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Les Palestiniens privés d'eau par Israël
Pierre Barbancey
Khaled et son âne transportant quatre gros
jerricanes gorgés d’eau attachés à ses flancs
Abbas Momani/ AFP
Jeudi 29 octobre 2009
Un rapport d’Amnesty International accuse Tel-Aviv de maintenir
un contrôle total sur les ressources communes au bénéfice des
colons.
Les rapports des organisations internationales des droits de
l’homme consacrés à Israël se suivent et se ressemblent. Mises
bout à bout, ces enquêtes ne dénoncent pas seulement les
conditions de vie dans lesquelles Israël maintient les
Palestiniens. Elles dessinent une politique qui ne néglige aucun
aspect, aucune dimension de ce peuple palestinien soumis à
l’occupation.
Le rapport de l’ONU, dit « rapport Goldstone », du nom du
juge sud-africain qui dirigeait la commission d’enquête, a
montré qu’Israël pouvait être accusé de crimes de guerre, voire
de crimes contre l’humanité lors de son offensive sur Gaza en
janvier dernier.
Cette fois-ci, c’est
Amnesty
International qui tire le signal d’alarme. Israël limite
sévèrement l’accès à l’eau dans les territoires palestiniens
« en maintenant un contrôle total sur des ressources communes et
en poursuivant des politiques discriminatoires ». « Israël ne
laisse les Palestiniens accéder qu’à une fraction des ressources
communes en eau, qui se situent surtout en Cisjordanie occupée,
alors que les colonies israéliennes illégales reçoivent des
quantités pratiquement illimitées », écrit Amnesty.
Les Israéliens consomment quatre fois plus d’eau que les
Palestiniens. Cette inégalité est encore plus criante dans
certaines régions de Cisjordanie où des colonies utilisent vingt
fois plus d’eau par tête d’habitant que les Palestiniens des
localités voisines qui survivent avec 20 litres par jour.
« Piscines, pelouses bien arrosées et vastes exploitations
agricoles irriguées dans les colonies contrastent avec les
villages palestiniens voisins dont les habitants doivent se
battre quotidiennement pour assurer leurs besoins en eau »,
poursuit le rapport. Selon Amnesty, les Palestiniens ne sont pas
autorisés à creuser des nouveaux puits ou à restaurer les
anciens sans permis des autorités israéliennes. En outre, de
nombreuses routes de Cisjordanie sont fermées ou limitées à
circulation, ce qui contraint les camions-citernes à faire des
détours pour ravitailler les villages qui ne sont pas reliés au
réseau de distribution d’eau. Dans la bande de Gaza, l’offensive
israélienne de l’hiver dernier a endommagé les réservoirs d’eau,
les puits, les égouts et les stations de pompage. De 180 000 à
200 000 Palestiniens n’ont pas accès à l’eau courante en
Cisjordanie.
© Journal L'Humanité
Publié le 30 octobre 2009 avec l'aimable autorisation de
L'Humanité
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