Opinion
Procès de la sale
guerre d'Irak
“Pétrole contre nourriture”
Léon Camus
Gilles
Munier
Samedi 2 janvier
2013
(revue de presse : geopolintel.fr –
29/1/13)* Gilles Munier,
Secrétaire général des
Amitiés franco-irakiennes, comparaît
jusqu’au 28 février 2013 et depuis le 21
janvier -
date anniversaire de l’exécution du roi
Louis XVI - devant la 1re chambre
correctionnelle de Paris, lieu où fut
jugée la reine Marie-Antoinette ! Cela,
parmi dix-sept autres inculpés et deux
entreprises, tous accusés d’avoir
contourné le programme des Nations unies
dit
“Pétrole contre Nourriture“
permettant à Bagdad de vendre sous
contrôle un peu de son sanglant or noir.
Programme qui avait pour but -
en
principe - de soulager et quelque
peu les souffrances trop visibles du
peuple irakien soumis à un terrible
blocus instauré au tout début d’août
1990… suite à une initiative au niveau
européen de M. Roland Dumas, ministre
français des Relations extérieures au
sein du gouvernement Rocard, sous la
présidence de M. Mitterrand. Aujourd’hui, au
banc des accusés figurent la société
Total, représentée par Christophe de
Margerie, la compagnie suisse de
courtage pétrolier
Vitol, l’ancien ministre de
l’Intérieur Charles Pasqua,
l’ambassadeur de France Serge Boidevaix
ex Secrétaire général du Quai d’Orsay
et, en 2002, président de la Chambre de
commerce franco-arabe, et encore,
Jean-Bernard Mérimée, ancien
représentant permanent de la France au
Conseil de Sécurité de 1991 à 1995. Au
total, 20 prévenus qui vont devoir
répondre devant la 11e chambre du
tribunal correctionnel de Paris, des
chefs de corruption, trafic d’influence
ou encore complicité d’abus de biens
sociaux. Des débats qui se déroulent
sous la férule inquisitoriale d’une
présidente assez peu
“compassionnelle“ au point d’avoir,
ce lundi 28 janvier, interrogé debout,
trois heures et demie durant, le prévenu
Serge Boidevaix âgé de
quatre-vingt-quatre ans… Une forme de
“torture“ -
dixit l’avocat du prévenu - qui en dit long sur les mœurs
judiciaires actuelles. Les
“riches paieront“, entre autres les
anciens grands commis d’un État
désormais engagé dans un consternant
processus d’autodestruction.
Lettre ouverte au Sénateur Norm Coleman
Le 16 mai 2005,
Gilles Munier, par le truchement d’une
lettre ouverte assez crâne, s’adressait
en ces termes au Sénateur Norm Coleman…
«
Le rapport de la sous-commission
d’enquête du Sénat des États-Unis que
vous présidez, reprend les
“informations“ publiées en janvier 2004
par le journal irakien Al Mada - dont le
directeur est un ancien trésorier du
Parti communiste irakien manipulé par la
CIA - lequel dénonçait 270 personnalités
ayant bénéficié de “coupons de pétrole“
de la part du Président Saddam Hussein…
J’ai reconnu que l’Association des
Amitiés franco-irakiennes avait été
aidée ponctuellement par une société
pétrolière sous la forme de
participations aux frais induits par ses
activités. Je me sens donc bien placé
aujourd’hui pour dire que les
accusations portées contre George
Galloway et Charles Pasqua sont
fallacieuses et tendancieuses ».
« En attaquant George Galloway, vous vous en prenez au plus féroce
opposant britannique à l’embargo, à
l’agression américaine contre l’Irak, à
l’occupation de ce pays et… à Tony
Blair. En attaquant Charles Pasqua, vous
vous vengez de la France qui a ouvert
trop rapidement au goût des États-Unis
une section d’intérêts économiques à
Bagdad, qui a promis à Tarek Aziz de
rétablir ses relations diplomatiques
avec l’Irak et qui s’est opposée au
déclenchement de la dernière guerre du
Golfe…Votre objectif n’est pas seulement
de diffamer les personnes citées par Al
Mada parce qu’elles ont réclamé la levée
de l’embargo ou dit que les sanctions
contre l’Irak étaient injustifiées et
criminelles. Vous voulez aussi et
surtout effrayer tous ceux qui luttent
pour la libération de ce pays.
Ne vous étonnez pas si vos menaces d’inculper des “amis de l’Irak“ sont
interprétées par la résistance irakienne
comme des actes de guerre et si elle y
répondait un jour à sa façon ». Nous
sommes, rappelons-le, en mai 2005 au
début de l’intensification de
insurrection contre l’occupant
israélo-yankee
(1).
«
Le scandale, ce ne sont ni les “dons“ ni
les “commissions“ qui ont été versés car
ceux-ci ont été prélevés sur des
bénéfices d’entreprises et jamais -
comme vous voulez le faire croire - sur
le montant insuffisant fixé par le
Comité des sanctions de l’ONU pour
l’achat des produits alimentaires ou
pharmaceutiques autorisés dans le cadre
du programme « Pétrole contre nourriture
»… « Balayez devant votre porte monsieur
le Sénateur ! Sinon, le peuple américain
risque de vous tenir un jour pour
responsable de la mort de ses soldats en
Irak, de l’image détestable des
États-Unis dans le monde et de rendre
Bill Clinton et George W. Bush
redevables des millions de dollars de
“pots-de-vin“ versés officiellement ou
clandestinement à l’opposition fantoche
irakienne.
Le vrai scandale : c’est l’embargo
lui-même et le programme “Pétrole contre
nourriture“. C’est le génocide
organisé du peuple irakien. Le nombre
des victimes dépasse le million et demi
[chiffre officiel émanant de différentes
organes des Nations unies : Fao, Unicef,
Oms], mais il n’y a personne qui ose
instruire le procès de cet insensé acte
de barbarie ».
« Monsieur le Sénateur, quand les États-Unis ont reconnu que l’Irak ne
possédait pas d’armes de destruction
massive, tout le monde a compris que le
mensonge a été inventé pour asphyxier ce
pays, préparer une agression sans risque
et renverser le régime baasiste. Il
s’est alors agi de détourner l’attention
de l’opinion publique de ce qui
constituait déjà un crime contre
l’Humanité. Elle a ainsi fabriqué un
contre-feu appelé “Affaire Pétrole
contre nourriture“… Pouvez-vous enfin
répondre à cette question : est-ce la
société américaine Chevron, qui a enlevé
d’importantes quantités de pétrole
irakien quand Mme Condoleezza Rice
[Secrétaire d’État de janvier 2005 à
janvier 2009] était membre de son
Conseil d’administration, a versé, et à
qui, d’importantes commissions aux
États-Unis ou en Irak ? Pouvez-vous par
ailleurs dire pourquoi vous n’ouvrez pas
d’enquête sur les malversations
financières dont est accusé au Nigeria
le vice président Dick Cheney lorsqu’il
dirigeait Halliburton et sur lesquelles
le juge français Renaud van Ruymbeke
aurait tant de retentissantes
révélations à faire ? Au bout du compte,
pouvez-vous certifier que les
accusations portées contre George
Galloway et Charles Pasqua n’ont pas été
forgées de toutes pièces pour escamoter
dans les médias américains le scandale
provoqué par la récente inculpation
d’une « taupe » israélienne, soupçonnée
d’avoir remis des informations
militaires à un membre du puissant lobby
pro-israélien AIPAC - American Israël
Public Affairs Committee - dont vous
êtes vous-même un membre éminent ? »
G.M.
Des questions et
des accusations demeurées évidemment
sans réponse. Qui ne dit mot consent ?
Retour sur images… et quelques cadavres
En janvier 2004 à
Bagdad, le quotidien
Al
Mada, subventionné par les autorités
d’occupation, publie une liste de 270
noms dont 11 français donnant un coup
d’envoi au scandale
«
Pétrole contre Nourriture ». Octobre
2005 : un rapport officiel des Nations
unies, basé sur un mémo de la CIA signé
par Charles Duelfer rendu public le 30
sept. 2004, procède à l’autopsie de
“détournements“ a posteriori ou a priori
répréhensibles -
on
ne sait trop - opérés au détriment
du Programme
Oil for Food.
Le rapport des
Nations unies sur cette même question
est alors piloté, à la demande de
Washington, par Paul Volcker, ancien
président de la Réserve fédérale des
É-U. Celui-ci désigne 2 253 entreprises
dans 66 pays différents dont 172
françaises parmi lesquelles une
trentaine étaient des filiales ou des
sous-traitantes de sociétés américaines.
En France le juge Courroye ne conduira
l’instruction qu’à l’encontre de 40
d’entre elles ! Première victime de
cette liste de proscription dressée par
la CIA, le gérant de la société
française de courtage Aredio, Jean-Loup
Michel, qui se donne la mort en juillet
2005. Puis en décembre 2006, ce sera
Patrick Maugein, patron corrézien de
Socco International, qui se réclamait de Jacques Chirac pour
l’obtention d’allocations pétrolières.
Dernière victime en date, l’avocat
libanais baasiste Elias Firzli, qui
intervenait pour le compte de la société
Total, disparaît en 2008, victime
d’un
“cancer“.
La Résolution 986
du Conseil de Sécurité dite
“Pétrole contre Nourriture“, est
finalement votée avec le soutien de
Paris en 1995, mais n’est mise œuvre
qu’en 1998 avec pour finalité d’atténuer
les conséquences meurtrières du blocus
général qui isole l’Irak du reste du
monde. Une situation à ce point
inacceptable qu’elle va déterminer les
responsables successifs des Programmes
humanitaires des Nations unies en Irak à
refuser de cautionner ce que l’Irlandais
Denis Halliday, ancien Secrétaire
général adjoint de l’Organisation des
Nations unies, dénonce un
« génocide » silencieux ; il démissionne en octobre 1998 ;
l’Allemand Hans van Sponeck qui prend
alors en charge l’application de la
résolution 986 démissionne à son tour en
février 2000 en compagnie de Jutta
Burghardt, responsable du
Programme alimentaire mondial, le
PAM. Halliday et Sponeck signeront de
concert une tribune dans le quotidien
londonien
The Guardian [29 nov. 2001] sous le
titre explicite
« La nation otage », dans laquelle ils accusent le régime de
sanctions imposées par le condominium
anglo-américain de violer cyniquement et
éhontément toutes les Conventions de
Genève.
Oil for Food : un
racket bien orchestré
Les liquidités
dégagées par les ventes de pétrole
irakien entre 1998 et 2003 –
le programme Oil for Food étant clos pour cause de guerre - se
seront monté à 64 milliards de $ placés
à la Bnp de New-York sur un compte
séquestre géré par les Nations unies :
30 % des ces revenus sont affectés aux
dommages de guerre au Koweït ; 13 % aux
Kurdes irakiens ; 3 % aux fonctionnaires
des Nations unies et seulement 54 % pour
l’achat de nourriture et de médicaments.
Un racket bien orchestré, n’est-ce pas ?
46% du programme se trouvent ainsi détournés à la source au profit de
postes budgétaires totalement étrangers
au projet humanitaire justifiant ce
programme, tandis que la moitié environ
des contrats soumis à l’agrément d’un
Comité des sanctions supervisé par le
Conseil de Sécurité, est rejetée par les
États-Unis et le RU. De son côté Bagdad
impose une rétro-commission pour chaque
contrat signé
(quelques cents par baril de pétrole et
10% du montant des produits
alimentaires), système bien connu,
par conséquent admis explicitement ou
accepté implicitement par le Conseil de
Sécurité jusqu’à l’invasion de 2003. Le
système de rétro-commission imposé par
Bagdad n’a apparemment gêné personne,
chaque contrat étant minutieusement
épluché et agréé par le Conseil de
Sécurité lui-même.
C’est donc au vu et au su de tous que le
système a fonctionné jusqu’à l’invasion
de mars 2003.
Curieusement,
seules les opérations effectuées sous le
contrôle draconien du Comité des
Sanctions sont suspectes tandis que la
partie immergée de l’iceberg, marché
noir et contrebande, pourtant largement
documenté dans le rapport Volcker,
semble à présent ignoré. Mieux, toute
velléité d’enquête se heurte à un mur de
la part de l’Administration américaine
ou de l’US
Navy impliquée dans l’affaire
Millenium (2)… Ainsi donc,
insistons, près de la moitié du pétrole
irakien vendu à titre soi-disant
humanitaire n’a pas été utilisée à
soulager les maux et la misère,
mais servi à payer des dommages de
guerre en compensation de préjudices
plus ou moins fictifs.
Mécanisme, manipulations et Smart Power
Oil for Food, n’a-t-il pas été utile, en dernier ressort, à
l’élimination d’un certains nombre de
concurrents des É-U ? Concurrents
économiques d’abord, puis politiques à
l’occasion de la traque de prétendus
“coupables de corruption passive“ –
en
question les rétro-commissions versées à
l’Irak pour un montant de 10 milliards
de $ entre 1998 et 2002 - car ce
sont principalement les têtes de file de
la
“politique arabe de la France“ qui
sont encore et toujours visés par le
procès en cours… onze ans après les
faits imputés. Cela expliquerait que la
diplomatie russe ait été également
visée, tout comme le ministre indien des
Affaires étrangères de l’époque qui
appartenait au Parti du Congrès, jugé à
Washington insuffisamment aligné… ou
encore Jim Howard, Premier ministre
australien.
La Russie avec 19,3
milliards de dollars, soit 30 % des
transactions, a été le premier client de
l’Irak. Rien d’étonnant à ce
qu’Alexandre Volochine, ancien directeur
des services présidentiels avant 2003,
soit par conséquent épinglé dans le
rapport Volcker pour des allocations
pétrolières à hauteur de 4,2 millions de
barils. Le Parti Communiste russe, le
parti
Edinstvo, proche de Vladimir
Poutine, l’Église orthodoxe, le
nationaliste Vladimir Jirinovski
(qui aurait reçu une allocation de 73
millions de barils), sont en effet
nommément désignés par le rapport
Volcker au même titre que Natwar Singh,
ministre indien des Affaires étrangères.
Celui-ci, soupçonné d’avoir reçu 4
millions de barils, avait été, à la
suite de la publication du rapport
Volcker, suspendu de ses fonctions,
provoquant du même coup une crise au
sommet de l’État indien… Pareillement,
Jim Howard, Premier ministre d’un pays
pourtant allié des États-Unis,
l’Australie, avait vu son gouvernement
déstabilisé pour
«
avoir su mais avoir tu » les 180
millions d’€ de commissions versés en
contrepartie de 2 Md d’€ de blé livré à
l’Irak. Jim Howard accuse en retour les
exportateurs de blé canadien
«
d’avoir monté l’affaire de toute pièce
pour évincer l’Australie du lucratif
marché irakien ».
Ainsi des
gouvernements alliés, mais non
suffisamment dociles, ont-ils été mis en
cause par la machine justicialiste des
États-Unis, ceci par le truchement des
Nations unies dont le Secrétaire général
M. Kofi Annan s’était lui également
trouvé personnellement impliqué dans le
“scandale“ à travers son fils et deux de ses proches collaborateurs.
Scandale qui révèle l’art subtil du
Département d’État associé à celui de la
Justice dans le maniement du gourdin
diplomatique… dans le cadre d’un
exercice bien compris du Smart Power !
En Europe, un brutal rappel à l’ordre
Même traitement en
Europe pour ces personnalités qui se
sont refusée à jouer le jeu de la
Maison-Blanche –
ou
l’on dénoncé - pendant les années
d’embargo : le député britannique George
Galloway, en France le sénateur Charles
Pasqua –
indépendamment d’une morale publique
parfois fort controversable - et les
derniers tenants de la politique arabe
de la France Jean-Bernard Mérimée,
ancien représentant aux Nations unies,
Serge Boidevaix, ancien secrétaire
général du Quai, Michel Grimard, Gilles
Munier
(3), auxiliaires ou relais aussi
discrets que zélés de notre diplomatie
parallèle. Tous ces hommes avaient œuvré
avec un certain courage pour le maintien
de liens avec Bagdad dans ces années
noires. Sans doute en marge du Quai,
mais indéniablement avec son accord
tacite comme le prouverait les quelques
courriers que Louis Hennekine,
Secrétaire général des Affaires
étrangères, rédigea à l’automne 2001.
Personnalités
auxquelles il est reproché en
particulier d’avoir usé de leur
influence ou de leur entregent auprès de
personnalités irakiennes, Tarek Aziz par
exemple, pour faciliter la signature de
contrats pétroliers ou alimentaires. En
contrepartie ceux-ci se seraient vu
attribuer des bons de pétrole pour leur
propre compte.
Or, en France ces rétributions
“personnelles“ pour service rendu
relèvent maintenant d’un délit de
corruption active et passive de
personnalités étrangères introduit en
2002 dans la loi par le Garde des Sceaux
Elisabeth Guigou afin d’aligner le droit
français sur des normes américaines
soucieuses de moraliser le commerce
international quand il ne s’agit pas de
leurs propres entreprises
(4) !
Notons pour finir
qu’en ce qui concerne les allocations de
pétrole par l’État irakien, les
rétro-commissions aujourd’hui dénoncées
–
quelque cents par baril - étaient
prélevées sur les profits des sociétés
et non sur les montants des fonds
séquestrés par le programme. De ce point
de vue le préjudice invoqué n’existe pas
au contraire des fournisseurs de
produits alimentaires, pharmaceutiques
ou de biens d’équipement qui eux
surfacturaient leurs ventes afin de ne
pas sortir de leur poche les montants
reversés à l’Irak, aux multiples
intermédiaires et parasites sans
scrupules prospérant sur un système
délétère de pillage légal des richesses
d’un pays étranglé par un impitoyable
blocus.
Notes :
1 – Des unités
israéliennes arabophones participent à
la guerre et à l’occupation. Parmi les
premiers cercueils de combattants
américains rapatriés sur le sol
américain, certains étaient drapés dans
le drapeau frappé de l’Étoile de David.
En mai 2005, quand l’affaire
«
Pétrole vs nourriture » est engagée,
la
“bataille de Fallouja“ a déjà été
livrée, en novembre 2004, à coups de
bombes humanitaires au phosphore.
2 - Rapport Volcker
p. 215 à 259 :
«
Les exportations illégales de pétrole à
partir du terminal Khor al Amaya ont eu
un réel impact sur le Programme Oil for
Food. Millenium, en 7 chargements entre
le 18 février et le 19 mars 2003, a
enlevé 7,7 millions de barils de pétrole
pour lesquels elle a versé 54 millions
de dollars. Dans le cadre du Programme
au prix du marché, ceux-ci auraient dû
rapporter quelque 200 millions de
dollars au compte séquestre ». Le
baril se situait alors aux environs de
24 $. Le pétrole, acheté au marché noir
a été négocié par
Millenium à 7 $ le baril et revendu
18 $. Alors quels ont été les
destinataires des commissions estimées à
53 millions 689 232 $ ? Ajoutons que les
opérations de transfert du brut
s’effectuaient sous la protection
vigilante de la marine de guerre
américaine et aussi vraisemblablement à
son profit.
3 -
« Vous avez reçu 200.000 dollars et vous ne vous êtes pas enrichi… »
s’exclame Agnès Quantin, sarcastique. La
présidente semble convaincue que les
accusés se sont goinfrés au grand
préjudice des Irakiens, victimes des
“corrompus“ mais non pas de
l’embargo ! Gilles Munier dont il est
ici question, nous a appris que cet
argent provient de ventes de pétrole
effectuées par la société suisse
Taurus Petroleum. Fonds actuellement sous séquestre à Genève,
destinés à l’origine au fonctionnement
de l’Association dite des
“Amitiés franco-irakiennes“. Somme
que M. Munier -
âgé de soixante-huit ans et dont les
revenus se montent à… 261 euros/mois,
plus 20 euros versés par l’Algérie où il
a exercé ! – demande au tribunal de
débloquer au profit de
«
sa campagne pour le libération des
prisonniers politiques en Irak… et afin
de soutenir la résistance irakienne ».
Rappelons à titre d’exemple, que le
vice-Premier Ministre irakien, le
chrétien Johanna-Mikhaïl dit Tarek Aziz,
condamné le 26 octobre 2010 à la peine
capitale, se meurt à petit feu dans les
geôles héritées de l’occupant yankee.
4 – Ainsi
l’actionnaire minoritaire de PSA,
General Motors a-t-il contrait le
groupe français –
pourtant en grande difficulté - à
rompre avec le marché iranien, perdant
de ce fait la vente de quelque 400 000
véhicules l’an. Cela tandis que les
constructeurs américains poursuivent
discrètement leurs exportations de
véhicules tout terrain vers l’Iran
soumis pourtant à un inexorable embargo.
Un exemple donnant la mesure de la
soumission suicidaire aux ukases
américains, dont font preuves les
dirigeants français et européens.
* Source :
http://www.geopolintel.fr/article593.html
© G. Munier/X.
Jardez
Publié le 2 février 2013 avec l'aimable
autorisation de Gilles Munier
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