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Opinion
La peur a changé de
camp
Soraya Hélou
Sayed Hassan Nasrallah
Vendredi 18 février 2011
Une fois de plus, le secrétaire général du Hezbollah a créé
l’événement, renversant la donne et semant le doute et le
trouble chez les Israéliens et leurs alliés occidentaux. En
leader qui manie à merveille l’art de la communication, sayed
Hassan Nasrallah a lancé sa bombe médiatique entre deux
paragraphes de son discours, en réponse aux menaces israéliennes
et aux déclarations d’Ehud Barak appelant ses soldats à se tenir
prêts car ils pourraient être appelés à occuper le Liban de
nouveau. Sayed Nasrallah n’a pas attendu longtemps et sa réponse
est venue, prenant de court les Israéliens. Il a ainsi annoncé
que si "Israël" déclenche une agression contre le Liban, cette
fois, les moujahidins s’apprêteraient à libérer la Galilée.
C’est la première fois depuis la création de l’entité
israélienne que la guerre pourrait donc se dérouler en
territoire palestinien occupé. Autrement dit, la peur a changé
de camp et les agresseurs sont réduits à se défendre. C’est une
véritable révolution, non seulement dans l’attitude libanaise
par rapport à l’entité sioniste, mais aussi dans l’approche du
monde arabe par rapport à cette même entité.
Les Israéliens l’ont d’ailleurs bien compris, puisqu’ils en
étaient réduits suite au discours de sayed Nasrallah à la peur
totale, au point que leurs responsables, en tête le Premier
ministre Benyamin Netanyahu, ont été contraints à rassurer leur
population en lui affirmant que l’armée est en mesure de la
défendre. Ils ont été aussi obligés de modifier leur politique à
l’égard des discours de sayed Nasrallah qui depuis quelque temps
étaient occultés par les médias israéliens.
En lançant sa bombe médiatique, sayed Nasrallah a obligé les
responsables israéliens à lui répondre et à être en position de
défense, alors que depuis des années, ils sont ceux qui menacent
les Arabes et les peuples de la région. Sans parler du fait que
la déclaration du sayed relative au conflit israélo-arabe a été
diffusée en boucle sur les chaînes de télévision israéliennes.
Pour le secrétaire général du Hezbollah, cette déclaration
s’inscrit toutefois dans la pure logique de ses discours
précédents. Mais en bon stratège, il étudie très minutieusement
la dose à donner à chaque fois, de manière à ne jamais dévoiler
tous ses secrets et à monter crescendo dans l’attitude par
rapport à l’entité israélienne. Il a ainsi commencé par rassurer
les Libanais sur d’éventuelles attaques israéliennes, puis il a
établi une équation d’égalité en déclarant qu’aux immeubles
détruits au Liban correspondront des immeubles détruits en
Palestine occupée, au bombardement de l’aéroport de Beyrouth, la
résistance répondra par le bombardement de l’aéroport Ben
Gourion etc. Et hier, il a été encore plus loin établissant une
nouvelle équation: à une nouvelle attaque, c’est par une
libération de la Galilée que la résistance ripostera.
Les mots sont d’ailleurs choisis avec soin pour bien montrer que
la résistance ne se transformera pas en agresseur, mais ira plus
loin dans la reconquête des droits arabes. Même si ce cas de
figure ne doit pas se concrétiser, -ce qui signifierait que
l’équilibre de la terreur fonctionne à merveille et qu’"Israël"
a vraiment peur des moujahidins du Hezbollah- sayed Nasrallah a
déjà remporté une victoire psychologique sur l’ennemi. Il a
aussi montré l’étendue de sa crédibilité même auprès de ses
ennemis, qui, en dépit de leur habitude des discours ronflants
arabes, ont très vite compris que ce que dit cet homme a une
autre portée et une autre dimension. A toutes ses autres
victoires, sayed Hassan Nasrallah doit aussi ajouter celle-ci,
et toutes les tentatives d’une poignée de petits caïds de
quartiers pour le ramener à leur dimension en cherchant à
l’entraîner dans les ruelles sombres de la crise libanaise, n’y
changeront rien. Sayed Nasrallah s’est imposé au fil des années
comme un leader charismatique et crédible, dont les dimensions
dépassent les frontières libanaises et celles du monde arabe.
C’est d’ailleurs pourquoi ses ennemis sont aussi à l’échelle
internationale. Il voit grand et tous les militants de la
dignité et des droits dans le monde le voient grand. La peur a
bel et bien changé de camp.
Article publié sur Résistance islamique au Liban
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