EODE - Rapport 2013 - 3e partie
Un scrutin
chaotique qui ouvre la porte
à toutes les contestations
Luc Michel
Vendredi 8 mars
2013
Luc MICHEL for EODE Think Tank /
With EODE Zone Africa - AFP – Citizen TV
/ 2013 03 05 /
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Kenyatta toujours en tête des résultats
partiels de la présidentielle ce jeudi.
Le camp d'Odinga dénonce des résultats
"trafiqués" de la présidentielle et
réclame l'arrêt du dépouillement de la
présidentielle. 1ère
Partie :
KENYA REPORT 2013 / LA PRESIDENTIELLE
2013 SOUS HAUTE TENSION
Sur
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2e
Partie :
KENYA REPORT 2013 – 2e Partie
/ LE KENYA EN ATTENTE DES RESULTATS DE
LA PRESIDENTIELLE, KENYATTA EN TETE
Sur
http://www.eode.org/eode-think-tank-kenya-report-2013-2e-partie-le-kenya-en-attente-des-resultats-de-la-presidentielle-kenyatta-en-tete/
Les Kényans attendaient ce jeudi
toujours les résultats définitifs du
scrutin présidentiel de lundi.
L'élection est la première depuis celle
de fin 2007, dont le résultat avait été
largement contesté et qui avait débouché
sur de sanglants affrontements
politico-ethniques.
Selon l’AFP et nos correspondants
locaux, le vice-Premier ministre Uhuru
Kenyatta bénéficiait toujours d'une
nette avance ce jeudi matin sur son
principal adversaire Raila Odinga pour
l'élection présidentielle de lundi au
Kenya, selon des résultats partiels
portant sur près de la moitié des
votants. M.
Kenyatta, bête noire de l’Occident, par
ailleurs poursuivi par la justice
internationale pour « crimes contre
l'Humanité » - des accusations dont il
se dit totalement innocent -, aurait
recueilli plus de 2,4 millions de voix
contre près de 1,9 million pour M.
Odinga, Premier ministre sortant, selon
un décompte de la commission électorale
rapporté par les médias kényans.
Raila Odinga avait été candidat
malheureux contre le président sortant
Mwai Kibaki - octogénaire, qui ne se
représente pas cette année -
lors du précédent scrutin de
décembre 2007, dont la contestation
avait débouché sur les pires violences
dans le pays depuis l'indépendance (plus
de 1.000 morts et 600.000 déplacés).
TOUJOURS DES RESULTATS PARTIELS
Les résultats partiels publiés ce jeudi
portent sur environ 4,5 millions de
bulletins, alors que plus de 10 millions
de personnes ont participé au scrutin
lundi, selon les estimations de la
commission électorale nationale (IEBC).
La commission électorale publie depuis
mercredi des résultats partiels cette
fois-ci officiels du scrutin
présidentiel, après qu'une panne de ses
systèmes informatiques apparemment
saturés l'a contraint à suspendre une
tentative de publication préalable des
résultats provisoires en temps réel.
Plus de 38.000 bulletins nuls ont été
décomptés jeudi matin, selon la
télévision Citizen TV, soit nettement
moins que les centaines de milliers dont
faisaient état les précédents résultats
provisoires, et sans qu'une explication
n'ait encore été donnée à ce propos.
Les contretemps dans le dépouillement
ont entraîné des frustrations dans le
pays, mais pas de violence notable.
"Nous devrions annoncer les résultats
finaux vendredi," a déclaré mercredi
soir le président de la Commission,
Ahmed Issack Hassan.
LE CAMP D'ODINGA DENONCE DES RESULTATS
"TRAFIQUES" DE LA PRESIDENTIELLE
Le colistier du Premier ministre Raila
Odinga dans la course à la
présidentielle kényane, Kalonzo Musyoka,
a dénoncé jeudi des résultats
"trafiqués" après le scrutin de lundi,
et il a demandé l'arrêt du dépouillement
en cours.
"Nous avons des preuves que les
résultats que nous avons reçus ont été
trafiqués," a-t-il déclaré devant la
presse. "Dans certains cas, le nombre
total de bulletins dépasse le nombre
d'électeurs enregistrés," a-t-il
précisé. M. Musyoka,
qui vise à se maintenir à son poste
actuel de vice-président aux côtés de M.
Odinga, a également affirmé que des
observateurs de sa coalition, Cord,
s'étaient "faits expulser de centres de
dépouillement."
"Nous n'avons pas pu vérifier les
résultats (...) cela affecte tous les
partis," a-t-il ajouté.
Le vice-président sortant a cependant
précisé que ses accusations "ne
constituaient pas un appel à la rue".
"Nous sommes attachés à l'Etat de
droit", a-t-il poursuivi. Mais, "en
raison de ces préoccupations", il a tout
de même estimé que "le processus de
dépouillement manqu(ait) d'intégrité et
(devait) être stoppé".
LE CAMP D'ODINGA RECLAME L'ARRET DU
DEPOUILLEMENT DE LA PRESIDENTIELLE
Le camp du Premier ministre kényan Raila
Odinga a aussi demandé ce jeudi l'arrêt
du dépouillement en cours, en dénonçant
comme "trafiqués" les résultats partiels
qui donnent en tête son grand rival
Uhuru Kenyatta.
"En raison de ces préoccupations", le
colistier de M. Odinga a estimé que "le
processus de dépouillement manqu(ait)
d'intégrité et (devait) être stoppé".
La Commission électorale indépendante
kényane, qui a sept jours pour publier
les résultats à compter du jour du
scrutin, les promet désormais pour ce
vendredi.
MULTIPLICATION DES CRITIQUES SUR
L’ORGANISATION DU SCRUTIN
Depuis deux jours, les critiques se
multiplient sur l'organisation du vote
et du dépouillement par la Commission
électorale. Car les couacs se sont
accumulés dans cette élection qui se
voulait exemplaire de transparence pour
éviter de nouveaux soupçons de fraude.
Le système de reconnaissance biométrique
des électeurs s'est d'abord effondré
dans de nombreux bureaux, forçant les
agents électoraux à vérifier
manuellement les listes. De nombreux
Kényans ont aussi dit avoir eu du mal à
déterminer dans quelles urnes placer
leurs bulletins: en plus de la
présidentielle, cinq autres scrutins
étaient organisés en même temps
(législatifs et locaux notamment).
Le système d'envoi des résultats
provisoires - par SMS - s'est ensuite à
son tour effondré.
Avant de planter, il a recensé un nombre
considérable de vote nuls - plus de
300.000 -, que la Commission électorale
a décidé d'intégrer dans la base de
calcul de la majorité absolue requise
pour une victoire au premier tour, à la
fureur du camp Kenyatta: cela diluait
son avance et renforçait la probabilité
d'un second tour.
Depuis, la Commission électorale a
abandonné le décompte électronique et
n'affiche plus que des résultats
définitifs sur la base des
procès-verbaux que lui rapportent ses
agents déployés sur les terrain.
Mais si l'avance de M. Kenyatta s'est
confirmé avec le passage au décompte à
partir des procès-verbaux, le nombre de
bulletins nuls a, lui, fondu, rajoutant
à la confusion. Ils étaient jeudi midi
inférieurs à 50.000, sans qu'aucune
explication ne soit fournie.
LM
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