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Le droit international à l'épreuve d'un
massacre
Pierre Barbancey
Richard Goldstone
Mercredi 4 novembre 2009
Malgré toutes ses tentatives et le soutien que lui ont
apporté les États-Unis et les pays de l’UE, Israël n’a pu éviter
que le rapport de la commission présidée par le juge Richard
Goldstone soit présenté devant l’Assemblée générale de l’ONU. La
résolution qui pourrait être votée à cette occasion ne serait
certes pas contraignante mais accroîtrait très certainement la
pression sur Tel-Aviv.
À quoi sert de dénoncer les atteintes aux droits de l’homme
ou les crimes de guerre aux quatre coins de la planète si ces
préceptes sont immédiatement oubliés dès lors qu’il s’agit
d’Israël ? À cet égard, Barack Obama ne fait pas montre de
grande originalité : il se comporte comme ses prédécesseurs,
refusant toute sanction contre Israël. Ce n’est pas pour rien
que Washington est toujours incapable d’imposer le moindre
mécanisme de reprise du dialogue entre Israéliens et
Palestiniens ou d’empêcher la poursuite de la colonisation. Le
comportement de la France n’est guère plus brillant. Il est vrai
que son ambassadeur en Israël, Christophe Bigot, a déclaré, sans
être rappelé à l’ordre par l’Élysée : « J’ai du mal à croire
que des soldats israéliens aient tué délibérément des civils
palestiniens. Nous savons tous comment l’armée israélienne opère
à Gaza. Nous savons bien que ce n’est pas le cas » (sic).
Côté israélien, alors que le gouvernement Netanyahou refuse
de diligenter une véritable enquête sur le comportement de ses
troupes à Gaza, l’historien Zeev Sternhell, dans un article
publié par le quotidien Haaretz, a bien cerné le problème.
« Plus le temps passe, plus l’aspect légal sera évité, et plus
ce sera la dimension morale du rapport qui sera gravée dans
notre conscience et celle du monde. » Si un pays peut tuer plus
de 1 400 personnes, principalement des civils, sans avoir à
rendre de comptes à la justice des hommes, alors ne nous
étonnons pas si des massacres du même type sont perpétrés dans
les prochaines années.
© Journal L'Humanité
Publié le 5 novembre 2009 avec l'aimable autorisation de
L'Humanité
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