Il remporte l'élection présidentielle
iranienne dès le premier tour
Le “modéré” Hassan
Rohani
succède à Mahmoud Ahmadinejad
Merzak
Tigrine
Photo:
Sana
Dimanche 16 juin 2013
Les appels
des “modérés” et des “réformateurs” à
voter en sa faveur ont donné des
résultats immédiats, avec l’élection, du
modéré Hassan Rohani, qui met fin à huit
années de règne des conservateurs avec
Mahmoud Ahmadinejad.
Contre toute attente, le “modéré” Hassan
Rohani a remporté, hier, l’élection
présidentielle iranienne, mettant fin à
huit années de pouvoir exécutif
conservateur, sous Mahmoud Ahmadinejad.
Soutenu par les modérés et réformateurs,
Hassan Rohani a obtenu 18,6 millions de
voix, soit 50,68%, au premier tour du
scrutin disputé vendredi face à cinq
candidats conservateurs, a indiqué
Mostapha Mohammad Najjar, le ministre de
l’Intérieur, en se référant aux
résultats définitifs.
Il devance très largement le maire
conservateur de Téhéran, Mohammad Bagher
Ghalibaf (6,07 millions de voix), et le
chef des négociateurs nucléaires Saïd
Jalili (3,17 millions), qui était
soutenu par l’aile dure du régime. Le
taux de participation est de 72,7%, a
ajouté la même source.
Quelque 50,5 millions d’Iraniens étaient
appelés aux urnes pour élire le
successeur du président Mahmoud
Ahmadinejad. Cette élection, même si
elle ne constituera pas une rupture
totale dans la politique de la
République islamique, parce que les
dossiers stratégiques comme le nucléaire
ou les relations internationales sont
sous l’autorité directe du guide suprême
Ali Khamenei, elle contribuera à modérer
davantage la position de Téhéran sur la
scène internationale. Il faut croire que
l’arrivée de Hassan Rohani au pouvoir,
qui intervient sur fond de grave crise
économique due aux sanctions
internationales imposées à l’Iran en
raison de son programme nucléaire
controversé et quatre ans après la
victoire contestée dans la rue du
conservateur Mahmoud Ahmadinejad,
devrait permettre à Téhéran de relancer
les discussions sur son programme
nucléaire. En effet, Hassan Rohani, 64
ans, qui était le responsable des
négociations sur le dossier nucléaire de
Téhéran sous la présidence du
réformateur Mohammad Khatami
(1997-2005), prône plus de souplesse
dans les discussions avec les grandes
puissances pour alléger les sanctions
décrétées contre Téhéran et qui ont
provoqué une grave crise économique.
Durant la campagne électorale, il a
évoqué de possibles discussions directes
avec les États-Unis, ennemi historique
de l’Iran. Seul candidat issu du clergé,
Hassan Rohani, a, en quelques jours,
réussi à fédérer derrière lui le camp
dit modéré et celui des “réformateurs”.
Deux termes qui sonnent agréablement en
Occident, d’autant plus que Hassan
Rohani a suivi une partie de sa
formation à l’université de Glasgow,
mais qui ne signifient pas pour autant
que ces deux camps, unis pour cette
élection, remettent en question le dogme
central de la république islamique, le “velayat-e
faqih” (suprématie du religieux sur le
politique), ni le programme nucléaire.
Depuis l’appel à voter pour lui lancé en
début de semaine par Mohammed Khatami et
Hachémi Rafsandjani, chef de file
des réformateurs qui a été
interdit de candidature, Hassan Rohani
incarnait les espoirs de revanche des
réformateurs après le fiasco de la
présidentielle de 2009. Ce proche de
l’ex-président modéré Akbar Hachémi
Rafsandjani a bénéficié du désistement
du candidat réformateur, Mohammad Reza
Aref, et de l’appui du chef des
réformateurs, Mohammad Khatami,
président entre 1997 et 2005.
Copyright
©
1998-2013 Tous droits réservés
Liberte-algerie.com
Publié le 16 juin 2013 avec l'aimable
autorisation de Liberté Algérie.
Le sommaire de Merzak Tigrine
Le dossier
Iran
Les dernières mises à jour
|