Mercredi 14 avril 2010
L’organisation de
l’AIPAC (American Israël Public Affairs Committee), l’un des
plus forts groupes de pression sioniste aux Etats-Unis, partisan
du Likoud israélien, a commencé sa
campagne. Cette campagne vise à contraindre le président
américain, Barack Obama, à revenir sur sa décision qui
conditionne le gel du projet colonialiste à Jérusalem-Est pour
reprendre des négociations indirectes entre les Palestiniens et
les Israéliens autour des questions du statut final et pour
alléger les pressions sur le premier ministre Benyamin
Netanyahu. Cela afin de préserver sa
coalition au pouvoir qui regroupe l’extrême droite israélienne
et qui considère Jérusalem-Est comme partie de la capitale
éternelle d’Israël.
Les dirigeants de l’Aipac ne nient pas que la
campagne a deux principaux objectifs pour encercler le président
américain. Le premier est d’opérer une division au sein de
l’administration américaine en comptant sur des personnes
connues pour leur alignement total sur les positions
israéliennes comme Denis Roth, ex-envoyé de l’administration de
Bill Clinton au Moyen-Orient accusé par le président palestinien
Yasser Arafat de travailler pour Israël aux dépens de l’intérêt
des Palestiniens. Le deuxième objectif est
de mobiliser le plus grand nombre de membres du Congrès
américain parmi les partis démocratique et républicain. Cela,
afin de barrer la route au président américain s’il décide
d’adopter une mesure pratique contre le gouvernement du Likoud,
comme arrêter les garanties des crédits de colonisation, comme
l’a fait l’ex-secrétaire d’Etat James Becker sous le mandat de
Bush père.
Selon le plan d’Aipac, il
s’agit aussi d’obliger l’administration américaine à éviter tout
différend public entre les deux alliés, les Etats-Unis et
Israël, autour de toutes les questions relatives au Moyen-Orient
et d’œuvrer à régler ces problèmes de manière secrète à travers
une entente directe. Il s’agit aussi
d’interdire à l’administration américaine de surprendre le
gouvernement israélien par des positions ou des mesures
relatives au processus de paix, de sorte que les deux parties se
mettent d’accord à l’avance. Ce qui signifie la complicité des
deux parties aux dépens des intérêts des Palestiniens. Ceci
signifie aussi obliger Washington à ne présenter aucune
suggestion comprenant un cadre global
de règlement ou des fondements et principes de règlement, et
tout laisser aux négociations des deux parties palestinienne et
israélienne sans aucune intervention américaine. En d’autres
termes, l’Aipac veut obliger Obama à renoncer à tous
ses plans pour le règlement de la
crise du Moyen-Orient et permettre ainsi à Israël d’imposer le
fait accompli et d’étendre la protection américaine non
seulement à la sécurité d’Israël, mais à ses avidités
colonialistes.
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AL-AHRAM Hebdo
Publié
le 18 avril 2010 avec l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo
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