EODE -
International Elections Monitoring
Elections
générales au Zimbabwe :
Mugabe vainqueur par K.O.
EODE
Samedi 3 août 2013
Luc MICHEL pour EODE Press Office
avec PCN-SPO – AFP - Reuters – EODE Zone
Africa / 2013 08 03 /
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http://www.eode.org/category/eode-international-elections-monitoring/international-elections-survey/
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"Les élections, compte tenu des
circonstances, se sont bien passées et
il n'y a pas de raison de les annuler"
- Bernard Membe
(chef de la mission d’observation de la
SADC)
"une élection dans l'ensemble libre,
honnête et crédible"
- Olusegun Obasanjo
(ex-président nigérian, chef de la
mission d’observation de l’UA)
La victoire du président Mugabe – que
nous annoncions ce mardi, ainsi que le
correspondant du Guardian, et sur base
des mêmes analyses – se confirme. Elle
semble écrasante et marque
l’effondrement électoral de son rival,
le premier ministre Tsvangirai. Mugabe,
au pouvoir depuis 33 ans, se préparait
ce vendredi à une victoire électorale
écrasante sur son rival Morgan
Tsvangirai avec l'aval des observateurs
africains, malgré les accusations de son
rival vaincu. Et les cris d’orfraie des
Ong « africaines » financées par
l’Occident (style ISS, l’Institut des
études de sécurité de Pretoria, ou
encore le Zimbabwe Election Support
Network).
Le parti du président zimbabwéen Robert
Mugabe est proche de la majorité des
deux tiers à l'Assemblée nationale,
selon les derniers résultats publiés
vendredi en début de soirée par la
Commission électorale. Selon les
derniers résultats officiels des
élections générales de mercredi portant
sur 186 circonscriptions, la Zanu-PF
aura au moins 137 sièges sur 210 à
l'Assemblée où le MDC de Morgan
Tsvangirai, le rival de Mugabe, était
majoritaire depuis 2008. La majorité des
deux tiers, qui permet de modifier la
Constitution, est de 140 sièges. "Nous
sommes déjà au-delà des deux tiers.
C'est une super-majorité", a pour sa
part affirmé un haut responsable de la
Zanu-PF, membre du bureau politique.
VICTOIRE PAR K.O. DE MUGABE AVEC L'AVAL
DES OBSERVATEURS
Le résultat officiel de ce premier tour
de la présidentielle n'est théoriquement
pas attendu avant lundi. Mais les
premiers chiffres des législatives
donnent au parti de M. Mugabe, plus
vieux chef d'Etat africain au pouvoir
depuis l'indépendance en 1980, un score
impressionnant.
Son propre camp a donc affirmé que "le
président devrait avoir de 70 à 75%" à
la présidentielle. Un haut responsable
de la Zanu-PF, membre du bureau
politique, a indiqué à l'AFP avoir
obtenu "la super majorité et déjà
dépassé les deux tiers" à l'Assemblée,
un score dont le décompte officiel de la
Commission électorale s'approchait en
début de soirée.
Selon les derniers résultats officiels
portant sur 186 sièges, la Zanu-PF aura
en effet au moins 137 sièges sur 210 à
l'Assemblée où le MDC de Morgan
Tsvangirai, le rival de Mugabe, était
majoritaire depuis 2008. Une majorité
des deux tiers permettrait à M. Mugabe
de modifier la Constitution, un texte
relativement libéral tout juste adopté
en mars 2013 sous la pression étrangère.
Privé de victoire en 2008 par la
violence des partisans de M. Mugabe,
Morgan Tsvangirai n'était cependant pas
prêt de s'incliner après une élection
qu'il a qualifiée d'"énorme farce".
Ce Vendredi, le MDC de M. Tsvangirai a
annoncé qu'il "rejetait ces élections et
ses conséquences, ce qui inclut le
gouvernement qui en résultera", refusant
poliment l’aval donné par la Communauté
de développement d'Afrique australe
(SADC).
Le parti doit préciser sa stratégie lors
d'une conférence de presse ce samedi.
« La marge de manoeuvre du camp
Tsvangirai est cependant mince »,
précise l’AFP. « Désuni, il est affaibli
par quatre ans de cohabitation
relativement impuissante avec M. Mugabe
et sa volonté d'en découdre par la
résistance passive n'a rencontré jusqu'à
présent aucun écho populaire ».
En 2008, Morgan Tsvangirai était arrivé
en tête du premier tour de la
présidentielle, mais des partisans de
Mugabe s'étaient déchaînés sur leurs
adversaires, faisant environ 200 morts.
Tsvangirai s'était retiré entre les deux
tours « pour éviter un bain de sang
généralisé ». Il s'était ensuite associé
au président à la demande des pays
voisins, et était devenu un Premier
ministre, salué pour son esprit de paix
mais politiquement relativement
impuissant.
La SADC est l'organisation régionale qui
a piloté les efforts de médiation pour
éviter une guerre civile en 2008,
imposant M. Tsvangirai – le candidat de
l’Occident et de Londres - comme Premier
ministre. « En l'absence d'observateurs
occidentaux, elle porte la lourde
responsabilité de défendre la démocratie
pour le compte des Zimbabwéens et de la
communauté internationale, sans céder à
la tentation de prolonger la "pax
Mugabe" pour éviter de nouvelles
violences », commente encore l’AFP.
"Les élections, compte tenu des
circonstances, se sont bien passées et
il n'y a pas de raison de les annuler",
a déclaré le chef de sa mission, le
Tanzanien Bernard Membe. Ajoutant « Nous
disons que cette élection a été libre,
très libre même » ...
Moins nuancé, son homologue de l'Union
africaine, l'ex-président nigérian
Olusegun Obasanjo, a salué une élection
dans l'ensemble "libre, honnête et
crédible".
VERS UN RETOUR A L’ETATISME A HARARE
La victoire écrasante de Mugabe va
remettre les pendules à l’heure au
Zimbabwe et annonce sans doute un retour
aux idées étatistes. Le Zimbabwe se
remet à peine d'une décennie de
récession marquée par une inflation
galopante et le départ à l'étranger de
plusieurs millions de personnes, une
situation où l’embargo occidental piloté
par Londres – cette guerre de
destruction économique pratiquée ici
comme ailleurs – a joué son rôle
dévastateur.
Interrogé sur les causes de la récente
crise économique sans précédent qu'a
traversé le pays et qui a donné lieu à
une hyper-inflation de 231 millions de %
et à un taux de chômage de 75%, Robert
Mugabe a répondu dans une interview à
ITV : "Vraiment, nous condamnons
l'Angleterre et principalement le
gouvernement de M. Blair. C'est lui qui
l'a causée", a-t-il dit de la crise. Le
Premier ministre travailliste des années
1997-2007 "ne voulait pas de dialogue.
Nous nous demandons quel genre de
gouvernement ce pouvait être pour
préférer nous imposer des sanctions", a
dit M. Mugabe dans cette interview.
Une victoire de M. Mugabe pourrait
changer la donne. « C'est le retour à
une volatilité extrême », a estimé Iraj
Abedian, PDG de Pan African Investments
à Johannesburg. « Nous pouvons nous
attendre à des mesures populistes assez
radicales, qui auront des conséquences
énormes ». « Après les terres agricoles
et les mines, les banques et les
sociétés financières pourraient selon
lui être les prochaines cibles d'un
nouveau gouvernement Mugabe cherchant à
étendre son programme d'"indigénisation"
visant à redistribuer les actifs à des
Zimbabwéens noirs », précise l’AFP.
Luc MICHEL
http://www.eode.org/eode-international-elections-monitoring-elections-generales-au-zimbabwe-mugabe-vainqueur-par-k-o/
Sur les élections
générales et la situation au Zimbabwe,
lire :
* sur les élections
elles-mêmes :
Luc MICHEL, UN MUGABE COMBATIF POUR LES
ELECTIONS GENERALES AU ZIMBABWE,
http://www.eode.org/eode-international-elections-monitoring-un-mugabe-combatif-pour-les-elections-generales-au-zimbabwe/
* sur la situation
politique au Zimbabwe et le duel Mugabe-Tsvangirai :
uniquement en Anglais (il s’agit d’un
AUTRE article que le précédent, pas
d’une traduction) :
Luc MICHEL, GENERAL ELECTIONS 2013 IN
ZIMBABWE
sur:
http://www.eode.org/eode-international-elections-monitoring-general-elections-2013-in-zimbabwe/
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