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Ha'aretz

Les Arabes d’Israël demandent le retour dans les villages abandonnés
Yoav Stern

Haaretz, 3 décembre 2006 

www.haaretz.co.il/hasite/pages/ShArtPE.jhtml?itemNo=795570
Version anglaise : www.haaretz.com/hasen/spages/795419.html

Retour dans les villages abandonnés, autonomie dans le domaine de l’enseignement et modification du drapeau et de l’hymne national : telles sont les revendications de la communauté arabe d’Israël, reprises dans un document juridique qui a été présenté avant-hier à Nazareth, par le centre « Mossawa » ([i]). D’autres points du document traitent en outre de l’octroi de droits collectifs nationaux à la communauté arabe, dans l’Etat. Le document devrait être présenté pour discussion au Parlement.

Sur fond de crise de confiance prolongée entre la communauté arabe d’Israël et les institutions de l’Etat, et devenue plus aiguë suite aux événements d’octobre 2000, se manifestent actuellement différentes initiatives arabes visant à prendre à bras-le-corps la non-reconnaissance officielle par Israël de la minorité arabe en tant que collectif dont les citoyens représentent un cinquième des habitants du pays.

« Notre but est de parvenir à un compromis historique avec la communauté juive d’Israël. Le déménagement des réfugiés de 48 dans leurs villages ne modifiera pas la balance démographique et ne met pas les Juifs en danger. Contrairement aux réfugiés dans les pays arabes, nous sommes ici », a dit hier le président de Mossawa, Jafar Farah. Les « réfugiés de l’intérieur » (ces habitants qui ont été forcés d’abandonner leurs villages en 1948 et se sont établis dans d’autres localités arabes, en Israël) représentent aujourd’hui environ un quart de la communauté arabe d’Israël.

Le centre Mossawa a pris l’initiative de rédiger ce document, en complète coordination avec le Comité Supérieur Arabe Israélien de Surveillance. Les chiffres ont été rassemblés par le Dr Youssef Jabarin et présentés lors d’une journée de discussions juridiques qui s’est tenue, la semaine dernière à Nazareth, dans le cadre du festival de cinéma et de débats des « Journées de Mossawa ».

Selon Jafar Farah, la rédaction du document procède d’un sentiment répandu au sein de la communauté arabe qu’il lui faut dire son mot en un temps où, en Israël, divers organismes s’activent à l’élaboration d’une Constitution : « Nous nous sommes trouvés dans une situation absurde où des Juifs décident de ce qui est bon pour les Arabes, parce que l’élite arabe n’est pas associée aux discussions. Maintenant, les décideurs devront prendre en considération notre opinion », a-t-il dit.

Ce document en dix points insiste sur la nécessité d’octroyer des droits collectifs à la communauté arabe. Il est, entre autres, question de l’instauration du bilinguisme, d’égalité et d’impartialité en matière d’immigration en Israël, d’une juste répartition des ressources de l’Etat et d’une adéquate représentation des Arabes. A propos des symboles de l’Etat, il est écrit : « Les symboles de l’Etat, son drapeau et son hymne, sont des ressources publiques émotionnellement chargées. Il revient à l’Etat de donner une expression qui soit aussi en adéquation avec la présence, en Israël, de citoyens arabes et leur appartenance historique. »

De nombreux juristes ont pris part à la journée de débat, dont un juge de la Cour Suprême, Salim Joubran, qui a déclaré que pour achever la protection constitutionnelle des minorités, il y avait lieu de compléter les lois fondamentales présentes dans la loi fondamentale de citoyenneté. Il a rappelé son opposition à la loi de citoyenneté qui limite le droit des habitants arabes à épouser des Palestiniens. Un autre participant de la journée de débat, le juriste Raef Zreik, a dit que le document n’incluait pas la position de la communauté arabe à l’égard de la majorité juive. Selon lui, la communauté arabe d’Israël ne peut reconnaître officiellement le droit de la communauté juive à un Etat que dans le cadre d’une paix pour tout le peuple palestinien.

Parallèlement à l’initiative de Mossawa, d’autres groupes s’efforcent de rédiger des documents en vue d’une « nouvelle organisation » de la communauté arabe. Le centre Ibn Khaldoun, dirigé par le Dr Assad Ghanem, a organisé la semaine dernière une conférence à Oum el-Fahm sur le thème de l’élection directe du Comité de Surveillance, devant conduire à l’instauration d’une sorte de parlement indépendant pour la communauté arabe.

Cette semaine, au Comité Supérieur de Surveillance, sera présenté un document contenant la « Vision future des Arabes palestiniens en Israël ». Dans le courant du mois, sera présenté le « Document de Haïfa », conçu par des intellectuels arabes israéliens, et qui discute, entre autres choses, de leur lien à la communauté palestinienne des Territoires et de la diaspora.

 

(Traduction de l'hébreu : Michel Ghys)

 

[i] ONG œuvrant à la promotion de l’égalité des citoyens arabes/palestiniens en Israël.

 


Source : Michel Ghys


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