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L'EXPRESSIONDZ.COM
L’ALGÉRIE
ACCEPTE DE PARTICIPER AU LANCEMENT DE L’UPM À PARIS
Les
garanties de Sarkozy à Bouteflika
Othmane
Siddik
Photo l'Expression
8 juillet 2008 Après plusieurs semaines de
suspense, le Président Bouteflika a donné hier son «O.K.» à
sa venue à la «messe» du lancement de l’UPM.
Nicolas Sarkozy, rassuré et enchanté, a
annoncé lui-même, dans un scoop - à partir de Toyako, au Japon,
où se tient le Sommet du G8 - la présence du Président algérien,
Abdelaziz Bouteflika, à la cérémonie de lancement de l’Union
pour la Méditerranée, le 13 juillet prochain à Paris. Geste de
courtoisie de la part du Président algérien que M.Sarkozy ne
manqua pas de relever. «Le président Bouteflika m’a demandé
de rendre publique sa décision, il sera présent à Paris au
Sommet de l’Union de la Méditerranée», a déclaré à la
presse un président français visiblement soulagé de compter
parmi ses invités le président algérien. «C’est extrêmement
important, d’abord parce que l’Algérie joue un rôle central,
et le Président Bouteflika lui-même a une expérience, une
autorité qui font que sa présence autour de la table pour le
Sommet de l’Union pour la Méditerranée est un élément décisif
pour le succès de ce Sommet, et je l’en remercie», a
continué Nicolas Sarkozy. Et le chef de l’Etat français
d’ajouter, «M.Bouteflika m’a également indiqué qu’il
viendrait en visite d’Etat en France dans le courant de l’année
2009».
Alors qu’il maintenait depuis plusieurs semaines le suspense autour
de sa venue à Paris, pour la mise sur orbite de l’UPM, le Président
Bouteflika a fini par donner son accord contre, nous assure-t-on,
des garanties quant aux rôle et place de l’Algérie dans ce nouvel
organisme. Alger a toujours expliqué qu’elle attendait des «précisions»
de Paris quant aux objectifs et moyens qui seront ceux de l’Union
pour la Méditerranée.
Ce que M.Bouteflika a confirmé aux journalistes qui l’interrogent
en affirmant qu’ «il n’y avait pas de réticences, il n’y
avait que des pourparlers». C’est important pour l’Algérie
de savoir où elle allait mettre les pieds d’autant plus que les
contours du projet de l’UPM étaient demeurés flous. Ce qui n’augurait
pas forcement de bonnes choses. Il y avait des dossiers sur lesquels
la position de l’Algérie est ferme, comme la création de l’Etat
palestinien, sur lequel Alger tenait à avoir des précisions. Sur
cette question, Nicolas Sarkozy semble avoir levé une hypothèque
en réaffirmant - devant la Knesset (le Parlement israélien) lors
de sa visite le 23 juin dernier en Israël - la nécessité de l’existence
de deux Etats (Israël et Palestine) avec Jérusalem comme capitale
pour les deux Etats. Position qui rejoint celle des Palestiniens qui
revendiquent El-Qods comme capitale de leur futur Etat. Sur ce
point, la clarification apportée par le président français était
la bienvenue, d’autant plus qu’elle engage Paris qui doit peser
de tout son poids pour que cette position soit celle également du
Quartette qui supervise le processus de paix au Proche-Orient. Comme
on peut supposer que le Président Bouteflika a reçu des assurances
quant au soutien de la France au plan de paix de la Ligue arabe pour
trouver une issue définitive au contentieux israélo-palestinien
d’une part, israélo-arabe d’autre part. Cela dit, comme l’a
réitéré récemment le chef du gouvernement, Ahmed Ouyahia, l’Algérie
n’a aucun complexe vis-à-vis de l’Etat hébreu, ni gêne à siéger
dans une même réunion à laquelle participe Israël.
Reste à l’évidence un autre point tout aussi sérieux qui
concerne le dispatching des postes au niveau de l’UPM, outre le
siège futur de la région sud de l’UPM, en estimant, bien sûr,
que Bruxelles accueillera le siège de l’Union pour la Méditerranée
pour la partie européenne. Il est patent que l’Algérie, l’un
des plus importants pays du pourtour méditerranéen, n’adhère
pas à l’UPM pour faire tapisserie.
Ce qui laisse supposer que les rumeurs quant aux «postes»
qui auraient été déjà attribués à tel ou tel pays du Sud ne
sont que des ballons sondes qui n’engageaient que ceux qui les
ont lancés. Et puis cette «distribution» des
responsabilités au niveau de l’UPM ne peut se faire à
l’avance et doit se concevoir dans la collégialité et la
transparence.
Aussi, pour que l’Union pour la Méditerranée ne soit pas
mort-née, il fallait pour< M.Sarkozy jouer carte sur table et
le puzzle présenté par le chef de l’Etat français au président
algérien, a rassuré ce dernier, le décidant à donner son
accord sur sa venue à Paris et sa participation au lancement de
l’UPM.
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Publié le 8 juillet 2008 avec l'aimable autorisation de l'Expression
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