Al-Ahednews
La guerre contre le Yémen et les
objectifs cachés
Akil Cheikh Hussein
Photo:
D.R.
Mercredi 13 mai 2015
L'agression saoudienne contre le Yémen
n'a atteint aucun de ses buts annoncés.
Mais l'agression renferme aussi vise des
buts non-annoncés.
Certains d'entre eux font l'objet
d'ambitions saoudiennes. Certains
d'autres font partie de projets que les
Occidentaux et les Israéliens cherchent
à atteindre en manipulant la famille
saoudienne et ses alliés dans ce qu'on
appelle l'«Alliance arabe».
La panique saoudienne
En ce qui concerne les ambitions de la
famille saoudienne, le quotidien
britannique «The Independant» a écrit
récemment que le roi Salman et son fils,
le prince Muhammad, voient dans leur
guerre contre le Yémen «un moyen de
consolider leur pouvoir et de se
débarrasser des leurs adversaires à
l'intérieur de la famille royale». Ce
qui veut dire que le conflit de pouvoir
est l'expression d'une crise qui suscite
une angoisse tellement profonde qu'elle
pousse les antagonistes à s'engager dans
une aventure dont les répercussions
commencent à se révéler plus dangereuses
pour la totalité du régime saoudien.
Dans un contexte différent, et après les
déclarations du président Obama au sujet
du danger qui menace le royaume saoudien
de l'intérieur, Hillary Mann Leverett,
l'ex-responsable des affaires de l'Iran,
de l'Afghanistan et du Golfe dans le
Conseil de sécurité américain, cherchent
à empêcher le Yémen de prendre son
indépendance en matière de politique
étrangère dans les conditions de leur
désorientation et de leur terreur face
aux évolutions en cours dans la région.
Des profits financiers
astronomiques
Indépendamment des objectifs fixés dans
les centres de la décision à Washington,
«Tel-Aviv» et certaines capitales
occidentales et qui sont en liaison avec
la volonté d'imposer l'hégémonie sur la
région, il est certain qu'il est
opportun pour les industries militaires
aux Etats-Unis et en Europe de voir les
richissimes pays du Golfe s'engager dans
des guerres qui les obligeraient à
acheter des armes et, en conséquence, à
renflouer les caisses de ces industries.
En effet, la somme d'un milliard de
dollars que le royaume saoudite paye
quotidiennement pour couvrir les frais
de sa guerre contre le Yémen, ainsi que
les autres sommes payées par les autres
pays de l'alliance et celles que tous
les alliés arabes versent aux groupes
terroristes et takfiri, trouvent leur
chemin vers les caisses de ces
industries qui jouissent d'assez
d'influence pour provoquer des guerres,
comme la guerre contre le Yémen ou
n'importe quel autre pays rien que pour
vendre des armes.
C'est dans ce même contexte que
s'inscrivent les Rafales vendus
récemment par la France au Qatar pour la
somme d'environ 9 milliards de dollars
ainsi que les négociations en cours
entre les deux pays pour la réalisation
de projets dont le coût s'élève à 13
milliards de dollars. A cela s'ajoute
une somme de la même taille encaissée
par la France en échange de promesses
d'intervention militaire au Yémen. Il va
sans dire que toutes ces sommes font
partie des buts non-annoncés atteints
par la France grâce à la guerre contre
le Yémen.
L'investissement financier par
l'Occident dans la guerre du Yémen ne se
réduit pas aux faits mentionnés. Il
parait qu'après les milliers de tonnes
d'explosifs largués sur le peuple
yéménite, les stocks du royaume saoudite
et de ses alliés en matière de bombes
s'est épuisé et que la poursuite ou même
l'arrêt de l'agression exigent le
renouvèlement de ces stocks et le
versement de milliards supplémentaires
aux marchands d'armes. Et en plus des
affirmations pour lesquelles l'entité
sioniste participe à l'agression et
expérimente de nouvelles munitions, des
avions saoudiens atterrissent
fréquemment dans les aéroports
israéliens, sous le prétexte de
l'entretien, décollent ensuite après
embarquer les armes nécessaires pour la
poursuite de l'agression.
Le Yémen et le projet sioniste
Cette «coopération» israélo-saoudienne
sert certainement d'autres buts ayant
trait aux projets d'expansion israéliens
visant justement le Yémen. Des torrents
de «théories» fabriquées par des auteurs
y compris arabes qu'on prétend être des
«historiens» regorgent de mensonges pour
lesquels le Hedjaz et le Yémen seraient
le berceau de l'existence et de la
religion juives. Du coup, le Yémen et la
totalité de la péninsule arabique
deviennent une autre «Terre promise» sur
laquelle les Juifs auraient des droits
historiques.
Depuis le début de la guerre contre le
Yémen, certains mass médias ont
justement énervé cette question: En se
penchant sur ce qui est considéré par
les Saoudiens et leurs alliés comme une
«agression yéménite brutale contre
Najran», il n'ont trouvé de quoi
présenter cette ville yéménite contrôlée
par les Saoudiens depuis des décennies
que des allégations sur le fait qu'elle
fut la capitale de Dhu Nuwâs le
himyarite qui aurait fondé, avant
l'avènement de l'Islam, un prétendu
royaume juif au Yémen.
La politique de la «terre brulée»
appliquée au Yémen à travers les
destructions et les exterminations
massives par ce qu'on appelle «Alliance
arabe» vise sans aucun doute à
transformer ce pays en une «terre sans
peuple» que les Saoudiens pourraient
offrir aux Juifs comme l'a fait le
fondateur du royaume Abdelaziz lorsqu'il
a offert la Palestine à ceux qu'il
appelait les «pauvres juifs» qu'on
considérait comme un «peuple sans
terre».
Source: french.alahednews
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