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Le Web de l'Humanité
Netanyahou vient chercher le soutien de Sarkozy
Pierre Barbancey
Photo RIA Novosti
Samedi 20 décembre 2008
Proche-Orient . La trêve est terminée entre le Hamas et Israël.
Sur le plan politique, la colonisation se poursuit. « La trêve
a pris fin et ne sera pas renouvelée car l’ennemi sioniste n’a
pas respecté ses conditions. L’occupation porte la
responsabilité des conséquences. » Le site Internet de la
branche armée du Hamas, les Brigades Ezzedine Al-Qassam, est
formelle. « Nous lançons un avertissement à l’ennemi sioniste :
toute agression contre la bande de Gaza ou tout nouveau crime
déclenchera un affrontement à grande échelle et nous riposterons
très durement. » Peu après, deux roquettes ont été tirées à
partir de la bande de Gaza sur le sud d’Israël. Au-delà des
effets d’annonce, reste à savoir ce qu’est, en réalité, la
stratégie du Hamas. Le mouvement islamiste est dans une impasse
politique après son coup de force à Gaza en juin 2007. Il l’est
d’autant plus que le mandat du président palestinien, Mahmoud
Abbas, arrive à son terme et qu’il souhaite organiser
conjointement deux scrutins, présidentiel et législatif.
Pendant ce temps, Benjamin Netanyahou, chef du Likoud
(droite), que les sondages donnent gagnant dans le cadre des
prochaines élections législatives, s’est entretenu, à Paris,
avec Nicolas Sarkozy pour lui présenter ses idées afin de
relancer le processus de paix israélo-palestinien. « Si nous
focalisons maintenant nos efforts sur les deux questions les
plus difficiles, le statut de Jérusalem et les réfugiés
palestiniens, nous allons répéter les erreurs qui ont
caractérisé le processus de paix (…) depuis les accords d’Oslo
(qui datent de 1993) », a déclaré l’ancien premier ministre
israélien à l’issue de son entretien avec le président français.
« Ce que je propose est un chemin différent vers la paix et qui
a, je crois, de meilleures chances de réussir. Il s’agit de lier
des négociations politiques avec un développement rapide de
l’économie et de la sécurité des Palestiniens (…), cela créerait
un climat favorable à un succès des négociations politiques et
d’une solution définitive », a-t-il précisé. « Il vaut mieux
nous concentrer sur les questions sur lesquelles nous sommes
d’accord que sur celles qui nous opposent », a-t-il précisé en
parlant du statut de Jérusalem.
Celui qui pourrait être le prochain premier ministre
israélien annonce donc la couleur. Elle n’est guère différente
de ce qui se trame au niveau international. Surfant sur la
division politique et géographique des Palestiniens, les
Occidentaux tentent de faire accepter une idée minimale de la
résolution du conflit, sans jamais remettre en cause la
colonisation, d’où les « nouvelles » propositions françaises
concernant Jérusalem qui, sous couvert de reconnaissance du fait
palestinien, visent à avaliser les colonies juives dans la
Vieille Ville. Au même moment, le ministre israélien de la
Défense, Ehud Barak, affirme que son pays n’avait « pas peur de
lancer une opération militaire de grande envergure dans Gaza ».
© Journal l'Humanité
Publié le 22 décembre 2008 avec l'aimable autorisation de l'Humanité.
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