Nomination de Chuck Hagel au Pentagone
Israël affiche son
inquiétude
Merzak
Tigrine
Mercredi 9 janvier
2013 Comme il
fallait s’y attendre, l’État hébreu n’a
pas tardé à faire part de son désaccord,
voire même de son inquiétude, après la
désignation par le président américain
de Chuck Hagel pour diriger le Pentagone
durant son second mandat à la
Maison-Blanche.
“La nomination de Hagel n'influe pas
seulement sur Israël, mais sur
l'ensemble de l'équilibre stratégique
mondial. La théorie du "splendide
isolement" défendue par Hagel modifie la
stratégie américaine dans le monde”, a
affirmé hier le président du Parlement
israélien, Reuven Rivlin, critiquant
ainsi le choix du président américain
Barack Obama de nommer l'ex-sénateur
Chuck Hagel comme secrétaire à la
Défense. “Cette conception doit susciter
l'inquiétude d'Israël, mais ne doit pas
lui faire peur”, a souligné Reuven
Rivlin, membre du Likoud, le parti du
Premier ministre, Benjamin Netanyahu.
Relativisant, toutefois, l’importance de
cette désignation, il a ajouté : “Une
personne ne peut déterminer seule la
politique (d'un pays), cette nomination
ne constitue pas un danger pour les
relations stratégiques entre Israël et
les États-Unis.” Le président du
Parlement israélien a été déjà devancé
par le ministre chargé de la Défense
passive, Avi Dichter, qui a été le
premier membre de l'Exécutif à
s'exprimer sur la désignation de Chuck
Hagel en appelant à “faire preuve de
prudence”. “Il y a eu dans le passé des
nominations qui paraissaient
inquiétantes, mais en fin de compte, la
réalité a été totalement différente, que
cela soit en bien ou en mal”, avait
rappelé Avi Dichter à la radio publique.
Des poids lourds du parti républicain
reprochent à Chuck Hagel ses positions
passées, dont notamment sa supposée
tiédeur envers Israël et son refus de
sanctions contre Téhéran. Il a tenté de
lever cette hypothèque en assurant
l'État hébreu de son soutien total”, peu
après l'annonce de sa nomination lundi
par Barack Obama. Ceci étant, la
nomination de M. Hagel devra être
entérinée par le Sénat, où les alliés du
locataire de la Maison-Blanche ne
disposent pas de la majorité qualifiée
nécessaire pour surmonter une
obstruction du parti républicain, auquel
il appartient. Les journaux israéliens
étaient partagés, hier, dans leurs
commentaires sur cette désignation. Le
quotidien Yédiot Aharonot affirme que
Chuck Hagel au Pentagone est “le pire
cauchemar pour le gouvernement de droite
qui devrait être formé après les
élections”, en référence à la probable
victoire de la majorité de Benjamin
Netanyahu.
D'autres soulignent en revanche que le
choix du président Obama est dicté par
une stratégie américaine globale, dans
laquelle Israël n'entre guère en
considération. Le quotidien gratuit
Israël Hayom (pro-gouvernemental)
critique vertement ce choix. “Dans un
monde utopique où règne le Bien, Chuck
Hagel aurait sa place au Pentagone. Mais
dans un monde où les centrifugeuses
tournent en permanence dans des pays
dangereux comme l'Iran, il s'agit d'un
choix utopique”, assène-t-il.
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