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Al-Ahram Hebdo
Un autre mur se construit
Maha Salem

La colonie de Maale
Adoumim - Photo: PCHR
Mercredi 6 octobre 2010
Palestine.
Les Etats-Unis redoublent d’efforts pour
sauver les négociations israélo-palestiniennes. Mais
l’intransigeance de Tel-Aviv sur la question des colonies
compromet les tentatives de paix.
Une fois de plus, les
négociations de paix entre les Palestiniens et les Israéliens
sont dans l’impasse et chaque camp s’en va consulter ses
conseillers et ses partisans. Heurtés à la pomme de discorde qui
fait toujours échouer les négociations, la colonisation demeure
une question sans issue : les deux parties campent sur leurs
positions, Israël refuse de reconduire le gel partiel de la
colonisation en Cisjordanie occupée. Et l’Autorité palestinienne
veut suspendre les négociations tant que la colonisation se
poursuit. « La question-clé dans les négociations directes ou
indirectes reste la colonisation. La réussite des négociations
dépend d’une solution rapide et définitive de cette question.
Or, Israël semble camper sur ses positions et les Palestiniens
ne peuvent plus faire davantage de concessions », explique
Sobhi Essilah,
analyste au Centre des Etudes Politiques et Stratégiques (CEPS)
d’Al-Ahram.
Pour les parrains du processus
de paix, l’essentiel est aujourd’hui de garder le dialogue.
L’envoyé spécial américain dans la région, George Mitchell, a
affirmé qu’il allait poursuivre les efforts et les discussions
dans les prochains jours avec des dirigeants dans la région, en
Europe et ailleurs, y compris les membres du Quartette (groupe
international sur le Proche-Orient qui comprend les Etats-Unis,
la Russie, l’Onu et l’Union européenne). Déjà, Mitchell a
effectué plusieurs déplacements dans la région où il a rencontré
des dirigeants palestiniens et israéliens, mais aussi jordaniens
et égyptiens pour tenter de créer un climat adéquat pour la
poursuite du dialogue. « Malgré leurs divergences, le
gouvernement israélien comme l’Autorité palestinienne nous ont
demandé de poursuivre ces discussions, afin d’établir les
conditions leur permettant de continuer des négociations
directes », a déclaré dimanche l’émissaire américain George
Mitchell.
Après une réunion extraordinaire
du Comité exécutif de l’OLP et de hauts dirigeants du parti
Fatah à Ramallah, siège de l’Autorité palestinienne en
Cisjordanie, le président palestinien Mahmoud
Abbass a reçu samedi leur soutien
pour suspendre les négociations de paix avec Israël tant que la
colonisation se poursuivra en
Cisjordanie occupée. Mais il a insisté : « Bien sûr, nous ne
romprons pas le contact avec les
Américains. Nous allons continuer à communiquer avec eux pour
trouver une solution au problème de la colonisation israélienne
qui doit cesser avant que nous ne revenions à la table des
négociations ».
Abbass
en quête d’appui
Jetant la responsabilité sur les
Palestiniens, le premier ministre israélien Benyamin Netanyahu a
appelé le président Abbass à
poursuivre les pourparlers de paix sans discontinuité en vue
d’aboutir à un accord de paix historique en un an. En réponse,
le porte-parole du président palestinien Mahmoud
Abbass, Nabil Abou-Rodeina,
a accusé Israël « d’avoir stoppé les négociations en continuant
sa politique de colonisation qui, avec ses bulldozers, détruit
le processus de paix ». « La direction palestinienne confirme
que la poursuite des négociations requiert des mesures tangibles
de la communauté internationale, à commencer par l’arrêt de la
colonisation », a indiqué l’Organisation de Libération de la
Palestine (OLP) dans un communiqué. « Il y a des alternatives
(aux négociations) que nous annoncerons bientôt », souligne
l’OLP qui chapeaute l’Autorité palestinienne et au sein de
laquelle le mouvement Fatah de M. Abbass
joue un rôle prééminent.
Selon une source palestinienne,
M. Abbass, qui préside à la fois
l’OLP et le Fatah, pourrait solliciter l’appui des pays arabes
et de la communauté internationale pour porter l’affaire des
colonies devant le Conseil de sécurité de l’Onu. « La direction
palestinienne tient le gouvernement israélien responsable de
l’échec des efforts internationaux et du processus de paix dans
la région parce qu’il est déterminé à conjuguer négociations et
colonisation », poursuit le communiqué de l’OLP. Les dirigeants
palestiniens doivent poursuivre des consultations avec les
dirigeants arabes lors d’une réunion du comité de suivi de la
Ligue arabe le 8 octobre à Syrte (Libye), à la veille d’un
sommet extraordinaire arabe. M. Abbass
a fait savoir qu’il prendrait sa décision définitive après ses
consultations en Libye. « Nous souhaitons que le comité de suivi
arabe soutienne la position palestinienne. Nous avons pris une
décision et sommes prêts à en assumer les conséquences », a
déclaré le responsable palestinien Yasser
Abd-Rabbo.
Droits de reproduction et de diffusion réservés. ©
AL-AHRAM Hebdo
Publié
le 6 octobre 2010 avec l'aimable autorisation de AL-AHRAM Hebdo
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