Analyse
Palestine, 60
ans après : le partage ou la paix
Pierre-Yves Salingue
12 mai 2008
Pour tous ceux qui refusent
l’injustice subie par le peuple palestinien,
2008 aurait
pu être l’occasion de relancer une
mobilisation essoufflée par le sentiment d’impuissance
provoqué par la dégradation dramatique de la situation des
Palestiniens.
Non qu’il y ait quoi que ce soit
à « célébrer » en 2008 et surtout pas la proclamation de l’Etat
d’Israël, cette étape essentielle du nettoyage ethnique
de la Palestine.
Mais, 60 ans après la Naqba,
quelles que soient la noirceur du tableau et l’ampleur de la
tragédie palestinienne actuelle, les militants engagés dans le
soutien à la lutte du Peuple palestinien ont constaté un
changement, encore hésitant mais prometteur, dans le camp
palestinien.
Depuis l’appel au boycott d’Israël [1] lancé par 170
organisations palestiniennes en juillet 2005, des militants
palestiniens ont multiplié les appels et les initiatives[2]
Ils ont progressivement défini les éléments structurant une
démarche de reconstruction d’une stratégie de lutte contre la
fragmentation de la société palestinienne :
-
Le refus du mythe selon lequel les négociations
avec Israël étaient la seule voie possible.
-
L’unité globale du peuple palestinien, de sa
terre et de sa cause, quelles que soient sa dispersion et sa
fragmentation actuelle.
-
L’exigence incontournable du droit à
l’autodétermination et du droit au retour des réfugiés.
-
Le refus de reconnaître Israël en tant qu’
« Etat juif ».
-
Le refus de la colonisation et de l’occupation
de toutes les terres arabes
-
Le rejet de toute normalisation des relations
avec l’occupation coloniale et ses institutions.
-
La condamnation de toutes les tentatives des
donateurs occidentaux visant à établir des « projets d’échange »
communs à l’oppresseur et aux opprimés, sous les termes
trompeurs de « dialogue pour la paix »
Sans jamais
remettre en cause la légitimité de la résistance armée à
l’occupation, ces militants ont estimé que, si ces actions
armées recueillaient une sympathie populaire, elles ne
permettaient pas une participation directe à la lutte de la part
de la population présente sur la terre de Palestine de même que
celle des Palestiniens vivant en exil.
L’appel au boycott, au
désinvestissement et aux sanctions permettait à un mouvement de
soutien international d’exister réellement, non comme
l’auxiliaire d’un hypothétique « processus de paix » mais comme
un acteur pouvant contribuer à remettre en cause le rapport de
forces et à aider réellement les Palestiniens par des actions
durables et efficaces pour isoler l’Etat d’Israël.
Mais en
France, ces appels sont restés lettre morte. Ni la Plate-forme
des ONG, ni le Collectif national pour une paix juste entre
Palestiniens et Israéliens, ni la plus importante des
associations françaises de solidarité (AFPS) n’ont voulu les
reprendre.
On doit même constater que les responsables du mouvement de
solidarité ont de plus en plus pris leurs distances avec les
militants palestiniens qui les interpellaient sur les motifs de
leurs hésitations et sur les raisons de leur inaction.
L’initiative « Paix comme Palestine » en est aujourd’hui
l’illustration, tant dans le choix des invités politiques que
dans le contenu du message que les organisateurs ont décidé de
faire passer.
Voici donc une « campagne pour la
Palestine » où on ne trouvera pas les expressions suivantes :
« nettoyage ethnique », « Etat colonial », « projet sioniste »,
« soutien à la résistance du peuple palestinien », « droit au
retour des réfugiés dans leurs foyers », « boycott d’Israël »
Ils disent vouloir « la paix », mais ils ne veulent pas du retour des
réfugiés.
Pour qui souhaite réellement
aider les Palestiniens à recouvrer leurs droits et notamment
leur droit à l’autodétermination, ces « 60 ans » n’avaient de
sens que dans l’affirmation sans ambiguïté d’une solidarité
totale avec les exigences constantes du Peuple palestinien dans
sa résistance à la conquête coloniale et au nettoyage ethnique.
Au cœur de ces droits, le Peuple
palestinien a placé la question des réfugiés. Pas seulement à
cause de leur nombre, même s’ils représentent aujourd’hui les
2/3 des Palestiniens, mais parce que, comme l’a si bien exprimé
Hussam Khader, « la cause des réfugiés est la substance
même de la cause palestinienne »
C’est pourquoi le droit au retour
des réfugiés occupe une place décisive, à la fois dans
l’affirmation de la résistance populaire au nettoyage ethnique
et dans l’expression du refus de reconnaître la légitimité de
« l’État juif » : Pour les Palestiniens, l’abandon du droit au
retour signifierait la victoire totale du projet colonial
sioniste et donc leur disparition en tant que peuple.
Et c’est aussi pourquoi la
question des réfugiés est devenue la cible d’une offensive
généralisée visant à éradiquer cette réalité qui est la marque
identitaire du conflit
et le symbole vivant de l’illégitimité du projet colonial
sioniste imposé aux peuples arabes par la force des armes avec
le soutien de l’Impérialisme.
Par son vote du 29 novembre 1947,
contre la volonté affirmée de la population arabe palestinienne
majoritaire, l’ONU a volé sa terre à un peuple qui l’habitait et
la travaillait depuis des siècles pour la donner aux partisans
d’un projet colonial, au nom du « droit à un État » d’un
« peuple juif » qui n’existait que comme
une construction idéologique du nationalisme
réactionnaire sioniste.
En privant les Palestiniens de
leur droit au retour, il s’agit bien
d’anéantir leurs racines, de les déposséder de leur
Histoire et de
faire disparaître la marque du crime commis en 1947/1948 lors de
la création de l’Etat colonial israélien. Le fondateur d’Israël
avait dès le début donné la ligne : « nous devons tout faire
pour assurer qu’ils ne reviendront jamais » avait déclaré Ben
Gurion en juillet 1948.
L’offensive menée contre le droit
au retour est multiforme et concertée.
Soutenus par les gouvernements
des États Unis (Bush a depuis longtemps déclaré que les réfugiés
ne pourront pas revenir en Israël) les dirigeants israéliens, de
toutes les tendances politiques, sont évidemment les plus
déterminés.
Le siège imposé à la population
de Gaza depuis 2
ans est d’abord une guerre menée aux réfugiés : la population de
la bande de Gaza est à plus de 70% composée de réfugiés et la
volonté israélienne d’y rendre la vie impossible a beaucoup plus
à voir avec la politique sioniste de nettoyage ethnique qu’avec
l’intention souvent prêtée aux dirigeants israéliens de vouloir
« punir les habitants » d’avoir voté pour le Hamas ou avec des
« réactions disproportionnées » contre les tirs de rockets.
Comme la colonisation croissante et la construction du mur en
Cisjordanie, comme la politique d’expulsion de leurs terres des
Palestiniens du Nakhab, le siège de Gaza est le signe du
caractère toujours actif du projet sioniste en Palestine et de
son incompatibilité totale avec le retour des réfugiés.
Au plan international
d’importantes négociations se déroulent actuellement, plus ou
moins secrètement.
Elles impliquent des dirigeants
politiques occidentaux et japonais, des représentants des
régimes arabes concernés par la présence de réfugiés sur leurs
territoires ou sollicités pour supporter le coût financier des
mesures envisagées, des institutions politiques et financières
internationales etc.
L’objectif est de convaincre
(notamment par la promesse d’indemnisations) ou, à défaut, de
contraindre les réfugiés à renoncer à leur droit au retour.
Si, de la part de ces adversaires
du Peuple palestinien, ces positions qui nient ouvertement les
droits des réfugiés ne sont pas vraiment une surprise, on
éprouve par contre de la colère à la lecture des propos tenus
par ceux qui se présentent comme les défenseurs de ces droits.
S’agissant des réfugiés et de
leur droit au retour, l’initiative « Paix comme Palestine » est
une contribution directe à la politique qui vise à vider le
droit au retour de son sens, tout en conservant quelques
formulations qui peuvent induire en erreur les sympathisants de
la cause palestinienne qui n’imaginent pas que ce droit puisse
être abandonné..
Que disent les « appels » initiés
à l’occasion de cette initiative ?
·
« une
solution juste du problème des réfugiés fondée sur la
reconnaissance du tort qu’ils ont subi et des droits qui en
découlent » lit-on
dans l’appel des personnalités
·
« un
juste règlement du problème des réfugiés » affirme l’appel
proposé à la signature des élus, après avoir regretté, dans un
délicat euphémisme, que la guerre ait
« conduit également à pousser à l’exode 800 000
Palestiniens devenus les réfugiés »
Le choix des intervenants
confirme les intentions des organisateurs.
Elias Sanbar, d’abord. Il est
l’inspirateur de la subtile distinction entre « reconnaissance
du principe du droit au retour » et "exercice du droit". Elias Sanbar affirme qu’il veut d’abord qu’on lui reconnaisse
son droit, mais que l’exercice de ce droit le regarde et qu’il
est fort possible qu’il n’ait pas envie de l’exercer. Peut-être
veut-il rassurer les Israéliens ou peut-être n’a-t-il pas le
même vécu que les réfugiés de Nah el Bared ? Toujours est-il que
contrairement aux comités des camps de réfugiés qui traitaient
le document de Genève d’ «agression sur le dos du peuple
palestinien et d’attaque contre ses droits fondamentaux » Sanbar
affirme :
« Ce qui est bien dans ce projet,
c’est son côté très pédagogique, puisqu’il est la preuve
concrète que rien n’est impossible. Finalement même s’il ne voit
pas le jour, même s’il ne se concrétise pas, il aura quand même
servi à donner la preuve que toutes les questions, même les
soi-disant absolument insolubles, peuvent trouver une solution »
Pour lui, si « le droit au retour
n’est pas négociable », « son application l’est » [3]
Dans un entretien publié dans
l’Humanité le 04/04/2007, Ziad Abu Amr affirmait vouloir
« régler la question des réfugiés par une négociation dans le
cadre de la résolution 194 de l’ONU » Pourquoi « une négociation
dans le cadre » ? Pourquoi pas « en appliquant la résolution
194 » ? La réponse est
dans la suite de ses propos. Il affirme : « Je rappelle
que cette résolution
donne le choix entre le retour et l’indemnisation » Ziad
Abu Amr ment deux
fois ! Certes, cette résolution
donne aux réfugiés
« le choix », revenir ou ne pas revenir, mais la
résolution 194 affirme le droit au retour ET le droit à « des
compensations pour tout bien détruit ou endommagé » !
Et la 194 donne ce choix à chaque réfugié, sans en
conditionner la réalisation pratique à une « négociation »
Monique Chemillier Gendreau dit
explicitement de ce que sont les intentions véritables des
partisans de « la paix par le droit »
« Le pari est que le nombre de
Palestiniens optant pour le retour en Israël soit
approximativement le même que celui de réfugiés qu’Israël
accepterait de recevoir. Si le premier nombre se révèle
supérieur au second, le droit au retour affirmé par le droit
international et repris par l’accord n’est plus réalisable pour
tous les Palestiniens…Il faut souhaiter que ce pari hasardeux
réussisse et que, entre le nombre de Palestiniens candidats au
retour en Israël et celui de la proposition d’Israël, la
différence soit insignifiante. » [4]
Dans une conférence organisée par l’AFPS
elle enfonçait le clou :
« C’est une astuce qui peut aboutir à la
résolution du problème et de ses nombreux blocages… Ce faisant,
on se donne du temps. Et si par miracle…se dessinait demain une
dynamique de paix, il deviendrait possible de convaincre les
Palestiniens de ne pas être trop nombreux à demander à revenir
en Israël et de faire ainsi en sorte que le nombre de ceux qui
demanderaient le retour en Israël s’approcherait du nombre,
encore inconnu, mais dont on peut supposer qu’il ne sera pas
très élevé, des réfugiés palestiniens acceptés par Israël »[5]
Michel Warschawski a signé l’appel des
personnalités.
Pourtant, dans un article publié en 2001, il écrivait
« Il ne fait aucun doute que l’enjeu majeur de la
médiation Clinton est d’imposer aux Palestiniens le renoncement
au droit des réfugiés à réintégrer leur pays et à récupérer
leurs propriétés immobilières »
[6]
Faut-il en déduire que Michel Warschawski a changé d’avis ?
Probablement. D’ailleurs, dans un article publié 3 ans plus
tard, commentant le texte de Genève, il écrivait : « la
suggestion de Clinton de séparer une reconnaissance par Israël
du droit au retour d’un processus négocié sur le retour
véritable des réfugiés pourrait être un point de départ pour un
accord sur cette question » [7]
Suivant les conseils d’Elias Sanbar, Michel Warschawski adoptait
la distinction entre le principe (« reconnaître le droit ») et
le « retour véritable » qui
peut-être négocié !
En 2001, Michel Warschawski dénonçait « l’arnaque du plan
Clinton » [6]
Qui donc « arnaque » les Palestiniens aujourd’hui ?
C’est évidemment à dessein que les organisateurs de
l’événement ont choisi de tels « défenseurs » des droits des
réfugiés : ils partagent pleinement ces analyses et veulent que
les militants de base s’y rallient.
Intervenant récemment dans une
conférence internationale sur la question des réfugiés tenue à
Paris, Sylviane de
Wangen, membre de la direction de l’AFPS, expliquait : « les
réfugiés ne peuvent pas, au regard du droit international, se
réclamer d’un droit individuel au retour dans un pays où ils ne
sont pas nés, où ils n’ont jamais vécu, dont ils n’ont pas la
nationalité et qui ne veut absolument pas d’eux »
Elle ajoutait : « une combinaison
des textes de Taba et de Genève pourrait être la base d’un
règlement » validant ainsi la thèse défendue par Sanbar,
Chemillier Gendreau et tous les soutiens du « document de
Genève » [8]
En octobre 2003, Dominique Vidal
écrivait : « un accord démontre spectaculairement que la paix
est possible… L’accord règle en effet, sur la base des
propositions du président Clinton (décembre 2000) et des
discussions de Taba (janvier 2001) toutes les questions en
suspens » [9]
Notons d’abord que le texte de
Genève ne comporte même pas l’expression « retour des réfugiés »
(la version anglaise, la seule valable selon les signataires,
parle de « the choice of permanent place of residence »)
Que dit-il à propos de ce « choix
de résidence » ? Que chaque réfugié aura, individuellement, la
possibilité de choisir un lieu de résidence entre plusieurs
options possibles : Vivre en « Palestine » (on suppose qu’il
s’agit d’une part du projet de cantons cisjordaniens reliés par
des tunnels et d’autre part du camp de concentration de Gaza) ;
Rester dans leur « pays d’accueil » (comme dans le Royaume de
Jordanie qui vient de leur interdire de manifester pour les 60
ans de la Naqba ?) ; Emigrer dans un pays tiers ; Dernier choix
possible, aller en Israël, le texte précisant que, dans ce cas,
le nombre de possibilités offertes sera « à la discrétion
d’Israël »
Après quoi la question des
réfugiés sera considérée comme résolue, leur statut sera
supprimé et l’UNRWA disparaîtra.
On est là bien loin de l’exigence
portée par toutes les coalitions
et rappelée dans toutes les rencontres récentes de
réfugiés : l’application de la résolution 194 votée par l’ONU et
donc le droit au retour des réfugiés palestiniens dans leurs
foyers.
Le droit au retour, c’est le
droit de revenir là où on vivait avant d’en être chassé par la
violence de la colonisation et, pour les descendants nés en
exil, c’est le droit de revenir là où on serait né et où on
aurait grandi si la famille n’en avait pas été expulsée par la
force.
La première exigence des
réfugiés, ce n’est pas d’avoir un Etat, ce n’est pas d’avoir un
passeport, ce n’est pas de susciter de la compassion ni
d’obtenir des excuses : c’est de rentrer chez eux ! Et peu leur
importe que « chez eux » il y ait, ou non, un Etat prétendant
être là soit par la volonté divine, soit grâce au vote d’un
organisme démuni de tout droit de distribuer des territoires à
qui bon lui semble, soit enfin par le recours à la force.
Ils ne veulent pas d’un « droit
affirmé dans son principe » mais dont l’application serait
subordonnée à "la négociation", c’est-à-dire au rapport de
forces et, en définitive, à la volonté des Israéliens.
Mais même si les réfugiés n’en
veulent pas, il
faut convaincre du contraire les militants de la solidarité.
A la parole des « spécialistes »
et des « anticolonialistes », on va donc ajouter la parole de
Leila Shahid et de Hind Khoury, apparemment plus fréquentables
que les anciens « représentants légitimes du Peuple
palestinien » depuis que le degré de corruption régnant au sein
du Fatah et l’existence de forces
maffieuses répressives au cœur même de l’appareil de
l’Autorité sont devenus un peu trop visibles.
Nul doute que nos
« représentantes de la Palestine » s’inspireront de la position
du Président Abbas qui les a nommées.
S’agissant des réfugiés, celui-ci
n’avait pas attendu Bush pour convenir dès 1994 que « les
exigences de la nouvelle ère de paix et de coexistence aussi
bien que les réalités qui ont été créées sur le terrain depuis
1948 ont rendu impraticable l’application du droit au retour»
[10]
Ils refusent de boycotter
Israël mais ils boycottent les Palestiniens qui résistent.
« Autant dire que la promesse
d’Annapolis ne se transformera en acte que si la communauté
internationale – et en premier lieu l’Europe - s’engage à créer
les conditions d’une souveraineté pleine et entière garantissant
aux Palestiniens une égalité en droit avec leurs voisins. »
peut-on lire dans le dossier de presse de Paix comme
Palestine
Voilà qui éclaire la formule un
peu obscure de l’appel : « nouvelles tentatives de négocier une
solution qui s’inscrivent dans l’agenda diplomatique »
« Transformer la promesse
d’Annapolis en acte », tel est le programme proposé par les
responsables de la plate forme aux militants de la solidarité !
Mais est-ce
cela que les Palestiniens qui poursuivent la lutte nous
demandent ?
Apparemment pas, puisque après avoir condamné la participation à
cette conférence, ils écrivaient : « A Annapolis, l’Autorité n’a
pas soulevé la question des Palestiniens à l’intérieur de la
ligne verte ni du droit au retour, ni du siège criminel de
Gaza… » [11]
Mais on ne risque pas d’entendre ces voix à la réunion de la
porte de Versailles.
Aucun représentant de Anti Apartheid Wall Campaign[12],
aucun représentant de la campagne Boycott Désinvestissement
Sanctions, aucun porte-parole du PACBI[13] ni même du PNGO[14],
qui fut pourtant longtemps l’interlocuteur privilégié de l’AFPS
et des responsables de la
plate-forme des ONG.
Serait-ce parce que, sous les coups de boutoir des gouvernements
israéliens successifs, des responsables d’ONG, longtemps
favorables à la stratégie de négociation, ont fini par se
résoudre à juger que le Sionisme n’avait pas changé et que
l’intention d’Israël était bien de « remplacer un peuple par un
autre sur la terre de Palestine » ? [15]
Ou est-ce parce que, lassées d’attendre que la communauté
internationale mette ses multiples résolutions en pratique, des
organisations palestiniennes ont pris l’initiative d’appeler au
développement d’une campagne internationale de
boycott d’Israël, précisant 3 ans après son lancement que
« la campagne BDS ne cible pas seulement l’économie israélienne,
mais elle remet en cause la légitimité d’Israël en tant qu’état
colonial » [15]
Ou encore est-ce parce que ces voix palestiniennes s’élèvent
pour nous mettre en garde contre les illusions et les manœuvres
de récupération visant à faire de la lutte menée par les
habitants de Bil’in l’alpha et l’oméga de « la résistance
non-violente de la société civile palestinienne », en nous
rappelant notamment que l’objectif de la lutte contre le mur
n’est pas de changer son tracé et que l’objectif de toutes les
manifestations et de toutes les initiatives, qui sont nombreuses
en Palestine, est la libération de chaque cm² de terre
confisquée par l’occupation coloniale ? [16]
Est-ce pour cela
que ces organisations sont devenues infréquentables pour la
petite élite qui prétend au monopole de la solidarité pour mieux
la maintenir dans l’impuissance ?
Evidemment, on ne
trouvera pas non plus de représentant de l’une ou l’autre des
coalitions palestiniennes pour le droit au retour,
ni aucun représentant des Palestiniens de 48, totalement
ignorés dans les appels de la plate forme et dans ses
explications des raisons et des enjeux du conflit.
De même, alors qu’on nous explique que les forces de la
solidarité ne doivent pas entrer « dans un débat qui n’est pas
le leur, le conflit inter-palestinien » [17] on se garde bien
d’inviter d’autres représentants politiques que les porte-voix
en France et en Europe de Abbas et de Fayad.
On n’y entendra donc pas, même en duplex, la parole des
représentants de la majorité élue en 2006 par les Palestiniens
de Gaza et de Cisjordanie. Pas de
Hamas donc, mais pas non plus le Jihad ou le
FPLP ou de militants du Fatah qui affirment leur volonté
de poursuivre la lutte et leur désaccord avec leur direction.
Il est en effet
difficile de donner la parole à ceux qui n’ont pas renoncé à
l’utilisation des armes quand une bonne partie des organisateurs
de Paix comme Palestine les assimilent à des « terroristes » et
leur dénient le droit de résister autrement que suivant les
règles qu’ils ont fixées à leur place.
Nos « partisans de la paix » préfèrent donner la parole à une
représentante
palestinienne qui en 2004 appelait les jeunes Palestiniens de
France à rejeter « le règne de la haine et de la vengeance », à
« poursuivre à tout prix le dialogue et à l’approfondir », pour
mieux continuer « le travail de connaissance de l’Autre et de
construction des bases d’une réconciliation à venir. [18]
De même, pour ceux comme Dominique Vidal dont le principal souci
reste d’ « offrir à Israël une pleine légitimité, une
normalisation complète avec tous ses voisins et, du coup, une
garantie de survie à long terme » [19] le propos délicat d’Hind
Khoury suivant lesquels « Nous avons besoin d’un dirigeant
israélien courageux, un nouveau Rabin, qui puisse sceller la
paix dans cette région qui a trop souffert » [20]
est nettement plus rassurant que la vindicte vengeresse
de ceux qui écrivent que « pour les opprimés et occupés, la
lutte incessante et la résistance, en utilisant tous les moyens
nécessaires, ne sont pas seulement notre droit mais notre
devoir » ? [21] Et peu importe que sous le gouvernement de Rabin
le rythme de construction des colonies n’ait pas fléchi.
Elles parleront donc au nom de «
la Palestine »
Elles ne sont pourtant que les
fonctionnaires d’une Autorité moribonde, désignées par un
Président
politiquement impotent et appointées
par un gouvernement illégitime qui n’existe que parce que
les Israéliens ont mis la moitié des membres Hamas du Conseil
législatif palestinien en prison et par le chantage au versement
des salaires, grâce à l’argent des puissances occidentales et
notamment de l’Europe.
Elles représentent aussi Salam Fayyad, un Premier
Ministre choisi par le gouvernement des Etats-Unis, pur produit
du FMI et de la Banque mondiale, moitié banquier et moitié flic,
qui se targue tout à la fois de vouloir attirer les
investisseurs et « rétablir l’ordre » (lire: protéger les colons
sionistes de la résistance palestinienne)
L’unité n’est pas la confusion.
De quelle « cohésion » ou
« unité » est-il question ?
Pour aider à mieux tromper les
réfugiés ?
Pour applaudir les représentantes
d’une Autorité palestinienne qui ne combat pas l’occupation, qui
participe activement au siège des habitants de Gaza en collusion
avec les Israéliens, les Egyptiens et les Européens présents à
Rafah et qui tente par tous les moyens de maintenir ses
privilèges ?
Pour faire durer les illusions de
l’existence d’un « processus de paix » et de « la nécessité de
contribuer au dialogue » ?
Pour donner la parole à des
diplomates qui parlent au nom d’un gouvernement illégitime qui
réprime les Palestiniens qui manifestent contre la conférence
d’Annapolis et qui envoie des troupes financées, armées et
entraînées non pour combattre l’occupation mais pour arrêter et
assassiner des résistants à Jénine et à Naplouse ?
Pour cautionner la mise à l’écart
des porte-parole de la résistance palestinienne dans sa
diversité (appel au boycott, lutte armée, soutien au droit au
retour, libération des prisonniers, levée du siège de Gaza
etc.) et pour les remplacer par des responsables d’ONG qui
émargent au budget de l’USAID (le bras humanitaire de la CIA) ?
Faudrait-il faire l’unité avec
ceux qui veulent empêcher le développement d’un mouvement
international en faveur du droit au retour, dans le but
d’accentuer le sentiment d’isolement et d’abandon ressenti dans
les camps et pour
faire céder les réfugiés aux propositions qui leur seront
faites ?
Et c’est aussi probablement au
nom de « l’unité » qu’un certain nombre de responsables
d’associations et d’organisations font le grand écart, tentant
de tenir simultanément des positions tout à fait incompatibles.
On pourrait donc dire tout et son
contraire : Qualifier de « hold-up » la proclamation de l’Etat
d’Israël mais aller applaudir celui qui désigne le même
événement par « guerre d’indépendance » [19] ; Dénoncer
Annapolis comme « une conférence de guerre »
mais aussi
initier une action dont la finalité affichée est de
« transformer la promesse d’Annapolis en actes » ; Dénoncer la
complicité du mouvement colonial sioniste avec l’Occident dans
le crime de la Naqba mais aussi applaudir ceux qui expliquent que la racine du problème est
liée au fait que « le plan de partage n’a pas été mis en
œuvre » ; Ecarter pendant près de trois ans l’appel des
organisations palestiniennes au boycott d’Israël, pour certains
s’y déclarer aujourd’hui favorable mais dans le même temps
soutenir un appel qui, en guise d’action, propose en tout et
pour tout d’appeler le gouvernement français à « passer de la
parole aux actes » ?
C’est ainsi que défiler pour le
droit au retour et pour l’autodétermination pourrait « être
« complémentaire » avec appeler à soutenir des « défenseurs du
peuple palestinien » qui se targuent de soutenir
« une astuce » permettant de « convaincre les
Palestiniens de ne pas être trop nombreux à demander à revenir
en Israël » !
Comment Michel Warshawski peut-il
écrire que « l’Autorité palestinienne est devenue une véritable
force auxiliaire des Israéliens » [22] tout en partageant la
tribune avec deux de ses fonctionnaires, chargées de maintenir
le mouvement de solidarité dans l’impasse pendant que leurs
copains vendent la Palestine et emprisonnent les résistants ?
Qui peut-croire qu’une telle
confusion peut permettre de rassembler largement en faveur des
droits des Palestiniens et de faire avancer les gens
de bonne volonté?
L’existence éventuelle d’une
division créée par des clivages sectaires doit être combattue.
Mais sommes-nous en présence de
« clivages sectaires provoqués par des extrémistes » ou
existe-t-il des divergences réelles sur les positions qu’il
convient de prendre dans le conflit ?
-
Droit au
retour des réfugiés en application stricte de la résolution 194
ou négociation des conditions de son application ?
-
Boycottage réel et
rupture des relations et échanges économiques, diplomatiques et
culturels avec toutes les institutions israéliennes ou
boycottage sélectif de quelques produits venant des « colonies
illégales » de Cisjordanie ?
-
Soutien à
l’ensemble du Peuple palestinien qui résiste
au nettoyage ethnique, « qu’il vive sur ses terres –
Cisjordanie et Bande de Gaza -, sur celles de 1948, qu’il soit
réfugié ou dans la diaspora » ou intérêt humanitaire sélectif,
-en réalité quasi exclusif-, envers la situation misérable des
Palestiniens des « territoires occupés » ?
-
Soutien
inconditionnel à la résistance du Peuple palestinien, dans
toutes les formes qui lui paraissent nécessaires compte tenu de
la situation qui lui est imposée ou soutien exclusif à une
certaine vision de « la résistance non violente » ?
Tout
militant honnête peut comprendre qu’on est évidemment en
présence de réelles divergences, qui ont des conséquences
pratiques sur l’action de solidarité, celle qu’on mène ici et
celle qu’on peut mener là-bas aux côtés des Palestiniens.
Comment, par exemple, ne pas voir dans l’existence de ces
divergences les raisons pour lesquelles l’appel palestinien au
boycott n’a pas suscité en France de réponse de la part des « grandes associations » et des différents réseaux qui
affirment leur solidarité avec les droits des Palestiniens ?
Sinon, pourquoi cet appel à l’action qui a inspiré des
organisations syndicales en Grande Bretagne, au Canada et en
Afrique du sud, des Eglises de diverses obédiences en Grande
Bretagne et aux Etats-Unis, qui a suscité de vifs débats dans
des Universités…n’a-t-il rien provoqué de tel ici ?
Autre exemple : y a-t-il accord au sein du mouvement de
solidarité pour suivre l’évolution préconisée par Michel
Warshawski dès fin 2005 ? Appelant le mouvement de solidarité à
faire preuve « d’une grande responsabilité » il déclarait
notamment : « Il vaut mieux adapter les objectifs des mobilisations au
niveau du possible » Enumérant divers facteurs qui « nous
obligent peut-être de réviser à la baisse certaines de nos
revendications » il concluait : « Il faut comprendre que ce qui
était audible il y a deux ans n’est plus audible aujourd’hui, et
cela nous oblige à revoir nos objectifs » [23]
Devons-nous « revoir nos objectifs » au point de
rallier le mouvement de solidarité aux « paramètres de
Clinton », à commencer par l’abandon de l’exigence du droit au
retour des réfugiés ?
Est-ce l’objectif de la « stratégie de paix » dont parle Bernard
Ravenel ?
Les bases et la nature du mouvement de soutien sont liées à
l’analyse des racines du conflit.
« Hélas, le plan de partage
adopté par l’assemblée Générale des Nations Unies…ne sera pas
mis en œuvre…Ainsi ont été créées les conditions d’un
interminable conflit » [24]
C’est la thèse mainte fois
exprimée par Alain Gresh et Dominique Vidal [25] qui exercent
tous deux une grande influence au sein du mouvement de
solidarité en France.
Il s’agit là de la clef de voûte
de l’analyse qui fonde la politique de la direction de l’actuel
mouvement de solidarité : Le conflit prendrait
racine non dans la colonisation sioniste de la Palestine
mais dans la non-application de la décision de partage.
Cette analyse permet de gommer
une question clef pour la compréhension des vraies racines du
conflit : la nature coloniale de l’Etat d’Israël.
Réduire le vote de l’ONU en 47 à
une injustice, c’est faire fi des dizaines d’années de
colonisation sioniste qui précèdent la décision de partage : Une
colonisation marquée du sceau du nationalisme ethnique
réactionnaire du Sionisme et identifiée comme un projet
d’expulsion de ses terres du peuple indigène présent.
Le vote de l’ONU est le signe
donné aux dirigeants sionistes pour aller de l’avant dans leur
projet colonial d’expulsion et de dépossession des Palestiniens,
lesquelles sont inhérentes au Sionisme et à son projet de
création d’un « Etat juif »
Dans la mise en oeuvre de la
décision de partage, le problème n’est pas l’absence d’un Etat
palestinien. Le problème c’est la création d’un état colonial,
appelé à se développer, à poursuivre son objectif d’expulsion et
de destruction du peuple palestinien.
Le problème, c’est le partage
lui-même.
La Naqba ne fut pas la
conséquence
malheureuse d’une
« guerre d’indépendance du peuple juif. »
Elle fut
une étape décisive de la colonisation sioniste de la
Palestine, condition nécessaire à la proclamation de l’Etat juif
qui prit le nom d’Israël.
Cette étape n’était pas la
dernière.
La Guerre de 1967 en fut une
autre et ce à quoi nous assistons aujourd’hui est la poursuite
logique d’une occupation coloniale commencée il y a plus d’un
siècle.
L’Etat d’Israël est
inexorablement lié au projet colonial sioniste, celui-ci est
toujours actif et
poursuit son objectif de conquête de toute la Palestine.
C’est pourquoi il est absurde de
vouloir déconnecter la question d’Israël de celle du Sionisme,
voire d’imaginer un Etat d’Israël s’émancipant du Sionisme. [26]
L’émancipation de tous les
peuples de la région passe par la défaite du Sionisme et par le
démantèlement de l’Etat d’Israël qui en est la réalisation.
Ceux qui pensent que la question
politique du Sionisme est devenue obsolète et que la seule chose
qui compte, puisque « l’existence d’Israël est devenue un
fait accompli incontestable », c’est la politique des
gouvernements israéliens, se trompent lourdement.
L’affirmation que l’Etat d’Israël
est fait pour durer est un des deux piliers de la politique
impérialiste à l’égard du conflit arabo-sioniste, l’autre étant
la liquidation du retour des réfugiés.
L’objectif de la reconnaissance
d’Israël par les Arabes et notamment de la reconnaissance de son
droit à une existence souveraine est le but et le triomphe
idéologique du Sionisme.
Cette incompréhension des racines
et de la nature du
conflit mène inévitablement à la thèse du "consensus
international existant sur la seule solution possible: la
création d’un Etat palestinien » [27]
Analysant les négociations de
Camp David en juillet 2000, les critères de Clinton de décembre
2000 et le relevé des conclusions des négociations de Taba en
janvier 2001, les partisans de cette thèse en déduisent que
« ces textes montrent qu’un accord est possible »[27]
Mais leur enthousiasme pour ces
bouts de papier n’a d’égal que leur aveuglement face à la
réalité des faits qui démentent
chaque jour un peu plus la possibilité d’un quelconque
compromis avec l’idéologie sioniste et avec l’Etat d’Israël qui
est aussi devenu un chien de garde de l’Impérialisme.
C’est la leçon du passé et c’est
aussi ce qui sera à nouveau démontré dans un proche avenir avec
le rôle d’Israël dans l’embrasement annoncé de toute la région.
Un soutien à la résistance
palestinienne sans complexes et sans réserves.
On lit et on entend parfois
qu’une raison essentielle des difficultés rencontrées dans
l’expression de la solidarité serait que "la question du conflit
israélo-palestinien est complexe ".
A une « question complexe »
il ne saurait exister de réponse simple…
Il serait notamment nécessaire
d’introduire des paramètres tels que le génocide des
Juifs, l’antisémitisme et la question du terrorisme. Ces
éléments incontournables auraient pour conséquence d’interdire
les positionnements trop partisans et nécessiteraient des
approches qui évitent tout radicalisme. [28]
La lutte menée par le Peuple
palestinien est une lutte contre
une occupation coloniale commencée il y a plus d’un siècle et
favorisée par les principales puissances impérialistes qui ont
tour à tour dominé la région du Moyen Orient.
Le peuple palestinien n’a aucune
responsabilité dans le génocide des Juifs d’Europe, il est
totalement étranger aux manifestations d’antisémitisme qui ont
nourri le développement du nationalisme sioniste de même qu’à
l’éventuelle résurgence d’actes antisémites en France ou
ailleurs dans le monde.
Par ailleurs,
le fait qu’il résiste à une occupation coloniale
l’exonère par avance de tout soupçon de « terrorisme » : il
s’agit de résistance de la part d’un peuple qui n’a pas le choix
des armes, du fait de son isolement (notamment à cause de la
débilité de notre "solidarité")
Une force anticoloniale ne se
détermine ni à partir des sentiments de culpabilité fabriqués et
entretenus au sein des opinions publiques des Etats occidentaux
qui ont permis le génocide, ni à partir des réflexes de peur qui
peuvent effectivement exister au sein de la population de l’Etat
colonial.
Un mouvement anticolonial
soutient la lutte de libération menée par le peuple opprimé pour
mettre fin à l’occupation et pour pouvoir user de son droit à
disposer de lui-même.
Ce n’est pas une « question
complexe »
C’est une position
anti-impérialiste élémentaire.
La question nous est posée :
allons nous construire un mouvement anticolonial de
soutien à une lutte de libération ?
En répondant oui, nous aiderons
le peuple palestinien en contribuant à l’isolement de l’Etat
d’Israël. Nous aiderons aussi le renouveau et le développement
des forces de la résistance palestinienne.
Au moment où la politique impérialiste de la canonnière menace
une nouvelle fois de mettre à feu et à sang toute la région du
Moyen-Orient, le traitement réservé à la question des droits des
réfugiés palestiniens devient plus que jamais un critère absolu
d’appartenance à l'un ou l'autre des camps en présence: avec les
peuples qui luttent pour leur émancipation ou avec
l’impérialisme qui mène la guerre aux peuples pour maintenir sa
domination.
Les dirigeants sionistes en ont toujours été conscients : le
retour de millions de réfugiés signifie le démantèlement de
l’Etat bâti sur l’expulsion initiale et dont l’objectif demeure
le nettoyage ethnique de toute la population arabe
palestinienne.
Le retour des réfugiés marquerait la fin de l’Etat exclusivement
juif voulu par ses fondateurs.
Pour l’Impérialisme, ce serait la disparition de son principal
instrument de maintien de l'ordre capitaliste par le contrôle
des peuples arabes et des richesses de la région.
Dès le début de la mise en oeuvre de leur projet, les dirigeants
sionistes ont compris la nécessité de bénéficier du soutien d’un
impérialisme puissant pour protéger l’Etat juif de l’inéluctable
refus arabe de cet état colonial.
Dès lors, le sort d’Israël était inévitablement lié à celui de
l’impérialisme : les dirigeants sionistes savent que la survie
de l’Etat juif est entièrement dépendante du maintien de la
domination impérialiste dans la région.
Pour cette raison et comme les faits l'ont encore démontré en
2006 lors de l’agression contre le peuple libanais, l’Etat
d’Israël est et restera toujours une menace et un agresseur
potentiel contre les peuples arabes du Moyen Orient.
Ceux qui protègent
aujourd'hui l’Etat d’Israël du retour des réfugiés se
retrouveront demain à ses côtés, embarqués comme tous les autres
supplétifs au sein de la coalition impérialiste qui veut
poursuivre et amplifier la guerre contre les peuples.
Sur la question des réfugiés palestiniens, comme demain lors des
agressions annoncées contre les peuples du Liban, de Syrie et
d'Iran, l'heure de vérité approche.
- www.ism-france.org/news/article.php?id=3191&type=communique&lesujet=Boycott
-
Voir notamment les textes : Vers la fondation d’une
stratégie de défragmentation ; Déclaration de principes des
droits nationaux; La Palestine pour laquelle nous nous
battons; Rapport de synthèse de la 1ère
conférence palestinienne pour le boycott. Disponibles sur
www.ism-France.org
-
La question des réfugiés et le droit au retour voir
http://www.france-palestine.org/article1877.html
-
Les bases juridiques de l’accord de Genève voir
http://www.monde-diplomatique.fr/2004/01/CHEMILLIER_GENDREAU/10928
-
Voir
http://www.france-palestine.org/article1876.html
-
Rouge n° 1904
-
News from within, mai 2004
-
http://www.un.org/News/fr-press/docs/2008/AGPAL1086.doc.htm
-
http://www.monde-diplomatique.fr/dossiers/geneve/
-
http://electronicintifada.net/bytopic/historicaldocuments/307.shtml
-
http://stopthewall.org/analysisandfeatures/1570.shtml
-
http://www.stopthewall.org/
-
http://www.pacbi.org/
-
http://www.pngo.net/english/default.asp
- 1ère conférence palestinienne
pour le Boycott d'Israël (BDS)
voir
http://ism-suisse.org/news/article.php?id=7928&type=communique&lesujet=Boycott
-
http://stopthewall.org/analysisandfeatures/print1529.shtml
-
Sylviane de Wangen
http://www.france-palestine.org/article8177.html
- Leila Shahid, présentation d’une publication
MRAP-SICO, septembre 2004
- Dominique Vidal, politique de la force, force de la
politique Manière de voir, Monde diplomatique, Histoires
d’Israël.
-
http://www.protection-palestine.org/spip.php?article6097
-
www.ism-france.org/news/article.php?id=7915&type=analyse&lesujet=Résistances
- Michel Warshawski, Programmer le désastre, Editions
La Fabrique
-
Solidarités, 20/12/2005, consultable
http://www.legrandsoir.info/spip.php?article3047
- Aux origines de l’Etat » ;
Dominique Vidal, dans Histoires d’Israël,
Manière de voir, le Monde
diplomatique avril mai 2008
- Voir leur préface
« la fin d’un rêve » à la
nouvelle édition de leur livre « Un partage avorté »
- C’est, avec quelques variantes, la thèse commune de
tous les « post-sionistes » Lire, entre autres, les récentes
contributions de Avnery, Burg etc.
- Voir Alain Gresh « Palestine les bases de la
solidarité » dossier publié par l’AFPS et notamment le
document antérieurement publié au sein d’ATTAC, « Tentative
de définition des bases d’une solidarité »
28. Cf. Alain Gresh, texte cité.
|