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PRESIDENTIELLE AMERICAINE
Barack Obama à bon port
Othmane
Siddik
5 juin 2008 Le candidat à l’investiture
démocrate vient de remporter, haut la main, les primaires
l’opposant à l’ex-première Dame, Hillary Clinton.
«Obama for Président» criaient,
enthousiastes, les supporters du premier candidat noir à
l’investiture démocrate pour l’élection présidentielle du 4
novembre prochain. Le suspense a plané tout au long des semaines
parcourues au rythme des caucus et des primaires devant
départager les deux principaux candidats: Barack Obama, premier
Noir dans l’histoire des élections américaines à se présenter
pour la sélection des primaires, et Hillary Clinton, ex-première
Dame et aussi première femme à postuler aux plus hautes
fonctions de l’Etat fédéral américain. Un long marathon, qui a
finalement donné son verdict mardi, après l’une des deux
dernières primaires, qui a vu Obama l’emporter dans le Montana,
assurant du coup, de manière définitive, son ticket pour la
finale du 4 novembre. Ce sera donc le «match» «Obama
vs McCain», que les Américains auront à arbitrer.
Le candidat républicain a assuré, dès le mois de mars, son
billet pour le rendez-vous de novembre. «Cette nuit, après 54
difficiles consultations, notre saison de primaires arrive à son
terme (...) Cette nuit, je peux dire devant vous que je serai le
candidat démocrate pour la présidence des Etats-Unis», a
déclaré le sénateur de l’Illinois devant des milliers de
partisans rassemblés dans le Palais des expositions de Saint
Paul (Minnesota, Nord).
Le jeune sénateur de l’Illinois, Barack Obama, représente, à 46
ans, un grand espoir de changement pour les nouvelles
générations américaines qui attendent beaucoup d’un homme dans
lequel ils se reconnaissent mais qui, surtout, n’a pas été
impliqué dans les politiques américaines de ces dernières
décennies marquées par la mainmise d’une fratrie (démocrate et
républicaine) sur la vie politique du pays. A ce titre, le
candidat républicain, John McCain, 71 ans, ancien vétéran de la
guerre du Vietnam, apparaît comme un personnage désuet, déphasé
par rapport à une population américaine majoritairement
quadragénaire et quinquagénaire. De fait, beaucoup de démocrates
accusent John McCain, de briguer un «troisième» mandat de
George W.Bush. M.McCain se démarquant de l’impopulaire président
sortant, affirme pour sa part, que ses lecteurs auraient «un
choix entre le bon changement (lui, bien sûr) et le mauvais
changement (Obama), entre avancer et reculer». Mais, Barack
Obama semble plus en prise avec son temps que ne l’est son
vis-à-vis républicain.
Ce dernier, qui a soutenu la guerre de l’administration Bush en
Irak, a affirmé, lors de sa campagne électorale pour
l’investiture républicaine, que les Etats-Unis sont prêts à
demeurer un siècle dans ce pays (Irak), contrairement à son
concurrent démocrate qui veut désengager rapidement le
contingent américain englué dans une guerre que de nombreux
Américains estiment qu’elle n’est pas la leur. Mais hier, le
candidat démocrate s’est surtout astreint à savourer une
victoire qui a été longue à se dessiner et arrachée au finish.
D’ailleurs, dès les résultats de la primaire du Montana connus,
l’adversaire de Mme Clinton - qui refusait toujours, hier,
d’admettre sa défaite «Je ne prendrai pas de décision ce soir»,
a-t-elle dit devant ses partisans - a rendu un hommage appuyé à
l’ex-première Dame américaine, indiquant que «la sénatrice
Clinton a fait l’histoire dans cette campagne», a-t-il dit
sous les applaudissements nourris de ses partisans qui étaient
plus de 40.000 à célébrer avec lui la victoire. Barack Obama
consacra, en revanche, son discours à une attaque en règle
contre le candidat républicain, John McCain, qu’il accusa de
vouloir poursuivre la politique de George W.Bush, affirmant: «Il
est temps de tourner la page des politiques du passé». Sans
doute que le sénateur démocrate va axer sa future campagne
présidentielle sur cet aspect «d’homme du passé» de son
adversaire républicain, lequel n’a pas attendu la victoire du
sénateur de l’Illinois pour l’attaquer sur sa supposée
inexpérience politique, sur sa méconnaissance des grands
dossiers internationaux. M.McCain mise aussi sur la présumée
désunion du camp démocrate - écartelé durant plusieurs mois par
les deux favoris, Mme Clinton et M.Obama. Hillary Clinton
semble, cependant, réfléchir, d’ores et déjà, à un possible «ticket»
Obama-Clinton.
Un «ticket» assez séduisant - pour de nombreux démocrates
qui veulent resserrer leurs rangs face aux Républicains - dans
la mesure où un tel «regroupement» réunirait à nouveau la
famille démocrate, mais apparaît assez utopique dans l’état
actuel des choses.
Déjà, la question que se posent les observateurs est de savoir
si l’électorat américain est, aujourd’hui, suffisamment mûr pour
admettre, ou accepter un président Noir, de même si le
conservatisme américain est prêt à travailler avec une femme
fut-elle vice-présidente. En fait, il y a encore beaucoup
d’inconnus autour du scrutin du 4 novembre et ni le candidat
républicain, ni le démocrate n’ont, pour le moment, fait
connaître de préférence pour leurs futurs colistiers. Nonobstant
cet aspect, assez technique en fait, reste la grande inconnue
qui reste le positionnement des candidats à l’investiture
présidentielle américaine quant aux grands dossiers de l’heure,
en particulier la question palestinienne, la guerre en Irak et
en Afghanistan, la question du changement climatique et les
positions de MM.McCain et Obama sur le Protocole de Kyoto -
snobé par George W Bush - en sus des dossiers concernant la
sécurité dans le monde et le terrorisme international...De fait,
la route menant à la Maison-Blanche est encore longue et autant
Barack Obama que John McCain ont encore beaucoup à prouver et à
convaincre. Pas seulement l’électorat américain.
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Publié le 6 juin 2008 avec l'aimable autorisation de l'Expression
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