Palestine
Les faux gestes de
détente de Benyamin Netanyahou
Pierre Barbancey
Quelque
2000 Israéliens, dont un ministre, ont
manifesté lundi soir devant la prison d'Ofer,
où sont regroupés les prisonniers
palestiniens, pour dénoncer leurs
libérations.
Mercredi 30 octobre 2013
26 détenus palestiniens ont été
libérés dans le cadre des difficiles
négociations de paix en cours sous
l'égide des Etats-Unis. Mais la
colonisation et les arrestations se
poursuivent. Une association de défense
des prisonniers est harcelée par
l’armée.
Dans le cadre des «négociations de
paix» en cours sous l’égide des
États-Unis, Israël a libéré la nuit
dernière un nouveau groupe de 26 détenus
palestiniens dont cinq de la bande de
Gaza. Dix-neuf appartiennent au Fatah du
président Abbas, quatre au Front
populaire de libération de la Palestine
(FPLP) et trois au Hamas, tous
emprisonnés avant les accords d’Oslo de
1993.
Comme à son habitude, le premier
ministre israélien a présenté cette
mesure comme un grand geste de la part
d’Israël bien que cette décision soit,
selon lui « injuste car ces terroristes
sont relâchés avant d’avoir purgé leur
peine ». Devant les caciques de son
parti, le Likoud, il a expliqué : « Nous
sommes obligés de manoeuvrer sur un
front international complexe qui nous
contraint de prendre en compte divers
éléments pour le bien d’Israël. » En
clair, le réchauffement dans les
relations entre les États-Unis et l’Iran
et les désaccords qui se font jour entre
Washington et Tel-Aviv sur cette
question contraignent Netanyahou à un
peu plus de pragmatisme. Car en réalité
pour Israël rien ne change. Les fameuses
négociations de paix piétinent. On a
appris récemment que Tzipi Livni, qui
conduit la délégation israélienne, a
déjà indiqué que les six mois impartis
seraient très certainement dépassés. Ce
qui a provoqué la colère de certains
membres du comité exécutif de l’OLP. Par
ailleurs, Israël poursuit la
colonisation des territoires
palestiniens.
L’armée israélienne non seulement
place des militants en détention
administrative (donc sans procès et sans
limite de temps) mais s’en prend aux
associations palestiniennes en charge de
l’aide à ces prisonniers. Selon Human
Rights Watch, Israël harcèle
l’association Addameer qui lutte pour
faire respecter les droits des
Palestiniens en détention et dont le
siège se trouve à Ramallah.
L'Autorité palestinienne
condamne la construction par Israël de
nouvelles colonies à Jerusalem-Est.
Elle dénonce une décision
"destructrice", au lendemain de la
libération de 26 détenus palestiniens
dans le cadre du processus de paix. Ces
quatre plans concernent le quartier de
colonisation de Ramat Shlomo, où seront
construits 1.500 nouveaux logements et
accordé des permis d'agrandissement à
des habitations existantes dans cette
même implantation, ainsi que deux
projets de développement à
Jérusalem-Est: un centre touristique et
archéologique juste à l'extérieur des
remparts de la Vieille ville et un parc
national sur les pentes du mont Scopus.
© Journal
L'Humanité
Publié le 31 octobre 2013 avec l'aimable
autorisation de
L'Humanité
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