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Opinion

Un plan pour « libyiser » la Syrie...
Soraya Hélou


Bashar al-Assad - Photo: Sana

Mardi 7 juin 2011

Au grand dam de certains membres de la communauté internationale, notamment les Américains, la situation en Syrie semble se diriger vers l’apaisement, avec la reprise en mains par le régime de la situation en contrepartie de réformes profondes dont les résultats concrets commencent à se faire sentir. Le plan ourdi contre le régime d’Assad était pourtant mis au point avec beaucoup de savoir faire. Selon un document britannique secret, dévoilée par un site de recherches et d’études, l’ancien candidat à la présidentielle et actuel membre de la commission des Affaires étrangères au Sénat, John Mc Caine aurait rencontré demandé aux membres de son équipe de rencontrer des opposants syriens dans plusieurs capitales du monde, notamment à Londres et Istamboul et même dans des villes aux Etats-Unis pour les pousser à s’organiser et pour mettre au point un plan qui va crescendo pour décrédibiliser le régime et le pousser à la faute.
Le plan consistait d’abord à s’emparer d’une place pour en faire le symbole de la révolution, de trouver une figure, jeune de préférence pour concrétiser les horreurs du régime, puis de constituer un petit fief sur le sol syrien pour en faire la base des rebelles et le moyen d’intervention des forces occidentales. Cette portion de territoire deviendrait le noyau « de la Syrie libre » et un gouvernement parallèle y serait installé.

Au début, c’est Deraa qui avait été choisie, en raison de sa proximité avec la Jordanie et de son hostilité ancienne au régime, avec la prolifération des sympathisants des Frères musulmans qui pouvaient bénéficier d’une aide en provenance de la Jordanie. Il y a eu ensuite l’affaire du jeune Hamzah Khatib, cet adolescent qui avait participé à une manifestation et qui a été retrouvé mort après avoir subi d’horribles mutilations, accomplies, selon les rebelles, par les hommes du régime.
Mais la réaction du président Assad a été radicale. Après avoir attendu que les choses se calment d’elles-mêmes et prenant conscience de l’ampleur du complot, il a limogé le gouverneur de Deraa, rencontré des délégations de notables de la région, notamment les députés et les hommes de religion, opérant ainsi une distinction entre ceux qui aspirent sincèrement à plus de liberté et de démocratie et ceux qui coopèrent avec l’étranger pour renverser le régime et en faire une marionnette entre les mains de l’Occident. Contre ceux-là, il a lancé une vaste opération de sécurité. Aujourd’hui, Deraa a retrouvé son calme et les concepteurs du plan ont dû chercher une autre scène. C’est ainsi que le focus a commencé à être mis sur la région de Deir Zor, proche de la frontière turque et la Turquie a commencé à accueillir des réunions d’opposants syriens à Antalya proche de la frontière avec la Syrie.
L’étau semble ainsi se refermer et le but est de créer un prolongement entre les deux régions. Les responsables turcs laissent d’ailleurs entendre, pour justifier leur position, que les problèmes en Syrie concernent la Turquie, les tissus sociaux des deux pays étant extrêmement liés, notamment par le biais des communautés kurdes et alaouites. Ce n’est d’ailleurs pas par hasard si le secrétaire général du Hezbollah sayed Hassan Nasrallah a évoqué dans son discours de mercredi l’existence d’un plan américano-israélien (le fameux Nouveau Moyen Orient) d’obtenir une partition des pays de la région, de la Syrie en arrivant jusqu’à l’Arabie saoudite.

Là aussi, le régime a réagi avec un mélange de fermeté et d’ouverture, accélérant considérablement le processus de réformes. Au point que les responsables turcs eux-mêmes ont estimé qu’il s’agissait de pas encourageants, les Russes ont salué cette initiative et les Français ont affirmé que le régime doit poursuivre dans cette voie. Le régime semble donc avoir marqué des points et les comploteurs n’ont plus que l’image du malheureux Hamzah Khatib à exploiter en poussant tous les médias occidentaux à en parler dans le but d’en faire une image choc symbole dans le genre de celle de Bou Azizi qui a déclenché la révolte en Tunisie. Ils ont toutefois un peu tardé car en deux mois de troubles, les rebelles ont aussi eu leur lot d’atrocités commises par leurs propres sympathisants, alors que le régime est passé à l’étape concrète dans les réformes, après avoir relativement réussi à faire une distinction entre ceux qui veulent la liberté et ceux qui veulent un chaos qui sert les intérêts israélo-américains.

Le bras de fer se poursuit donc, mais le régime tient bon, gardant l’appui des institutions, notamment l’armée, le parti et la classe commerçante bourgeoise alors que les opposants s’essoufflent en essayant de trouver un programme,  et d’obtenir une grande mobilisation populaire. La Syrie n’est ni le Yémen, ni la Tunisie, ni la Libye ni même l’Egypte. C’est un pays à part qui joue un rôle clé dans des dossiers cruciaux dans la région, en Irak, en Palestine, au Liban, en Jordanie et même en Turquie. Il ne sera certes pas facile de l’avaler, même pour les stratèges israélo-américains.  

Article publié sur Résistance islamique au Liban

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Source : Fadwa Nassar


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