Opinion
Ali Abunimah et
Gilad Atzmon à OK Corral
Roger
Tucker

Mercredi 28 mars
2012
on OneDemocraticStateSite, mars 2012
http://sites.google.com/site/...
La lettre ouverte
intitulée
Granting No
Quarter: A Call for the Disavowal of the
Racism and Antisemitism of Gilad Atzmon,
[« Pas
de quartier : appel à désavouer le
racisme et l’antisémitisme de Gilad
Atzmon »] récemment écrite
apparemment par Ali Abunimah, a
profondément choqué beaucoup de gens,
dont votre serviteur. Non seulement les
sionistes ont colonisé la Palestine et
soumis les Palestiniens à une campagne
de génocide permanente, mais quiconque
d’un peu attentif sait qu’ils ont
colonisé les démocraties occidentales,
faisant d’elles des marionnettes
obéissantes. Et voilà qu’apparemment les
sionistes ont aussi colonisé le
mouvement de solidarité avec les
Palestiniens.
A la fin de cet
article, vous trouverez des liens d’un
certain nombre de réactions soutenant
Atzmon et ce qu’il défend. Ces réactions
se suffisent à elles-mêmes, mais je
voudrais ajouter un avis critique sur le
langage utilisé par Abunimah & Cie,
ainsi que sur certaines des notions qui
sous-tendent cette terminologie. Je
commencerai par le titre de sa lettre
ouverte lui-même, qui commence par une
expression curieuse, dans un tel
contexte : « Pas de quartier ! ». Cette
exclamation est familière à ceux qui ont
lu des livres ou vu des films inspirés
par les guerres navales des Britanniques
au Dix-huitième siècle ou au début du
Dix-neuvième, c’est un cri de guerre on
ne peut plus extrémiste. Cela place
immédiatement un groupe de supporters,
majoritairement palestiniens, du combat
des Palestiniens contre Israël en
opposition avec un autre supporter du
combat des Palestiniens (Gilad Atzmon).
Cela serait déjà suffisamment déplorable
en soi, mais Abunimah, ainsi (je le
présume) que certains des signataires de
sa lettre ouverte, sont aussi des
partisans de l’Etat unique et
démocratique en tant que solution au
conflit fondamental au Moyen-Orient,
comme l’est Gilad Atzmon. Seul un
différent fondamental et indépassable,
et non une simple querelle à propos de
stratégie ou de tactique, peut être la
cause d’une attaque aussi totale et sans
appel contre un allié manifestement
aussi proche que de ses auteurs que
l’est Gilad Atzmon. Cela ne permet aucun
débat, aucun compromis : « aucun
quartier » n’est en effet offert, ni,
par voie de conséquence, accepté.
Certains
observateurs ont insinué que Ali & Co
seraient de fait carrément passé à
l’ennemi (sioniste) ou qu’il pourrait
bien s’agir d’agents sionistes depuis
toujours et que les membres juifs de ces
associations de solidarité avec les
Palestiniens sont de fait à leur
service. Pour les besoins de la
discussion, je vais faire l’hypothèse
que ça n’est pas le cas et qu’ils sont
parfaitement sincères lorsqu’ils se
considèrent loyaux envers la cause
palestinienne telle qu’ils la
conçoivent. L’examen des noms
signataires de la lettre ouverte montre
qu’elle comporte des universitaires de
renom, Abunimah et Massad étant parmi
les plus éminents d’entre eux. Ils ont
prospéré en tant que porte-parole
officieux de la cause palestinienne aux
Etats-Unis et ils n’ont apparemment
aucune raison de casser la baraque.
S’ils avaient représenté le moindre
danger perceptible pour la juiverie
tribale, ils se retrouveraient
probablement sur la paille, comme cela
est arrivé à un certain nombre
d’universitaires (dont nombre de juifs)
qui ont osé défier le discours juif
dominant. Cela impliquerait une simple
motivation fondée sur les intérêts
matériels et un intérêt professionnel
égoïste, mais je pense qu’il s’agit
d’autre chose.
Le racisme
« Le racisme est un
système de classification servant à
classer les
êtres humains
en
populations
ou par
groupes
humains larges et
distincts au moyen de
caractéristiques phénotypiques
transmissibles héréditairement,
telles que les origines géographiques,
l’apparence physique et l’ethnicité ».
Ainsi commence l’article de Wikipedia
consacrée à cette question. La race est
un pinceau large qui recouvre à peu-près
toutes les typologies tentant de diviser
l’humanité en groupes distincts d’après
de tels critères. Toutes ces tentatives
ont des limites floues. « Le racisme est
la croyance selon laquelle des traits
différents inhérents aux différents
groupes humains raciaux justifieraient
une discrimination. Dans l’anglais
moderne, le terme « racisme » et utilisé
essentiellement en tant qu’épithète
péjorative. Il
s’applique en particulier à la pratique
ou à la préconisation d’une
discrimination raciale d’une nature
pernicieuse (c’est-à-dire portant
atteinte à des groupes de personnes en
particulier) ». L’accusation de racisme
est depuis longtemps une caractéristique
des critiques adressée par la gauche à
des systèmes qui pratiquent une
discrimination à l’encontre des membres
de minorités plus ou moins dépourvue de
pouvoir. Que l’on accuse Gilad Atzmon de
racisme à l’encontre de juifs sionistes,
voilà qui constitue une exception
L’accusation de racisme portée contre
quelqu’un qui s’en prend à des juifs
sionistes constitue donc une curieuse
exception.
Ce groupe, en
particulier, est en effet loin d’être
dépourvu de tout pouvoir. Plus
précisément, il y a eu un comportement
raciste manifeste au sein de la culture
juive depuis son origine. Prenons
l’Ancien Testament, sans même parler du
mépris flagrant pout les goyim (les
non-juifs) qui caractérise le Talmud. La
déshumanisation de l’Autre est un trait
extrêmement ancien et
caractéristiquement juif. Pour les juifs
tribaux et leurs alliés les « shabbath
goyim », brandir le terme de « racisme »
est d’une insigne hypocrisie. (Cette
expression de shabbath goyim désigne les
non juifs qui accomplissent des taches
dont les
lois juives
interdisent aux juifs de les accomplir
les jours de
Shabat.
Wikipedia). Ce à quoi je veux en venir,
c’est au fait qu’Ali Abunimah et
compagnie peuvent être qualifiés de
shabbath goyim, d’éléments non juifs de
la force politique actuellement
dominante dans le monde occidental que
James Petras qualifie de Configuration
du Pouvoir Sioniste (Zionist
Power Configuration - ZPC).
L’antisémitisme
Ce terme est l’arme
la plus puissante de toute la panoplie
verbale juive tribale. Etre qualifié
d’antisémite revient à avoir été mis
dans la catégorie des hérétiques par la
Sainte Inquisition Romaine. Cela ne vous
vaut peut-être pas la torture et le
bûcher, mais cela risque fort de vous
pourrir l’existence. Cela serait
prétendument un cas particulier de
racisme, les juifs étant présentés comme
les victimes éternelles de préjugés
raciaux. Sur ce sujet, je m’en réfère à
un penseur juif :
« Si cette
hostilité, voire cette simple aversion,
avait été manifestée envers les juifs
durant une période historique
particulière et/ou dans un seul pays en
particulier, il serait facile de démêler
les causes contingentes de cette haine.
Mais cette race a été, au contraire,
l’objet de la haine d’absolument tous
les peuples parmi lesquels elle est
allée s’installer. Les ennemis des juifs
ayant appartenu à des races des plus
diverses, ayant vécu dans des pays
extrêmement éloignés les
uns des autres, ayant été
gouvernés par des lois extrêmement
diverses, et par des principes parfois
totalement antagoniques, étant donné
qu’ils n’avaient pas les mêmes principes
moraux, ni les mêmes coutumes, étant
donné qu’ils étaient mus par des
dispositions dissemblables qui ne leur
permettaient pas de juger de quoi que ce
fût de la même manière, il en résulte
donc que la cause générale de
l’antisémitisme a toujours résidé dans
Israël lui-même et non pas chez ceux qui
l’ont combattu ». Ce passage est relatif
aux multiples expulsions des juifs, il
est de l’écrivain juif bien connu
Bernard Lazare, dans son ouvrage (publié
en 1894), « L’Antisémitisme, son
histoire et ses causes ».
Comme l’ont fait
observer un certain nombre de personnes,
il y a un autre problème inhérent à
l’utilisation qui est faite du mot
antisémitisme. « Sémite » est un terme
linguistique désignant des gens parlant
des langues sémitiques. Les Israéliens
ne sont pas des sémites, bien qu’ils
parlent hébreu (l’hébreu moderne est une
langue inventée depuis bien trop peu de
temps). Les sionistes qui ont créé
Israël et qui continuent à le diriger
sont des descendants des Khazars, un
peuple linguistiquement finno-ougrien.
L’immense majorité des sémites sont de
nos jours des locuteurs de l’arabe, ce
qui fait de la juiverie tribale, et en
particulier des Israéliens, les seuls au
monde à être réellement « antisémites ».
Et, antisémites, ils le sont
virulemment.
Le colonialisme
Abunimah convoque
ce terme, spécifiquement sous la forme
« colonialisme de peuplement » pour
caractériser la nature de l’invasion de
la Palestine par les sionistes. Ses
partisans affirment que Gilad Atzmon
rejette cette catégorisation. En
réalité, il ne fait qu’observer que
l’expression de colonialisme de
peuplement fait traditionnellement
référence aux efforts des puissances
européennes en vue d’installer une
présence permanente de leurs
ressortissants nationaux dans des pays
qu’elles souhaitent contrôler. Dans la
totalité de ces cas, à l’exception
notable d’Israël, il y a une métropole,
sur laquelle les colons peuvent se
reposer pour financer et soutenir leurs
entreprises. C’est tout à fait différent
du cas de l’Etat juif, pour lequel ce
rôle est joué par la juiverie mondiale
de la diaspora. C’est là un faux
problème, en réalité, sauf qu’une fois
encore Abunimah fait peu de cas du
véritable sens des mots au service de sa
piètre démonstration.
La culture
Comme nous l’avons
mentionné supra, la race est un moyen
gauche, inapproprié et trompeur de
considérer les caractéristiques de gens
que nous tentons de mettre dans des
cases identifiables. Il y a une manière
bien plus exacte de distinguer ce que
Gilad Atzmon appelle des « collectifs ».
Elle consiste à examiner les manières
caractéristiques de penser, de parler et
de se comporter, qui, prises ensemble,
déterminent très bien qui nous sommes.
Ces distinctions sont d’ordre culturel.
Et c’est là où la branche déjà bien
fragile à laquelle Abunimah s’est
accrochée craque et qu’il tombe dans
l’absurdité la plus totale. Il ne fait
aucune allusion à la culture, dans sa
lettre ouverte, mais voyez de quelle
manière il a attaqué Gilad Atzmon lors
de la
Conférence
pour Un Seul Etat en Palestine tenue à
Stuttgart en décembre 2010 :
« La culture juif
n’explique rien du tout ». Non seulement
cette observation est absurde – elle
revient à dire que l’esclavage n’avait
rien à voir avec la Guerre de Sécession
des Etats-Unis, ou que les cornemuses
n’ont rien à voir avec leur origine
celtique, ou que les Français ne boivent
du vin qu’en raison d’un choix
personnel, etc. (on pourrait en faire un
jeu de société…), mais Abunimah a la
ferme intention de diaboliser Gilad
Atzmon au motif que celui-ci aurait
abandonné totalement toute honnêteté
intellectuelle. Abunimah est peut-être
dans son for intérieur un adepte de la
théorie du dessein intelligent (des
antidarwinistes, ndt) ?
La notion de race
est fondée sur des différences d’ordre
génétique, qui déterminent notre
organisme physique. L’évolution
génétique, dans la race humaine, a cessé
il y a environ cinq millénaires. La
culture, au contraire, est mèmétique.
Les mèmes sont des modèles que nous
avons hérités de notre environnement,
dès notre enfance, dans notre famille,
puis au cours de notre développement,
tandis que nous prenions de l’âge, qui
constituent les notions, les normes et
les attitudes qui prédominent dans nos
sociétés. La culture est, de très loin,
le facteur causal le plus important de
la manière dont nous nous manifestons au
monde. Ce qui rend l’évolution mèmétique
(culturelle) possible et bien plus
rapide que les mutations génétiques,
c’est le fait que nous avons la capacité
de modifier notre manière de penser en
nous fondant sur de nouvelles
informations ou en voyant les choses de
manière nouvelle. Cela requiert la
curiosité, une ouverture d’esprit et une
humilité considérable. C’est cela que
signifie le mot « liberté », au sens
plein de ce terme. Comme Eric Hoffer *,
ce grand « philosophe
manutentionnaire », l’exprime dans son
ouvrage « Le Vrai croyant » (The
True Believer), « En des temps de
changement, ceux qui étudient (le monde)
en héritent, tandis que les lettrés se
retrouvent magnifiquement équipés pour
s’occuper d’un monde disparu ».
La politique identitaire
L’expression
politique identitaire que Gilad Atzmon
emploie fréquemment désigne le point
crucial de la problématique. Si je puis
me permettre de renvoyer à un de mes
autres articles en anglais, veuillez
cliquer sur ce lien :
Us vs. Them: On the Meaning of Fascism
Il s’agit de
l’identité politique et de la manière
dont ce phénomène a tendance à évoquer
le fascisme. Atzmon a parfaitement
raison d’en faire le point central de
son investigation. Il souligne qu’il est
intellectuellement malhonnête de
s’évertuer à traiter du sionisme et
d’Israël en faisant l’impasse sur la
judaïté. Le sionisme a été un courant de
pensée spécifiquement juif tendant à
créer un Etat juif : pourrait-on être
plus explicite ? Si vous laissez de côté
la dimension « juive », il ne vous reste
pas grand-chose, n’est-ce pas ? Le point
est trop évident pour qu’il soit besoin
de tourner autour du pot, mais c’est
néanmoins exactement ce qu’Abunimah
essaie de faire. Atzmon, dans la grande
tradition de l’investigation
intellectuelle, s’est engagé à
s’efforcer de comprendre de manière
exhaustive un tableau complexe, dont le
centre est la question de savoir ce que
signifient l’adjectif ‘juif’ et le
substantif ‘judaïté’. Abunimah, quant à
lui, pousse des hauts-cris et invoque le
tabou qui a été le truc imparable de la
propagande sioniste dès son lancement.
Parler des juifs? Interdit ! Parler de
la judaïté ? Interdit aussi ! Sinon,
vous êtes ‘raciste’, ‘antisémite’ !
Argument totalement absurde se mordant
la queue. J’imagine que cela doit
déranger quelqu’un, il doit s’agir du
« devinez-qui errant » (je signale un
article intriguant, à ce sujet provenant
d’une source improbable, puisqu’il a été
publié récemment dans le
New York Times. Son auteur a des
choses très curieuses à nous dire au
sujet de l’identité tribale :
Forget the Money, Follow the Sacredness
).
Je suis juif,
Atzmon l’est aussi (que cela lui plaise
ou non – désolé, Gilad, mais je te le
dis amicalement), et il en va de même
pour bien de ses amis. Que personne ne
vienne me dire que je n’ai pas le droit
d’examiner ce que cela signifie. Un de
mes plus chers espoirs, c’est que de
très nombreux juifs envisagent
sérieusement de se poser la question
« qui suis-je ? » Tant que la réponse
sera : « Je suis avant tout et
fondamentalement juif », nous serons
confrontés à de plus en plus de
problèmes. Si, en revanche, la réponse à
cette question, c’est : « Je suis avant
tout un être humain, le reste est
secondaire », alors, il y aura matière à
être optimiste. Si suffisamment de juifs
avaient le courage de se regarder dans
un miroir et de se poser cette question
fondamentale, nous pourrions résoudre
aisément le problème le plus aigu auquel
le monde est confronté aujourd’hui, car,
que cela vous plaise ou vous déplaise,
les juifs organisés tribaux ont
actuellement toutes les cartes entre
leurs mains. Sans au minimum le soutien
tacite de la grande majorité des juifs,
le jeu (maléfique) qui est le leur
prendrait fin.
Le politiquement correct
Nous allons nous
intéresser maintenant à ce qui est, à
mes yeux, la principale motivation
derrière l’extraordinaire charge d’Abunimah
contre Atzmon. Un certain nombre de
modes politiques sont apparues avec le
postmodernisme, comme le
multiculturalisme, le féminisme radical
et le militantisme gay ou lesbien,
notamment. Toutes ces modes, sans
exception, assument diverses nuances de
politique identitaire. Ces idées
particulières ont été en réalité promues
dans le cadre de la contreculture des
années 1960, mais les universitaires
postmodernistes les ont totalement
renversées. Au lieu d’être inspirée par
un sentiment de notre commune humanité,
nous avons été submergés par toutes
sortes de politiques identitaires,
toutes étant dotées de récits qui, sous
leur nouvelle présentation, ne pouvaient
être remises en cause sans avoir affaire
au bras armé de la nouvelle orthodoxie,
j’ai nommé le politiquement correct.
Tout cela découle de la culture
marxiste, qui avait été auparavant à la
mode, à gauche, mais qui avait besoin
d’une nouvelle base intellectuelle après
la réaction aux horreurs du stalinisme
et du maoïsme, et finalement, en face de
l’effondrement de l’Union soviétique. De
là provient le fait que le
postmodernisme et ses avatars ont
produit à la fois une continuité et une
nouvelle approche de la vie.
Conformément à la
tradition du marxisme-léninisme, les
néo-marxistes avaient besoin d’instiller
une discipline de parti monolithique.
Après tout, il ne saurait y avoir
plusieurs avant-gardes du prolétariat,
n’est-ce pas ? La nouvelle idéologie,
celle de la politique identitaire, a
développé la stratégie du politiquement
correct afin d’imposer son monopole sur
le discours public. Cela ne se limite
pas au milieu académique : l’AntiDefamation
League et les institutions sionistes
du même ordre se chargent activement
d’imposer l’orthodoxie. Et, ‘petit’
détail, les juifs ont continué à
représenter
une importante proportion tant de
la direction dudit parti que de ses
adeptes, exactement de la même manière
que le bolchevisme avait été dans une
large mesure un projet juif. Même si la
police de la pensée s’attache à
condamner tout dénigrement perçu d’un
certain nombre de groupes tribaux (de la
part d’autres universitaires, en
particulier), il est incontestable que
la seule et unique Vache Sacrée est bien
la Tribu juive. Jeter l’opprobre sur des
noirs, des gays ou des femmes, par
exemple, vous vaudra d’être habillé pour
l’hiver, mais toute référence aux juifs
ou à la judaïté qui omettrait d’être
flatteuse pourrait bien vous coûter
votre gagne-pain, voire pire.
Pour résumer : les
attaques dont Gilad Atzmon et Ken
O’Keefe ont fait l’objet révèlent une
tentative préméditée de réduire au
silence les voix indépendantes au sein
de la communauté de la solidarité avec
les Palestiniens. Il y a de cela bien
des années, j’appartenais à l’armée
américaine. Nous sommes nombreux à ne
pas aimer recevoir d’ordres, et encore
moins de la part de la police de la
pensée du Politiquement Correct. Il
s’agit, de fait, d’une tentative de coup
d’état politique, semblable point pour
point aux efforts déployés par les
bolcheviques (dont le nom signifie « les
majoritaires », alors qu’ils n’étaient
qu’une petite minorité – quelque chose
d’orwellien, vraiment) contre les
mencheviks (les « minoritaires »). Mais
cela ne marchera pas, car Atzmon et
O’Keefe ne sont pas intéressés par le
pouvoir, ni même par l’appartenance à un
mouvement organisé. Ils sont réellement
indépendants, ce sont deux personnalités
qui adoptent une position personnelle
devant un grand danger, et ils adoptent
cette position au nom de toute
l’humanité souffrante, et pas seulement
au nom des Palestiniens. Ce qui les
motive, c’est le calvaire que subissent
les Palestiniens. Mais, à l’instar de
Gandhi, de Martin Luther King et de
Mandela, ils se sont mis au service
d’une cause encore plus noble, celle de
la justice, de la sagesse, de la
compassion et de la paix.
Je pourrais
terminer ici. Mais je veux lancer un
appel à Ali Abunimah et consorts, un
appel à reconsidérer leur vision de
cette question. Quand je me suis trouvé
impliqué dans une plaidoirie en faveur
de l’association Pour Un Seul Etat (en
Palestine), il y a de cela plus de dix
ans aujourd’hui, j’ai compris que nous
avions besoin de travailler ensemble
sous le même large toit. Après tout,
nous sommes un petit groupe de personnes
relativement dépourvues de pouvoir, qui
nous dressons contre l’entreprise
fasciste la plus puissante et la plus
impitoyable de toute l’Histoire. A tout
le moins, nous devons nous tolérer
mutuellement, même si certains parmi
nous ont des opinions qui nous caressent
à rebrousse-poil. Aussi, j’invite Ali
Abunimah, Joseph Massad, Haidar Eid (qui
est pour moi un ami) et tous les autres
a remiser leur flingue au râtelier et à
se joindre à nous, nous qui sommes
engagés dans la plus grande des luttes
de notre époque.
Les soutiens d’Atzmon
ont écrit des centaines de réponses à la
lettre d’Abunimah. Les liens ci-après
permettent de prendre connaissance de
certaines d’entre elles :
Permission
to examine "Jewishness," by Rich Siegel
| deLiberation
Atzmon-Palestinian Infighting Reveals
Underbelly of Gutless Duplicity, by
Gordon Duff | Veterans Today
I'm So Glad We've Got Gilad, by Francis
Clark-Lowe | deLiberation
Why Hate Gilad Atzmon: “He’s WRONG!” (Or
Is He?), by Kevin Barrett | Veterans
Today
Ali Abunimah and his Solidarity Career,
by Paul Eisen | deLiberation
Ali Abunimah attacking Gilad Atzmon at
the Stuttgart One State conference (Dec
2010)
Disavow with no mercy? Not in my name!,
by Nahida the Exiled Palestinian, by
Nahida | The Exiled Palestinian
Faint Heartedness, Political
Correctness, and Peculiar Timing: The
Attacks on Gilad Atzmon, by Richard
Edmondson | Left-wing Christian
Abunimah Boycotting and Censoring Gilad
Atzmon? by Debbie Menon | My Catbird
Seat
More on the Atzmon Controversy, by Noel
Ignatiev | PMP
Engaging Gilad Atzmon: Interview by
Prof. Norton Mezvinsky | YouTube
Ali Baghdadi's (Arab Journal, Chicago)
responds to Abunimah & Co | Uprooted
Palestinians
A Call for the Disavowal of Splittism,
by Kim Petersen | Dissident Voice
Don't Shun Gilad Atzmon, by Michael Rabb
| CU-Divest
“Disavowal” of Gilad Atzmon? The Truth
be damned! by William A. Cook | Veterans
Today
Cynthia McKinney Interviews Gilad Atzmon
about Israel, Zionism, and Jewish
Identity Politics | YouTube
The unfortunate division over Gilad
Atzmon | AlisonWeir
Ai-je besoin de
préciser que Gilad Atzmon et O’Keefe ont
aussi leur mot à dire là-dessus, eux
aussi :
A Response to Ali Abunimah & Co., by
Gilad Atzmon
Voici ce que Gilad
a écrit aux membres de sa liste de
diffusion :
« Il semble qu’en
dépit d’une campagne juive extrêmement
bien orchestrée, la vérité et la justice
ont prévalu, que vous tous, vous en
soyez infiniment remerciés. Il y a un
fait basique, tout bête, que mes
détracteurs ne comprennent pas : je ne
suis pas un politicien, je ne recherche
aucun pouvoir. Je suis un artiste en
quête de beauté et de justice. Et il se
trouve que l’une comme l’autre sont à la
portée de notre main ».
Il s’avère que les
mêmes qui sont en train d’essayer
d’excommunier Atzmon en ont aussi après
Ken O’Keefe, ce qui est particulièrement
révoltant. Les vrais héros ne courent
pas les rues, dans notre monde, et
indubitablement Ken O’Keefe en est un.
Thought Police within the so-called
‘Palestine Solidarity Movement’, by Ken
O'Keefe
Ken O'Keefe Lecture at Middlesex
University: Israeli Apartheid Week -
February 23, 2012
°°°°°°°
* Note du
traducteur : j’ai été amené à vérifier
le titre de l’ouvrage de cet auteur,
cité dans cet article. Il s’avère
qu’Eric Hoffer
est un sioniste invétéré. Je
maintiens fidèlement l’allusion à
laquelle procède l’auteur de cet
article, Roger Tucker, ne voulant à
aucun prix tomber dans l’ostracisme
transitif dont les sionistes sont
coutumiers, à l’instar de leur
hagiographe Pierre-André Taguieff. Voir
à ce lien :
http://jcdurbant.wordpress.com/2006/08/14/eric-hoffer-ce-qui-adviendra-disrael-sera-notre-sort-a-tous-so-will-it-go-with-all-of-us/
(Citation : « J’ai
une prémonition qui ne me quittera pas:
ce qui adviendra d’Israël sera notre
sort à tous. Si Israël devait périr,
l’holocauste fondrait sur nous ».
Eric Hoffer)
traduit de
l’anglais par Marcel Charbonnier
Le sommaire de Gilad Atzmon
Les dernières mises à jour

|