Al Manar
Egypte: des
cyber-militants disent avoir rencontré l'armée
Nada Raad
Le jeune cadre égyptien de Google, Waël Ghonim - Photo: AFP
Lundi 14 février 2011
Un groupe de cyber-militants égyptiens à l’origine de la
révolution égyptienne a affirmé ce lundi avoir rencontré des
dirigeants de l'armée, en charge des affaires du pays, pour
discuter des réformes démocratiques.
Au cours de cet entretien, les militaires ont déclaré que la
commission chargée de proposer des amendements à la Constitution
devrait avoir fini son travail dans 10 jours et que le
référendum promis sur cette révision constitutionnelle aurait
lieu dans d'ici deux mois, selon les militants.
"Nous avons rencontré l'armée pour comprendre leur point de
vue et présenter le nôtre", déclarent Waël Ghonim, un jeune
informaticien de Google devenu icône du soulèvement, et le
blogueur Amr Salam, dans une note intitulée
"Rendez-vous avec le conseil suprême des forces armées" sur un
site internet pro-démocratie.
Huit activistes ont rencontré dimanche les généraux Mahmoud
Hegazy et Abdel Fattah, deux membres du conseil suprême des
forces armées, composé d'une vingtaine de hauts gradés pour la
plupart inconnus du grand public avant la révolte.
Cette rencontre marque de la part de l'armée une rupture avec
le régime Moubarak, qui avait été très lent à considérer les
mouvements nés sur internet comme une force d'opposition
légitime.
"L'armée a affirmé qu'elle n'aspirait pas à gouverner
l'Egypte, et que l'avenir de l'Egypte résidait dans un pouvoir
civil", écrivent Ghonim et Salama.
Les militaires ont assuré aux jeunes militants qu'ils
allaient organiser un référendum dans deux mois sur les
amendements à la Constitution. Une commission "devrait finir
d'étudier les amendements dans les 10 prochains jours, puis un
référendum aura lieu d'ici deux mois", assurent les
cyber-militants, rapportant les propos des militaires.
La dissolution du Parlement, après des législatives fin 2010
entachées de fraudes massives selon l'opposition, et la révision
de la Constitution, qui limite les candidatures à la présidence,
font partie des revendications des manifestants.
Selon les jeunes activistes, l'armée a aussi promis de
"poursuivre en justice tous ceux accusés de corruption, quel que
soit leur poste actuel ou passé".
Les militaires -- accusés par des groupes de défense des
droits de l'homme d'avoir emprisonné et torturé des
protestataires pendant la révolte -- se sont également engagés à
"retrouver tous les manifestants portés disparus", selon Ghonim
et Salama.
Jeune cadre égyptien de Google, Waël Ghonim avait été arrêté
durant les manifestations puis libéré après, selon lui, 12 jours
de détention les yeux bandés.
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Publié le 14 février 2011
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