissement et sanctions pour les
droits des Palestiniens.
« Les Palestiniens
sont un peuple qui nous a soutenus
pendant les jours les plus sombres de
l’apartheid, tandis qu’Israël, nous nous
en souvenons douloureusement,
fournissait des armes au gouvernement
d’apartheid. »
BDS Afrique du Sud
a aussi rappelé la politique raciste
lancée par l’État d’Israël contre les
migrants et réfugiés africains comme une
autre raison de résister aux efforts
d’Israël pour normaliser les liens.
Offensive de
légitimité
Les
efforts d’Israël pour améliorer les
relations avec les Etats africains est
liée à son acharnement pour gagner en
légitimité et en soutien aux Nations
Unies. The Times of Israel a
écrit dimanche que les diplomates de
l’Autorité Palestinienne font pression
contre une tentative d’Israël d’être élu
au Conseil de Sécurité.
La principale
préoccupation des efforts diplomatiques
des Arabes est de convaincre les Etats
africains de ne pas soutenir la
stratégie israélienne.
Le sommet prévu au
Togo illustre également la permanente
complicité des entreprises avec Israël.
L’un des commanditaires officiels du
sommet est Brussels Airlines, filiale de
l’allemande Lufthansa. En soutenant le
sommet, la compagnie aérienne soutient
efficacement les efforts d’Israël pour
vendre davantage d’armes en Afrique.
On a récemment
révélé que Lufthansa était de connivence
avec Israël dans ses efforts pour
réprimer le soutien aux droits des
Palestiniens quand elle a refusé en
juillet l’embarquement de militants
américains qui faisaient partie d’une
délégation interconfessionnelle.
Le rabbin Alissa
Wise, une des membres de la délégation
interdite, en a conclu que cette action
était vraisemblablement le résultat de
la surveillance par Israël des courriels
des militants, qui fait partie des
efforts d’Israël pour contrecarrer le
mouvement non-violent de boycott,
désinvestissement et sanctions (BDS).
Traduction : J. Ch.
pour l’Agence Média Palestine
Source :
The Electronic Intifada
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dossier BDS
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