Silvia Cattori
Lundi 12 janvier 2009
Quand Gaza se relèvera de ses ruines, avec qui
votre Département compte-t-il parler ? Avec ceux qui ont trahi
leur peuple à Ramallah et qui vous ont fourvoyée dans une
« Initiative de Genève » qui fait la part belle à Israël, créant
ainsi de nouvelles injustices pour les colonisés ? Où avec ceux
qui ont acquis la confiance du peuple palestinien en résistant à
l’occupant ?
Madame la Conseillère
fédérale,
En ces jours terribles où les
bombes israéliennes pleuvent sans discontinuer sur Gaza, en
fauchant brutalement la vie de milliers d’hommes, de femmes, et
d’enfants, en ces jours où la colère étouffe d’impuissance toute
personne dotée d’un peu d’humanité, c’est une consolation pour
les assiégés de savoir que partout dans le monde, des foules de
gens sont descendues dans les rues pour dénoncer les crimes
commis par Israël et également les propos de nombre de médias et
de responsables politiques qui ont cherché - et cherchent encore
- à cacher ou a minimiser la responsabilité criminelle d’Israël
dans cet effroyable carnage.
« Qu’attend
le Conseil fédéral pour rappeler son ambassadeur en Israël et
expulser l’ambassadeur israélien en Suisse ? » [1]
s’insurgeait à raison le parlementaire suisse Joseph Zisyadis,
outré par les réactions timides des autorités de Berne, devant
les milliers de personnes venues le 10 janvier manifester leur
indignation contre les crimes commis par Israël.
M. Zisyadis parlait avec la
sincérité et la peine de celui qui ne pouvait supporter que ces
gens qu’il avait rencontrés il y a peu à Gaza, et appris à aimer
et à estimer, se fassent si injustement massacrer.
Au cours de ces dernières
années, des journalistes, des traducteurs, des simples citoyens,
respectueux de la vérité, ont fait tout leur possible pour
dénoncer la gravité des persécutions infligées à la population
captive de Gaza, sans cesse soumise par Israël à des punitions
collectives, en violation du droit international ; et pour
alerter leurs gouvernements et l’opinion publique au sujet des
projets criminels que l’Etat Major israélien programmait.
Vous-même, et vos
conseillers, ne pouviez ignorer qu’Israël préparait une
opération militaire monstrueuse contre la population de Gaza ;
vous ne pouviez ignorer qu’Israël programmait une « solution
finale » : il ne s’en cachait pas.
Le 27 décembre, au
commencement de cette guerre cyniquement appelée « Plomb
durci », et des terrifiants bombardements aériens qui visaient à
traumatiser et paralyser la population dès le début de
l’opération, le Département fédéral des affaires
étrangères (DFAE) savait parfaitement qu’Israël n’était pas
une victime cherchant à se défendre contre le « terrorisme »,
mais un Etat agresseur déterminé à liquider un peuple qui n’a
jamais cédé à sa domination coloniale. Le DFAE savait qu’Israël
commettait là des crimes de guerre contre une population
exsangue, épuisée, composée de 800’000 enfants que leurs
parents, privés de tout, ne pouvaient pas protéger.
Madame, vous avez accepté
l’honneur de conduire la politique étrangère de la Suisse. Cela
implique des responsabilités. Acceptez donc que des citoyens
bien informés vous interpellent au sujet des positions exprimées
par Berne depuis le début de cette insupportable tragédie.
Le 27 décembre, au premier
jour des bombardements qui avaient déjà emporté près de 300 vies
et enregistré un millier de blessés, le DFAE a condamné « les
tirs de roquettes » du Hamas, et condamné de manière
symétrique « les réactions disproportionnées des
forces armées israéliennes », en rappelant qu’« Israël
a le droit de se défendre et de protéger sa population (…) dans
le respect du droit humanitaire et selon le principe de la
proportionnalité. » [2]
Cette symétrie est
inacceptable à un double titre. Elle met l’attaquant,
l’agression massive d’une armée d’occupation offensive, dotée
des armes les plus dévastatrices, sur le même plan que les
tentatives de ripostes d’un peuple occupé qui ne dispose ni
d’une armée, ni d’un Etat, tout au plus de quelques roquettes
artisanales.
La timidité de cette réaction
face à la violence de l’attaque israélienne et au nombre de
victimes palestiniennes est fort choquante. Elle est très
éloignée du courage qu’avait su montrer Anna Lindh, Ministre des
Affaires étrangère de Suède, lorsqu’elle avait appelé, en avril
2002, l’Union européenne à rompre ses liens avec Israël en
protestation contre les massacres perpétrés par Ariel Sharon en
Cisjordanie.
En outre, le DFAE ne dit mot
sur les responsabilités du non renouvellement de la trêve entre
le Hamas et Israël, alors que ce dernier s’en sert pour
camoufler en légitime défense le déclenchement de cette guerre
unilatérale qui avait pour objectif de décapiter le Hamas.
Il ne dit mot sur le fait que
le Hamas avait respecté ses engagements en s’abstenant de tirer
des roquettes sur le sud d’Israël pendant cinq mois, alors
qu’Israël, en refusant de lever le blocus de Gaza, ne les avait
pas respectés.
Il ne dit mot sur le fait que
les tirs de roquettes du Hamas n’avaient repris qu’après
qu’Israël ait, de son côté, violé la trêve, début novembre, en
exécutant sommairement treize militants palestiniens [3].
Rester muet sur ce point
capital du refus du Hamas à reconduire la trêve dans ces
conditions, revient à faciliter la propagande militaire
israélienne qui, relayée notamment par nos médias publics [4],
fait porter au Hamas la responsabilité de l’agression.
Le 4 janvier, dans son
communiqué [5],
le DFAE a continué de maintenir cette trompeuse symétrie : « Le
Département fédéral des affaires étrangères appelle instamment
les parties au conflit à cesser immédiatement et de manière
permanente les hostilités. Les tirs de roquettes du Hamas aussi
bien que l’action militaire israélienne doivent prendre fin,
afin de mettre un terme aux souffrances infligées à la
population civile ».
Le 9 janvier, le communiqué
du DFAE s’est certes alarmé du nombre de victimes civiles en
appelant « à une enquête impartiale sur le
respect du droit international humanitaire ». Mais ici
encore, on a le pénible sentiment que le DFAE recule à désigner
clairement la réalité. C’est le terme « incident »
qui a été choisi pour qualifier le bombardement des écoles de
l’UNWRA emplies de civils [6].
Pourquoi ne pas avoir, en
pareille circonstance au moins, la rigueur d’appeler par leur
nom les massacres de vieux, de femmes enceintes, et d’enfants
jetés dans une guerre aussi atroce ; à savoir, tout simplement,
« crimes de guerre » ?
Israël est-il intouchable ?
Est-il au-dessus de la loi commune, même dans l’usage du
vocabulaire ?
Gaza n’a jamais été une cause
« humanitaire ». Gaza est l’incarnation d’une immense injustice
qui attend depuis 40 ans une solution
politique.
Quand nous vous avons
entendue, Madame, qualifier de « situation
humanitaire catastrophique » (Radio suisse romande, 8
janvier) cette catastrophe malheureusement réelle, nous aurions
voulu que vous précisiez pour commencer qu’il s’agissait là
d’une « catastrophe humanitaire » cyniquement planifiée sur le
plan militaire à Tel Aviv ; qu’il s’agissait là de crimes de
guerre, voire de crimes contre l’humanité, perpétrés par Israël,
avec la complicité de la « communauté internationale ». Et que
une pareille dérive ne pouvait plus être tolérée.
Tout cela a été documenté.
Israël n’en était pas à son coup d’essai. Depuis 2005, ses
bombardements aériens et ses « assassinats extrajudiciaires
préventifs » se sont multipliés notamment à Gaza, ainsi que les
meurtres de civils.
Pendant ce temps, le silence
de la « communauté internationale » laissait le champ libre à
Israël pour continuer de massacrer ces prétendus « fanatiques »,
ces « terroristes », ces « islamistes », que les porte-paroles
du gouvernement israélien, formés pour mentir, se sont employés
à déshumaniser dans le but de préparer l’opinion à leur
détestation et à ce que, le moment venu, elle ne s’apitoie pas
sur leur sort.
Les Palestiniens sont les
victimes innocentes d’une guerre visant à liquider les autorités
démocratiquement élues du Hamas et à leur substituer, par la
force, l’« Autorité palestinienne » que la grande majorité du
peuple palestinien rejette avec mépris ; une autorité dirigée
par Mahmoud Abbas, qui n’est lui-même qu’une marionnette entre
les mains d’Israël et des Etats-Unis.
La Suisse, devrait enfin
cesser d’ajouter aux difficultés en continuant de soutenir une
Initiative de paix, (les Accords de Genève) qui a été rejetée
par toutes les factions palestiniennes dès 2003, hormis ces
personnages discrédités aux yeux du peuple, tel Abbed Rabbo.
Il eut été plus utile de
faire cesser la politique génocidaire d’Israël durant ces années
où son armée enfermait cette population de Gaza et la
déshumanisait pour la réduire dans l’état où elle se trouve
aujourd’hui, en la privant de nourriture, d’eau, d’électricité,
de gaz, de mazout, de tout ce qui fait qu’une vie peut être une
vie.
Toutes ces exactions
n’auraient pas été possibles sans le soutien de l’Union
européenne, des Etats-Unis, de l’« Autorité palestinienne » de
Ramallah, mais aussi sans la passivité de la Suisse qui avait,
par sa position de neutralité, un rôle important à jouer.
Le DFAE n’a pas protesté
quand Tzipi Livni, Ehoud Barak et Ehoud Olmert, ont annoncé que
leur armée se préparait à aller « liquider le
Hamas », et que cela impliquerait de nombreuses victimes
civiles.
Il ne suffit pas de verser
quelques millions pour se donner bonne conscience et se
confondre en déclarations convenues, après coup, quand le mal
est fait et les survivants placés devant l’irréparable,
traumatisés à jamais.
Il ne suffit pas d’exiger la
« garantie de couloirs humanitaires », sans
autres, en sachant d’avance que le gouvernement israélien
ordonne à ses armées de tirer, y compris sur les ambulanciers,
les agents de l’ONU, les enfants, les écoles, sans aucune
considération humaine ou de respect du droit humanitaire, comme
cela s’est déjà vu par le passé.
Certes, le DFAE vient de
soutenir la tenue, à Genève, d’une réunion extraordinaire du
Conseil des droits de l’homme de l’ONU sur la question de Gaza.
Mais il faudrait aller plus loin ; il faudrait avoir le courage
de dire sans faux fuyants que l’Etat d’Israël n’est pas
au-dessus du droit international et que, tant qu’il continuera à
le violer, il doit être mis au ban des nations, comme l’Afrique
du Sud durant l’apartheid.
Nous pensons que votre
diplomatie s’est longtemps fourvoyée en s’obstinant à soutenir
les « architectes » douteux d’une « Initiative de Genève » morte
née qui, de surcroit, n’apporterait pas la justice aux
Palestiniens car elle ignore l’injustice fondamentale, le noyau
de la cause palestinienne, qui est le déni israélien du droit
inaliénable des réfugiés palestiniens à retourner, comme tout
autre réfugié dans le monde, sur les terres et dans les maisons
dont ils ont été chassés.
Au lieu de soutenir
financièrement les affairistes de Ramallah MM. Salam Fayyad,
Yasser Abed Rabbo, Saeb Erekat, et des ONG israéliennes et
palestiniennes, dont un certain nombre font de la souffrance des
Palestiniens leur fond de commerce, et ne font que l’aggraver,
il serait plus opportun et utile d’engager vos bons offices pour
contribuer à la réconciliation des forces politiques
palestiniennes qu’Israël s’est employé à diviser.
En désaccord avec ce
qu’affirme le communiqué du DFAE du 4 janvier, nous pensons que
la colonisation de la Cisjordanie - poursuivie à marche forcée
par Israël depuis de longues années derrière l’écran de fumée du
prétendu « processus de paix » d’Oslo - a rendu aujourd’hui
impossible la solution « d’un Etat palestinien
viable vivant côte à côte d’un Etat d’Israël internationalement
reconnu ».
Les militants palestiniens
qui n’ont jamais trempé dans ces compromissions d’Oslo et de
l’Initiative de Genève, pensent depuis longtemps que seule, la
constitution d’un État démocratique où Palestiniens et
Israéliens partageraient des droits égaux,
après que les injustices historiques aient été corrigées et que
les droits au retour des réfugiés aient été respectés, peut
encore offrir une perspective de paix.
« Israël est
en train de tuer notre nation » nous disait d’une voix
brisée M. Abou Habel sous les bombes, le 27 décembre, depuis le
camp de réfugiés de Jabaliah désormais pulvérisé, avant que son
téléphone ne devienne définitivement muet.
Le premier objectif d’Israël
a toujours été de liquider toute forme de résistance à son
projet colonial fondé sur les massacres et la dépossession du
peuple palestinien. Au moment où les Etats-Unis ont perdu toute
crédibilité, le premier objectif de la France de Sarkozy -
partagé de facto par bon nombre d’Etats
européens et arabes - a été d’apporter son appui à Israël pour
empêcher le parti du Hamas de gouverner et de devenir un modèle
pour la région.
Or aujourd’hui – alors que
l’« Autorité palestinienne » de Ramallah a renoncé à défendre
les droits légitimes des Palestiniens et s’est lamentablement
engagée dans une collaboration ouverte et de plus en plus
intense avec l’occupant - l’esprit de résistance des
Palestiniens s’est notamment incarnée dans le Hamas. Un
mouvement enraciné dans cette population très pauvre, entassée
depuis 1948 dans les camps de réfugiés après avoir été chassée
de ses villes et villages par la force et la terreur par les
colons juifs.
C’est cette résistance
qu’Israël cherche à écraser définitivement en massacrant la
population civile de Gaza et en utilisant Mahmoud Abbas comme
supplétif pour réprimer les Palestiniens en Cisjordanie.
Il est temps que nos
gouvernements se ravisent et comprennent que le Hamas représente
aujourd’hui les aspirations d’un peuple qui se refuse à
capituler, et que l’on ne peut le tenir à l’écart comme cela a
été fait jusqu’ici.
Ce ne sont ni Abbas, ni tous
ces notables palestiniens corrompus et ces ambassadeurs de l’OLP
qui ont la légitimité de parler au nom des Palestiniens ; ce
sont en premier lieu les dirigeants du Hamas issus des urnes,
ostracisés, et que les gouvernements occidentaux s’obstinent à
priver de toute capacité diplomatique.
Tant que les gouvernements
européens se refuseront à appeler par leur nom les crimes
d’Israël, et n’exerceront pas résolument des sanctions
contraignantes sur cet Etat voyou pour qu’il mette un terme à
ses exactions, tant qu’ils continueront à se plier à ses
injonctions en diabolisant, sous le qualificatif de
« terroristes », les représentants légitimes d’un peuple qui se
dresse contre l’occupation, il n’y aura aucune solution à la
tragédie et à l’injustice que les Palestiniens subissent depuis
60 ans, au vu et au su du monde.
Quant aux crimes qui se
déroulent sous nos yeux, dans ce « ghetto », personne ne pourra
dire demain que c’est « parce qu’il ne savait pas » qu’il ne les
a pas qualifiés de crime de guerre, crime contre l’humanité avec
intention de génocide.
C’est une question qui
concerne tout le monde, par delà les orientations politiques et
que notre gouvernement doit considérer comme telle.
C’est un évènement d’une
gravité sans précédent !
Quel que soit leur bord
politique, indignés par ces carnages, lassés par toutes les
mascarades de paix qui, depuis 1991, ont fait suite au processus
de Madrid, les citoyens du monde attendent des responsables
politiques qu’ils cessent de se moquer des Palestiniens en ne
leur offrant que des solutions qui les contraignent à accepter
deux injustices : celle qui leur a été faite en 1948 quand
l’Etat colonial est venu se bâtir sur leur terre après l’avoir
« nettoyée ethniquement », et celle de 1967 où l’Etat colonial
leur a volé de nouvelles terres.
[1]
Voir :
http://www.palestine-solidarite.org/discours.Josef_Zisyadis.100109.htm
[2]
Voir :
http://www.eda.admin.ch/eda/fr/home/recent/media/single.html ?id=24700
[3]
Israël a assassiné cinq militants à Gaza le 4 novembre. Puis en
a tué 7 autres ainsi qu’un paysan. Après ces deux attaques de
l’armée israélienne, qui ont fait 13 morts en quelques jours, le
5 novembre la branche militaire du Hamas a déclaré que la trêve
avait été rompue par Israël bien avant l’échéance du 19
décembre, et qu’il n’était pas tenu pour responsable.
Ces faits, systématiquement occultés par les principaux médias
occidentaux, ont pourtant été relatés par de nombreux
observateurs.
Dans un article publié le 10 janvier 2009,
Norman Finkelstein les a résumés en ces termes :
« Le dossier est clair : Israël a brisé le
cessez-le-feu (…). Ce n’est qu’à ce moment que le Hamas a
riposté (…).
Quant aux raisons, les choses sont aussi assez claires. Selon le
quotidien Ha’aretz, le ministre de la Défense Ehoud Barak a
commencé les plans de cette invasion, avant même que le
cessez-le-feu ait commencé (…) les plans de l’invasion ont
commencé [à être préparés] en mars. Et les principales raisons
de l’invasion sont, je pense, de deux ordres. Premièrement,
renforcer ce qu’Israël appelle sa capacité de dissuasion, ce qui
signifie, dans la langue profane d’Israël, sa capacité à
soumettre la région par la terreur. (…).
Et la deuxième raison principale de l’attaque était que le Hamas
indiquait qu’il souhaitait un règlement diplomatique du conflit
sur la base des frontières de Juin 1967. C’est-à-dire que le
Hamas signalait qu’il avait rejoint le consensus international
(…) dans la recherche d’un règlement diplomatique. Et, à ce
moment-là, Israël s’est trouvé confronté à ce que les Israéliens
appellent une offensive de paix palestinienne. Et pour vaincre
cette offensive de paix, ils ont cherché à démanteler le Hamas.
Comme cela a été documenté par l’écrivain David Rose dans le
numéro de Vanity Fair d’avril 2008, en se fondant sur des
documents internes des États-Unis, ce sont les Etats-Unis, de
mèche avec l’Autorité palestinienne et Israël, qui ont tenté un
putsch contre le Hamas, et le Hamas a agi pour prévenir ce
putsch. Cela aussi, n’est plus l’objet d’un débat, n’est plus un
sujet de controverse. »
Le texte complet de cet
article intitulé « The Facts about Hamas and the War on Gaza »
est accessible sous le lien :
http://www.middle-east-online.com/english/ ?id=29692
[4]
Voir : « Les dérives de M. Rochebin », par Silvia Cattori,
silviacattori.net, 9 janvier 2009.
http://www.silviacattori.net/article693.html
[5]
Voir :
http://www.eda.admin.ch/eda/fr/home/recent/media/single.html ?id=24720
[6]
Voir :
http://www.eda.admin.ch/eda/fr/home/recent/media/single.html ?id=24786