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Le CRIF insulte l'Assemblée nationale
Pierre Barbancey
Mardi 30 mars 2010
Le CRIF, officiellement Conseil représentatif des institutions
juives de France, vient, à nouveau, de montrer son vrai visage.
Un député du Nouveau Centre, Hervé de Charrette, a parlé de la
« politique réactionnaire » et de « l’intention délibérée » de
Netanyahou de « rendre impossible quelque négociation que ce
soit avec les dirigeants palestiniens ». C’en est trop pour le
CRIF qui explique sans rire que « ce sujet doit être traité avec
justesse et impartialité » (sic) et dénonce une Assemblée
nationale transformée en tribunal « lorsqu’il est question
d’Israël ».
Bref, même la représentation nationale n’a pas le droit de
critiquer Israël ! Cette voix n’a rien à voir avec celle des
Français juifs cultivant une relation particulière avec Israël
mais n’en perdant pas pour autant les fondamentaux de la
République française. Les dirigeants du CRIF sont proches ou
membres du Likoud France, c’est-à-dire la branche hexagonale du
parti de Netanyahou. À ce titre, ils ont transformé leur
organisation en un instrument de propagande au service d’Israël.
Ainsi, le PCF et les Verts ne sont plus invités au dîner annuel
du CRIF parce qu’ils défendent le droit des Palestiniens ! Un
rendez-vous que même Alain Finkielkraut a qualifié de « tribunal
dînatoire ». Que ces dirigeants défendent les extrémistes
israéliens n’a rien d’étonnant. Mais en déclarant soutenir que
« Jérusalem reste la capitale indivisible du peuple juif depuis
trois mille ans », ils prennent en otage la communauté juive de
France, ce qui est plus grave.
Au fait, que pense le CRIF des milliers de juifs israéliens qui
manifestent, à Jérusalem, avec les Palestiniens, contre
l’occupation et la colonisation ? Encore des antisémites ?
Pierre Barbancey, journaliste.
© Journal L'Humanité
Publié le 31 mars 2010 avec l'aimable autorisation de
L'Humanité
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