Actualité
Ukraine: Course contre la montre
contre la partition et la riposte pro
russe
Al-Manar
Mercredi 26 février 2014
Le scénario de la partition de
l'Ukraine ou les contestations des
Ukrainiens russophones et
russophiles est ce que les Occidentaux
craignent le plus.
Toute une stratégie est mise au point
pour amadouer ces derniers et étouffer
dans l'oeuf toute protestation.
Mais des voix ukrainiennes s'élèvent
pour réclamer la partition, voire le
rattachement à la Russie.
« Si la Crimée émet le souhait d’être
rattachée à la Russie, la question sera
étudiée sans délai par Moscou », a écrit
Oleg Krioutchkov, un journaliste à
Simferopol, le chef-lieu de la péninsule
de cette pénisule du sud du pays
fortement russophile.
Des
passeports russes en Crimée
L’information n’a pas été confirmée
par Leonid Sloutski, le député russe et
chef de la commission parlementaire en
charge des affaires d'ex-républiques
soviétiques. Celui-ci se trouvait ce
mardi à Simféropol.
Il a souligné que des mesures seraient
prises rapidement pour protéger la
population russophone d’Ukraine. "On ne
va pas abandonner nos frères en Ukraine
dans ce conflit de civilisations",
a-t-il prévenu.
Des médias ukrainiens lui attribuent
des propos selon lesquels les autorités
russes ont commencé à délivrer des
passeports de la Fédération de Russie en
Crimée selon une procédure simplifiée,
selon la Voix de la Russie.
Qui-vive
occidental
Les
Occidentaux ne cachent pas leurs
craintes depuis plusieurs jours pour
l'intégrité territoriale de l'Ukraine.
Selon l’AFP, ils redoutent que la crise
des derniers mois n'ait creusé le fossé
entre l'Est russophone et russophile,
majoritaire, et l'Ouest nationaliste et
ukrainophone.
Le président par intérim a appelé à
"mettre immédiatement un terme aux
manifestations dangereuses de
séparatisme". Il n'a pas cité de cas
concrets. Selon l'AFP, ses journalistes
présents dans le Sud et l'Est du pays
ont rapporté que les signes de
séparatisme restent pour le moment
marginaux.
Les saines
intentions!
Quant aux diplomates européens et
américains, force est de constater
qu’ils optent pour un langage
conciliant à l’encontre des Russes et
des Ukrainiens russophiles et affichent
de "saines intentions".
"Tant la Russie que les Etats-Unis
veulent voir une Ukraine pacifique et
stable. La Russie n'a aucun intérêt à ce
que des dizaines de milliers de
personnes manifestent dans la rue contre
le gouvernement que les Russes ont
étroitement soutenu", a déclaré lundi
Mme Jennifer Psak, la porte-parole du
département d'Etat américain.
Ce sont les manifestations des
Ukrainiens russophiles qui semblent les
hanter!
« Les Etats-Unis et la Russie ont des
intérêts communs en Ukraine », a
ajouté la diplomate qui prétend que les
Etats-Unis souhaitent
que l'Ukraine soit prospère.
"Il ne s'agit pas d'un jeu avec un
perdant, que ce soit la Russie ou
n'importe quel autre pays", a-t-elle
ajouté.
Et de souligner que les Etats-Unis ne
cessaient d'appeler à un "dialogue
démocratique pacifique" en Ukraine, à
une réforme constitutionnelle, à la
formation d'un gouvernement de
transition et à l'arrêt de la violence.
Même son de cloche de la part de la
chef de la diplomatie européenne
Catherine Ashton.
« Nous proposons du soutien, pas de
l'ingérence », a-t-elle dit. "Il est
crucial que la Russie, en tant
qu'important voisin de l'Ukraine, lui
apporte aussi son soutien pour faire en
sorte que le pays puisse aller de
l'avant de la manière qu'il souhaite",
a-t-elle ajouté.
Carotte
économique
En
même temps, la carotte économique est
brandie par le Européens, qui laisent
entendre qu'ils pourront décrocher la
somme de 35 milliards de dollars que ce
pays en pleine crise économique a
besoin.
"Nous avons demandé à nos partenaires
internationaux [la Pologne et les
Etats-Unis, ndlr] de nous octroyer un
crédit d'ici une ou deux semaines. Ceci
étant, le montant total de l'aide
financière escomptée par l'Ukraine en
2014 et 2015 pourrait atteindre 35
milliards de dollars", avait réclamé le
ministre des Finances par intérim Iouri
Kolobov cité par le site internet du
ministère de Finances.
"Il faut éviter une guerre civile, il
faut éviter l'effondrement financier et
économique du pays, et il faut organiser
une conférence internationale pour
éviter la faillite de l'Ukraine", a
déclaré le chef de la diplomatie grecque
Evangelos Venizelos, dont le pays
préside actuellement l'Union européenne.
Etranger promesse de la part de ce
responsable dont le pays a connu l'une
de ses plus graves crises économiques et
qui sait très bien que Bruxelles aura du
mal à fournir cet argent.
Les 15
milliards russes suspendus
Or,
le sort des 15 milliards de dollars que
Moscou s’était engagée à offrir à ce
pays il y a deux mois est suspendu.
Fin décembre 2013, elle avait acheté
des euro-obligations ukrainiennes pour 3
milliards de dollars et se préparait la
semaine dernière à s’acquérir la
deuxième tranche d'euro-obligations
ukrainiennes pour deux milliards de
dollars. Mais, les événements en cours
en Ukraine l’ont amené à suspendre son
aide à Kiev jusqu'à ce qu'un
gouvernement ukrainien légitime soit
formé.
« Moscou doit étudier le programme et
la composition du futur gouvernement
ukrainien, y compris le programme de
stabilisation économique», a déclaré
mardi le ministre russe des
Affaires étrangères Sergueï Lavrov à
l'issue de négociations avec son
homologue luxembourgeois Jean Asselborn
en visite à Moscou. Etait-il venu pour
dissuader Moscou d'une telle suspension?
Un non russe
à la date des présidentielles
Par la voix de Lavrov, Moscou s’est
aussi prononcé contre une élection
présidentielle anticipée le 25 mai,
estimant que cela allait à l'encontre de
l'accord de sortie de crise signé la
semaine dernière.
Alors qu'à Kiev, la précipitation est de
mise , a fortiori dans le but d'éviter
la partition.
La campagne pour la présidentielle
anticipée du 25 mai a débuté ce mardi,
selon la commission électorale centrale.
Et les candidats ont commencé à se
déclarer. Ils ont jusqu'au 30 mars pour
s'inscrire.
L'ex-champion du monde poids-lourds
de boxe, devenu l'un des dirigeants de
la contestation, Vitali Klitschko a
annoncé mardi sa candidature, affirmant
vouloir "rétablir la justice" afin de
"changer complètement les principes et
les règles du jeu en Ukraine.
Le gouverneur pro-russe de la région de
Kharkiv, Mikhaïlo Dobkine, s'est aussi
déclaré candidat.
Mme Timochenko, en revanche, n'a fait
"aucune déclaration concernant
l'élection présidentielle", selon sa
porte-parole mardi.
La chasse
aux symboles russophiles
Sur
le terrain, des dispositifs sont en
train d'être mis au point pour interdire
les chaines de télévision russes.
Selon la Voix de la Russie, le chef
de la diplomatie russe a mis en garde
contre la mise en application de cette
interdiction estimant qu’elle serait une
violation grave de la liberté
d'expression.
« Nous sommes au courant des initiatives
appelant à priver d'antenne les
compagnies des pays non signataires de
la convention européenne sur la
diffusion. La Russie n'est pas membre de
cette convention, ce qui ne nous empêche
pas de diffuser en Europe et dans tous
les pays de l'UE. Si une telle décision
était adoptée, il s'agirait d'une
violation de la liberté d'expression »,
a indiqué M. Lavrov.
Et les exactions anti russes se
poursuivent. Dans la région de Lvov, à
l’ouest de l’Ukraine, le buste d’un
grand capitaine russe Mikhaïl Koutouzov
a été démantelé. Des chaînes locales ont
signalé que les députés locaux et les
habitants ont observé l'opération en
criant « gloire à l’Ukraine ! Gloire aux
héros !»
Selon des informations non vérifiées, un
monument aux héros du Maïdan sera érigé
à la place du buste.
Le
gouvernement : entre un banquier et un
oligarque
Dans la précipitation, le
gouvernement transitoire se fait
attendre. Prévu initlaiement ce mardi,
sa formation a été reportée à jeudi.
"Il faut que la décision soit prise
jeudi. On ne peut pas attendre plus
longtemps", insiste le président par
intérim Olexandre Tourtchinov. "Menez
des consultations jour et nuit, mais il
faut que ce soit transparent", a-t-il
persisté.
Les noms les plus fréquemment cités
au poste de Premier ministre sont ceux
du banquier et dirigeant de la
contestation Arseni Iatseniouk, de
l'oligarque d'opposition Petro
Porochenko.
Quant à l'ancienne chef de
gouvernement Ioulia Timochenko, sa
candidature a été proposée à son insu.
Elle a indiqué qu'elle ne briguait pas
le poste et s'apprêtait à aller se
soigner en Allemagne.
Et la
"Justice internationale"?
Dans
tout ce tapage politique où sont mises
en exécution toutes les manoeuvres
rituelles utilisées par les Occidentaux,
contre un régime qui leur déplait, la
"Justice internationale" n'a pas été
omise.
Le parlement ukrainien a voté à une
très large majorité une résolution
demandant à la Cour pénale
internationale de poursuivre le
président déchu Viktor Ianoukovitch,
dans le cadre d'une enquête pour "crimes
contre l'humanité".
Une tentative qui sert à lui imputer
toutes les victimes des violences qui
ont fait plus de 80 tués ces derniers
jours d'insurection.
Et surtout à en disculper les
prochains dirigeants de ce pays. Des
voraces pro occidentaux qui se
présentent comme des enfants de choeur!
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