Alter info
Désormais,
nous sommes tous prisonniers
Paul Craig Roberts
26
décembre 2007
« Ils les ont mis sous clef aujourd'hui
Ils ont jeté les clefs
Je me demande qui ce sera demain, vous ou moi ? »
The
Red Telephone (LOVE, 1967)
A Noël, j'avais l'habitude
d'écrire une chronique à la mémoire des nombreux innocents en
prisons, dont la vie a été volée par la criminal justice
(sic) [*] des États-Unis, qui est un système aussi inhumain
qu'indifférent à l'équité. En général, je raconte
de nouveau le cas de William Strong et de Christophe Gaynor,
deux hommes de Virginie victimes d'un coup monté par des
procureurs et des juges aussi mauvais et corrompus que ceux qui
servaient Hitler ou Staline.
Cette année est
différente. Tous les Étasuniens sont à présent emprisonnés
dans un monde de mensonges et de tromperies créées par le Régime
Bush et les deux partis complices au Congrès, par les juges fédéraux
trop timides ou ignares pour reconnaître un régime de crapules
qui foule aux pieds la Constitution, par les médias achetés et
payés pour servir la propagande d'un régime de criminels de
guerre, et par le public qui a renoncé à ses Pères Fondateurs.
Les Étasuniens sont aussi emprisonnés par la
peur, une fausse peur créée par la mystification du « terrorisme.
» Il s'avère que les affaires terroristes ayant fait les gros
titres depuis le 9-11 furent orchestrées par le gouvernement étasunien.
Par exemple, le présumé complot terroriste visant à faire
sauter la Tour
Sear de Chicago était la trouvaille d'un agent du FBI qui
cherchait quelques gens mécontents répondant avec insolence afin
de pourvoir aux besoins du complot qu'il avait imaginé. Il a arrêté
ses victimes, dont le procès s'est terminé par acquittement et
vice de procédure.
De nombreux Européens
considèrent eux-mêmes le 9-11 comme un événement orchestré.
D'anciens membres de ministères britanniques, des gouvernements
canadien et allemand et le chef d'état-major de l'armée russe,
ont exprimé publiquement leurs doutes quant à l'histoire
officielle du 9-11. Récemment, Francesco Cossiga, l'ancien Président
d'Italie, a déclaré lors d'une interview avec le journal Corriere
della Sera (Oussama-Berlusconi,
30 novembre 2007) que « des éléments démocrates aux États-Unis
et en Europe, avec le centre-gauche italien au premier plan,
savent à présent que les attentats du 9-11 furent planifiés et
exécutés par la CIA et le Mossad afin d'en faire porter le
chapeau aux pays arabes, et pour convaincre les puissances
occidentales de s'embarquer dans une action militaire en Iraq et
en Afghanistan. »
Il est peu clair si
Cossiga était sarcastique envers l'opinion des sceptiques ou s'il
se faisait tout simplement l'écho de ce que les gens pensent.
J'ai écrit pour lui demander des éclaircissements et je rendrai
compte de toute réponse que je recevrai. Apparemment, les médias
italiens ne se sont pas offert de clarification.
La déclaration de
Cossiga n'a été rapportée ni par les journaux, ni par les chaînes
de télévision étasuniens. Susciter des doutes chez les Étasuniens
à propos du gouvernement n'est pas un point fort de la
corporation des médias. Les Étasuniens vivent dans un monde de
propagande -- destiné à assurer leur approbation aux crimes de
guerre, à la torture, aux perquisitions et aux mesures d'État
policier, à l'agression militaire, à l'hégémonie et à
l'oppression -- les décrivant (ainsi que les Israéliens) comme
le sel de la terre menacés par les Musulmans qui haïssent leur
« liberté et leur démocratie. »
Les Étasuniens se
cramponnent à cette « vérité » pendant que le régime
Bush et le Congrès complices détruisent la Déclaration des
Droits et manigancent le vol des élections.
Aux Etats-Unis, la
liberté et la démocratie ont été réduites à des listes
d'interdits de vol, à l'espionnage sans procuration, aux
arrestations sans mandat d'arrêt ni preuve, à la détention perpétuelle
malgré la protection constitutionnelle de l'habeas corpus, à la
torture en dépit de l'interdiction de s'incriminer soi-même ...
la liste est longue. (Voir Bill
of Rights Under Bush: A Timeline -- Projet de loi sur les
Droits sous Bush : Un programme pour notre temps.)
Dans les États-Unis
craintifs d'aujourd'hui, un sénateur, dont les frères aînés
étaient (1) un héros
militaire tué en action, (2) un Président
assassiné en fonction, (3) un ministre de la Justice,
probablement futur Président sauf qu'il a été assassiné comme
son frère, peuvent se trouver sur la liste des interdits de vol.
De hauts fonctionnaires du gouvernement actuels et anciens, avec
habilitation top secret, ne peuvent s'envoler avec un tube de
dentifrice ou une bouteille d'eau en dépit de l'absence de toute
preuve que ces mesures extrêmes imposées par la « sécurité
des aéroports » rendent les vols plus sûrs. (No
proof airport security makes flying safer:study -- Pas de
preuve que la sécurité des aéroports rende les vols plus sûrs
: étude, Reuters, 20 décembre 2007) [**]
Les citoyens âgés
étasuniens, les promeneurs et les jeunes mères avec des enfants,
sont méticuleusement fouillés parce le Homeland Security ne fait
pas de différence entre un citoyen étasunien et un terroriste.
Tous les Étasuniens
devraient prendre note des implications inquiétantes de
l'incapacité du Homeland Security à différencier un citoyen étasunien
d'un terroriste.
Quand la sécurité
des aéroports ne peut différencier un général de Marine détenteur
de la Médaille d'Honneur d'un terroriste,
les Étasuniens ont toutes les informations qu'ils ont besoin de
savoir.
Chaque Étasunien
peut être arrêté par une autorité n'ayant de compte à rendre
à personne, détenu indéfiniment sans chef d'accusation, et
torturé jusqu'à ce qu'il ne puisse plus tolérer les mauvais
traitement et avoue.
Cette situation
difficile, pouvant maintenant frapper tout Étasunien, est notre récompense
pour notre bêtise, notre indifférence, notre crédulité, et
notre absence de compassion envers tout le monde, sauf nous-mêmes.
Quelques Étasuniens
commencent à comprendre l'immense coût financier de la «
guerre contre le terrorisme. » Mais peu comprennent le prix
de la liberté étasunienne. En octobre dernier, un projet de loi
parrainé par les démocrates, « Prévention contre le
radicalisme violent et le terrorisme intérieur, » a été
entériné par la Chambre
des Députés par 404 voix contre 6.
Six députés
seulement ont voté contre l'élaboration d'une loi tyrannique qui
détruit la liberté d'expression et de réunion, et mandatera 18
mois d'audience au Congrès pour découvrir les Étasuniens ayant
des vues « extrêmes » qui peuvent être arrêtés préventivement.
Quel est le
meilleur indice du fait que la Constitution des États-Unis a
perdu son autorité, quand les députés élus, les plus proches
des populations, adoptent un projet de loi permettant de renverser
la Déclaration des Droits en fonction de l'opinion subjective des
membres d'une « Commission des croyances extrémistes »
et des bureaucrates du Homeland Security ? À l'évidence, nulle
menace plus grande que le gouvernement de Washington ne fait face
aux Étasuniens.
Paul
Craig Roberts fut Secrétaire Adjoint au Trésor dans
l'administration Reagan. Il est l'auteur de Supply-Side
Revolution : An Insider's Account of Policymaking in Washington,
Alienation
and the Soviet Economy et Meltdown:
Inside the Soviet Economy, et est coauteur avec Lawrence M.
Stratton de The
Tyranny of Good Intentions : How Prosecutors and Bureaucrats Are
Trampling the Constitution in the Name of Justice. Clic ici
pour l'entrevue [en anglais] de Peter Brimelow de Forbes Magazine
avec Roberts au sujet de la récente épidémie d'inconduite des
procureurs.
Original : http://www.vdare.com/roberts/071226_prisoners.htm
Traduit au mieux par Pétrus Lombard pour Alter
Info
* NDT Criminal
justice : littéralement justice criminelle. D'où le
(sic) rajouté par Roberts pour sans doute montrer que les décisions
(très) souvent honteuses de la justice étasunienne ne sont pas
tout à fait un hasard. Il suffit de voir le nombre de condamnés
à morts récemment innocentés par des preuves génétiques,
nombre si important que de plus en plus d'États abolissent la
peine de mort. Criminal justice se traduit généralement
par justice pénale.
** NDT : Aux
Etats-Unis, la sécurité des aéroports internationaux est assurée
par des sociétés israéliennes. Cette fonction sécuritaire est
traitée comme un service privé dans le cadre de la
mondialisation. Un article anglais récent a signalé la création
d'une police israélienne internationale, dont le rôle sera de
tuer les « terroristes » dans n'importe quel pays, en
court-circuitant bien entendu les lois du pays. Mais cela ne fait
qu'officialiser ce qui se pratique déjà couramment
|