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Le Web de l'Humanité

 

Face à Obama, Netanyahou dans tous ses états
Pierre Barbancey


Photo RIA Novosti


Lundi 18 mai 2009

 

Proche-Orient . Le premier israélien est reçu à Washington aujourd’hui. Le président américain parle d’un État palestinien. Quelles sont les solutions ? Analyse

 

Le premier ministre israélien, Benyamin Netanyahou, rencontre aujourd’hui le président américain, Barack Obama. Ou bien est-ce l’inverse ? Les relations entre Washington et Tel-Aviv étant ce qu’elles sont - aucune administration américaine n’a jamais démenti son soutien entier à Israël -, la question est posée par l’ensemble des médias, particulièrement israéliens et états-uniens : que vont se dire les deux hommes ?

L’ensemble des observateurs ont fait remarquer que le premier appel passé par le président Obama l’a été à son homologue palestinien, Mahmoud Abbas. Qu’il a immédiatement nommé un envoyé spécial pour le Proche-Orient en la personne de George Mitchell, réputé pour son intervention dans le dossier irlandais. Voilà pour la différence avec l’administration Bush. Barack Obama, comme son prédécesseur, s’est déjà prononcé pour une solution à deux États. Avec Netanyahou la difficulté est autre. Ancien premier ministre, il a eu à composer avec les accords d’Oslo (on lui doit notamment les accords d’Hebron, H1 et H2) mais s’est composé une posture d’ultra. Il dit maintenant refuser une solution à deux États et se concentre sur ce qu’il appelle la « menace nucléaire iranienne ».

Pour la première fois depuis longtemps cependant, ce qu’il est convenu d’appeler « l’agenda » américain n’est pas spécialement en phase avec celui des Israéliens. D’où le hic. Pour Barack Obama, la problématique moyen-orientale concerne l’Irak, le Pakistan et l’Afghanistan mais ne signifie pas obligatoirement une confrontation avec l’Iran et la Syrie. Au contraire. Washington, semble-t-il, préfère maintenant privilégier un dialogue avec les composantes politiques des pays, même si elles sont islamistes. Dans les pays du Golfe - les pétromonarchies n’appliquent-elles pas la charia sans que cela ne gêne les Occidentaux ? -, en Irak comme en Afghanistan les principaux dirigeants ne se réclament-ils pas de l’islam ? Enfin, côté palestinien, le chef du Hamas, Khaled Mechaal, ne vient-il pas de donner des gages en expliquant au New York Times que son organisation « faisait partie de la solution » ?

Barack Obama doit, dans le même temps, amener son allié israélien sur les rails du dialogue et contenter ses soutiens arabes dans la région. À court terme, Netanyahou devra « venir » sur la solution de deux États. Comme certains universitaires israéliens le rappellent, en 1978, le premier ministre Menahem Begin était dans le même cas de figure, refusant de céder un pouce de territoire occupé. Via le parlement, la Knesset, il a modifié son orientation. Netanyahou pourrait faire la même chose en s’appuyant sur le parti Kadima (celui de Tzipi Livni), aujourd’hui dans l’opposition, en recomposant ainsi une majorité qui pourrait exclure l’extrême droite d’Avigdor Lieberman. Il reste que le président américain - dont certains de ses conseillers ont mis la pression en parlant ouvertement de la signature par Tel-Aviv du traité de non-prolifération nucléaire, alors qu’aucune administration n’a jamais officiellement reconnu la détention de l’arme nucléaire par Israël - va également se tourner vers les pays arabes (lire ci-dessous) et surtout vers les Palestiniens. Il compte évidemment sur la Jordanie et sur l’Égypte (seuls pays signataires d’une paix avec Israël) et veut - selon des diplomates occidentaux - obtenir de Mahmoud Abbas l’abandon (d’une manière ou d’une autre), du droit au retour des réfugiés palestiniens. Les semaines qui arrivent pourraient bien décider de la reprise d’un processus de paix ou de l’annonce d’une nouvelle guerre au Moyen-Orient.

 

© Journal l'Humanité
Publié le 19 mai 2009 avec l'aimable autorisation de
l'Humanité.

 



Source : Le Web de l'Humanité
http://www.humanite.fr/...


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