Al-Ahednews
La lettre des Républicains aux
dirigeants iraniens:
les USA divisés en parties antagonistes
Akil Cheikh Hussein
Photo:
D.R.
Jeudi 19 mars 2015
Depuis la
victoire de la République islamique en
Iran, Washington et ses alliés n'ont pas
arrêté de déployer des efforts effrénés
pour liquider cette révolution. Il était
naturel que l'échec de ces efforts et
les victoires réalisées par l'Iran et
l'Axe de la Résistance transposent le
conflit à l'intérieur de l'Axe de
l'hégémonie et notamment à sa base,
Washington.
Dans leur lettre ouverte à l’attention
des «dirigeants de la République
Islamique d’Iran», les 47 sénateurs
américains qui ont signé cette lettre
prétendent vouloir «enrichir la
connaissance» des Iraniens en matière
d’organisation institutionnelle
américaine. Ils rappelaient, sur un ton
menaçant et sans prendre en compte les
mauvais tours qui pourraient perturber
le cours de leurs conjectures
hasardeuses sur l'avenir, qu'ils seront
toujours en fonction après le départ
d'Obama en 2017 et que, d'un simple
"trait de plume", ils pourront annuler
tout ce qu'Obama aurait conclu en
matière d'accords.
Tous ceux qui, aux Etats-Unis et
ailleurs, ont exprimé leur indignation
face à cette lettre ont condamné les
Républicains et insisté sur des
questions dont sa contradiction avec
tous les us et les traditions en vigueur
dans les relations internationales… a
l'exception de l'Iran.
La responsabilité de l'Etat
américain
L'Iran a ignoré les Républicains pour
une simple raison: Ce n'est pas avec eux
qu'il négocie. Il a blâmé l'Etat
américain car il est le seul responsable
de sa décision internationale, de
l’organisation institutionnelle
américaine et, par conséquent, du
contrôle de comportements de ses
citoyens à la lumière de cette
organisation. Dans ce sens, l'Iran a
renvoyé la balle dans le camp américain
dans la mesure où le président Obama est
d'ores et déjà appelé à prouver son
pouvoir d'agir au nom des Etats-Unis
conformément aux exigences de leur
organisation institutionnelle.
Cela signifie aussi que la signature de
l'accord dépend maintenant de la
capacité des Etats-Unis d'unifier leur
parole tout en renonçant au langage
ambivalent qui ne peut aller que dans le
sens de la tricherie devenue l'un des
principaux piliers de la politique des
Etats-Unis dans leurs rapports avec les
autres Etats.
En d'autres termes, si Washington ne
respecte pas ce qu'il doit aux efforts
internationaux déployés durant de
longues années pour arriver à un accord
sur le nucléaire iranien, cet accord ne
sera pas signé et l'Iran en sortira
perdant sur le plan des sanctions et de
ses fonds bloqués aux Etats-Unis et dans
d'autres pays occidentaux. Il s'agira
alors de pertes qui ne l'ont jamais
empêché de poursuivre sa marche en avant
sur tous les plans, y compris sur le
plan du nucléaire. Elles ne
l'empêcheront non plus de continuer à
remplir son rôle dans la lutte active
contre les plans d'hégémonie et de
sabotage menés par l'Axe sioniste et
américain et ses prolongements arabes.
L'Axe de l'hégémonie est le plus
grand perdant
Quant à l'Axe de l'hégémonie, il sera le
plus grand perdant. Ne pas arriver à un
accord signifie que le pari d'Obama de
contenir l'Iran ou, du moins, s'entendre
avec lui au sujet des affaires de la
région s'évaporera. Il sera logique dans
une telle situation que la porte s'ouvre
sur des évolutions qui vont toutes dans
le sens de la poursuite et de
l'accélération de cet état d'érosion
dont souffrent l'alliance
israélo-américaine et ses prolongements
régionaux. Non parce que l'Iran a étendu
son influence en Irak, en Syrie, au
Liban, en Palestine, au Yémen, à Bahreïn
et dans les régions orientales du
Royaume saoudite, mais parce que ces
pays et ces régions ainsi que d'autres
encore luttent pour des causes sacrées,
et prouvent chaque jour leur capacité
d'aller plus en avant en supportant ces
causes.
Netanyahu et la phobie de la
guerre
Lors de son «offensive» au Congrès,
Netanyahu a tenu à souligner que le
renforcement des sanctions, et non pas
la guerre, constitue une alternative
valable à ce qu'il a appelé un "mauvais
accord". C'est parce que la phobie de la
guerre dont il est atteint suite à ses
guerres perdues au Liban et à Gaza, ne
lui procure pas l'audace d'appeler à
frapper l'Iran comme il l'a fait pendant
des années avec les Américains et leurs
prolongements arabes. Quant aux
Américains, ils auront, au cas où
l'accord n'aboutira pas, des comptes à
régler avec leurs alliés. L'Allemagne,
par exemple, a condamné la lettre des
sénateurs républicains et cela s'ajoute
à sa sortie de l'alliance
euro-américaine en ce qui concerne
l'Ukraine. A l'intérieur même des
Etats-Unis entièrement plongés dans des
crises et problèmes de tout genre, la
lettre des sénateurs voulait stupidement
attirer l'Iran à prendre une position
qui contribuerait à empêcher Obama de
gagner les présidentielles comme il
avait fait, en 1980, lorsqu'il a puni
Jimmy Carter en l'empêchant d'accéder de
nouveau à la Maison blanche. Le plus
grave est qu'une grande partie de
l'Opinion publique américaine exige la
poursuite des signataires de la lettre
accusés de trahison.
Il ne s'agit pas cette fois d'une
position qui aiderait tel ou tel
candidat à remporter des élections sans
que cela ne conduise à un changement
radical au niveau de la politique
américaine. Ce qui se passe est une
confrontation dans laquelle les
Etats-Unis et leurs alliés sont déjà en
déroute dans la région et il est naturel
que des dissensions commencent à
disperser leurs rangs. C'est à cela
qu'on assiste dans les tensions entre
Démocrates et Républicains, entre les
Etats-Unis et l'entité sioniste, entre
le Royaume saoudien et chacun du Qatar
et de la Turquie. Mais surtout au niveau
de la désintégration qui commence à
gagner la Coalition internationale
contre le terrorisme suite à
l'implication de ses constituantes dans
des relations ambivalentes avec un
terrorisme qu'elles ont créé avant de se
trouver obligées de le combattre ne
serait-ce qu'en apparence.
Source: agences et rédaction
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