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Il leur adressera un grand
discours le 4 juin en Egypte
Obama déterminé à réconcilier
l'Amérique et les musulmans
Merzak Tigrine
Photo Liberté
Dimanche 10 mai 2009
Convaincu que la seule manière de rapprocher les États-Unis des
musulmans est de modifier l’image de l’Amérique au sein de cette
communauté, le locataire de la Maison-Blanche entend leur tendre
“la main de l’amitié”
avec une “nouvelle approche fondée sur l'intérêt et le respect
mutuels”, tel qu’annoncé dans son discours d’investiture le 20
janvier dernier.
Barack Obama semble déterminé à établir de nouvelles relations avec
le monde musulman. Dans cette perspective, il adressera le 4
juin prochain un discours en Égypte, dont le lieu exact n’a pas
encore été choisi, en direction des musulmans pour montrer qu’il
veut tenir sa promesse de campagne électorale de les réconcilier
avec l’Amérique. Selon le porte-parole de la Maison-Blanche,
Robert Gibbs, le président américain désire effacer les
crispations causées par l'invasion de l'Irak et les méthodes de
la “guerre mondiale contre le terrorisme” menée par son
prédécesseur président George Bush.
La même source estime que ce discours est très attendu parce
qu’il s'inscrit dans “l'effort continu mené par ce président et
cette administration pour démontrer que nous pouvons travailler
ensemble à la sécurité et au bien-être futur des enfants de ce
pays (les États-Unis) et du monde musulman en leur offrant
espoir et prospérité”. Chrétien, dont une partie assez
importante d'Américains croit qu'il est musulman, Barack Obama a
fait vœu de restaurer l'image des États-Unis dans le monde, en
particulier dans le monde musulman.
Dans un entretien accordé à une chaîne d’informations arabe,
après sa prise de fonction, il avait affirmé : “Ce que nous
allons offrir au monde musulman dans son acception plus large,
c'est la main de l'amitié”, dans le cadre d’une “nouvelle
approche fondée sur l'intérêt et le respect mutuels”. Pour
montrer sa bonne foi, Obama n’a pas perdu de temps pour relancer
le processus de paix israélo-palestinien, dont son prédécesseur
ne s’en est soucié qu’à la fin de ses deux mandats.
D’Istanbul, le 6 avril dernier, il avait assuré que les
États-Unis “ne sont pas et ne seront jamais en guerre
contre l'islam”. Même s’il a choisi l’Égypte pour parler aux
musulmans, le président des États-Unis ne vise pas uniquement le
monde arabe, mais toute la communauté musulmane, dont celle du
sud-est asiatique, notamment l’Indonésie, qui est par sa
population le plus grand pays musulman de la planète et où il a
passé une partie de se son enfance. Le choix de l’Égypte, allié
des États-Unis et grand bénéficiaire de l'aide américaine dans
la région et l'un des deux seuls pays arabes avec la Jordanie à
avoir signé un accord de paix avec Israël, est jugé délicat par
les observateurs. Ces derniers avancent les manquements du
régime égyptien au respect des droits de l'homme que Washington
signale constamment, pour contester ce choix.
Ceci dit, Barack Obama compte améliorer l’image de marque des
États-Unis ternie par le soutien inconditionnel à l’État hébreux
et par l’invasion de l’Irak sous le règne de George Bush, qui a
provoqué un sentiment de haine envers Washington dans le monde
musulman, d’où des appels au djihad (guerre sainte) contre
l’occupation américaine de l’Irak.
Depuis mars 2003, ce pays vit une flambée de violence terrible,
bien qu’une amélioration soit constatée ces derniers mois, à
cause des mouvements insurrectionnels dans lesquels la mouvance
El-Qaïda est largement impliquée. C’est dire la difficulté de la
tâche de Barack Obama de réconcilier l’Amérique avec le monde
musulman.
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Publié le 10 mai 2009 avec l'aimable autorisation de
Liberté.
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