Opinion
Ce que l’Union européenne avait dit en
2012 à propos de ses actuels alliés
fascistes en Ukraine
Alex Lantier
Photo:
D.R.
Jeudi 13 mars 2014
Depuis le coup
d’Etat survenu le mois dernier à Kiev,
les médias américains et européens
dénoncent les informations qui émanent
de la Russie et du reste du monde et
concernant une implication fasciste au
sein du nouveau régime ukrainien qui est
soutenu par l’Occident.
Les médias ont
attaqué ces comptes rendus comme étant «
creux » (New York Times), « une
idée folle », « Poutine joue la carte
nazie » (Fox News) et « le
mensonge suprême » (Le Monde).
Une source inspirant une confiance
totale, l’oligarque russe et criminel
condamné, Mikhaïl Khodorkovsky, qui a
harangué lundi à Kiev une foule
droitière a résumé la ligne suivie par
les médias à la botte de la grande
entreprise. Il a caractérisé de «
propagande mensongère russe » les
articles relatifs à une influence
fasciste exercée sur le nouveau régime.
Pour évaluer ce
torrent d’apologétique profasciste, il
convient de se rappeler ce que l’Union
européenne elle-même avait dit il y a à
peine deux ans au sujet de ses
partenaires actuels à Kiev. A présent,
le parti d’extrême-droite Svoboda
détient des postes de ministres de haut
rang (vice-premier ministre, ministre de
l’Education, de l’Ecologie et de
l’Agriculture) ainsi que des postes de
conseillers au sein du régime qui jouit
du soutien économique et militaire de
l’UE et de Washington.
Svoboda avait été
condamné dans une résolution officielle
votée et adoptée par le parlement
européen. Le document, intitulé «
Parlement européen du 13 décembre 2012
sur la situation en Ukraine, » est
disponible en ligne.
Au point 8 de la
résolution, l’organe législatif se dit
inquiété de « la montée du sentiment
nationaliste en Ukraine, qui s’est
traduit par le soutien apporté au parti
Svoboda, lequel se trouve ainsi être
l’un des deux nouveaux partis à faire
son entrée à la Verkhovna Rada, » le
parlement ukrainien.
En indiquant que «
les opinions racistes, antisémites et
xénophobes sont contraires aux valeurs
et principes fondamentaux de l’Union
européenne, » le parlement européen «
invite [par conséquent] les partis
démocratiques siégeant à la Verkhovna
Rada à ne pas s’associer avec ce parti,
ni à approuver ou former de coalition
avec ce dernier. »
Cependant, lorsque
les puissances impérialistes s’étaient
engagées dans une cruciale opération de
politique étrangère – la mise en place
d’un régime pro-occidental à Kiev –
elles ont aisément surmonté tout
scrupule que les législateurs de l’UE
auraient bien pu avoir au sujet du
racisme, de l’antisémitisme et de la
xénophobie de Svoboda. Il incomba à des
médias, une élite universitaire et
culturelle corrompus de présenter la
collaboration avec les fascistes qui
s’ensuivit comme une lutte pour la
démocratie, induisant en erreur
l’opinion publique au moyen d’un mélange
de silence complice et d’active
falsification.
(Article original
paru le 12 mars 2014)
Voir aussi:
Le danger fasciste en Ukraine
[7 mars 2014]
L'Ukraine et les intellectuels
pro-impérialistes
[6 février 2014]
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Publié le 13 mars 2014 avec l'aimable
autorisation du WSWS
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