Samedi 3 janvier 2009
À chaque fois qu’Israël agresse les
Palestiniens, le Liban ou la Syrie, ses victimes les plus
régulières, les régimes arabes sont montrés du doigt pour leurs
réactions jugées en deçà des attentes de la rue. En réalité,
ont-ils les moyens de faire plus ?
Des voix s’élèvent depuis le début de
l’agression israélienne contre Gaza pour dénoncer l’insuffisance
des réactions des dirigeants arabes face à cette situation de
détresse du peuple palestinien. C’est la même rengaine depuis
des années. Mais, à voir les choses de plus près, on
s’aperçoit que ces régimes arabes ne peuvent faire plus qu’ils
ne font maintenant. En effet, de quels moyens disposent-ils pour
aller au secours du peuple palestinien ? Hormis l’aide
humanitaire, qu’ils offrent en fonction de leurs possibilités,
les responsables arables n’ont aucune autre possibilité d’agir.
Sur le plan militaire, la supériorité israélienne n’est plus à
démontrer. En effet, avec ses deux cents ogives nucléaires
et son arsenal conventionnel et non conventionnel, l’Etat
hébreux bénéficie également du soutien sans limites de tout
l’Occident à commencer par les Etats-Unis. Les précédentes
guerres israélo-arabes ont montré par le passé qu’Israël a
toujours l’avantage sur ce plan, d’où l’inutilité d’engager une
confrontation militaire. En outre, sur le plan politique, les
pays arabes n’ont pratiquement aucune chance de faire condamner
Israël au sein du conseil de sécurité des Nations unies, seule
instance internationale, dont les décisions sont exécutoires,
tant que les États-Unis veillent à opposer leur droit de veto à
toute résolution y faisant référence. Ils n’ont plus aucun moyen
de pression pouvant leur permettre de s’assurer d’un soutien
international contre Israël. Même l’arme du pétrole est devenue
inefficace. Il est loin le temps, les années soixante-dix, où
les Arabes se permettaient de créer une crise mondiale en
recourant à la menace de fermer les vannes des puits de pétrole.
L’or noir est au plus bas de ses niveaux et ne constitue plus
une possibilité de se propulser en position de force.
Il y en aura pour dire que les immenses avoirs financiers dont
disposent les pays arabes peuvent servir pour s’imposer sur la
scène internationale. Malheureusement, la crise financière
mondiale est venue balayer d’un revers de main tout espoir d’y
recourir. De toutes les manières, les richissimes États arabes,
dont les fonds alimentent les plus importantes banques
mondiales, notamment américaines, n’ont jamais songé à user de
ce procédé dans le cadre du conflit israélo-arabe. Quant aux
moyens de communication, qui représentent un outil efficace pour
rivaliser avec l’ennemi, il ne fait aucun doute que le
déséquilibre est trop flagrant en faveur de l’État hébreu, dont
les ramifications internationales contrôlent la majeure partie
des médias lourds de la planète. Tout ceci ne peut qu’expliquer
le silence de certains régimes arabes, ou les réactions des
autres contre les agressions israéliennes, se limitant aux
condamnations et aux dénonciations. Que l’on cesse alors de
rabâcher cette vieille rengaine, qui n’est d’aucune utilité, si
ce n’est qu’à faire diversion et exacerber la tension dans les
rues arabes, souvent victimes de l’ignorance.
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Publié le 3 janvier 2009 avec l'aimable autorisation de Liberté.