Adhésion de la Palestine
Vote sous tension
à l'Unesco
La
conférence de l'Unesco vote aujourd'hui
l'admission de la Palestine en qualité
d'Etat membre
Lundi 31 octobre
2011
Aujourd'hui a
lieu, au siège de l'Unesco à Paris, le
vote pour l'admission de la Palestine en
tant qu'Etat membre à part entière. De
vives pressions, notamment des
Etats-Unis et de certains pays
européens, continuaient de s'exercer sur
les Palestiniens.
La conférence
générale de l'Unesco se prononcera
aujourd'hui sur l'adhésion de la
Palestine à l'organisation en tant
qu'Etat membre, un vote symbolique qui
risque de provoquer une grave crise de
l'organisation onusienne avec l'arrêt
immédiat de son financement par les
Etats-Unis. Selon l'Organisation des
Nations unies pour l'éducation, la
science et la culture (Unesco), dont le
siège est à Paris, le vote doit avoir
lieu en fin de matinée aujourd'hui, jour
où le ministre palestinien des Affaires
étrangères Riyad al-Malki doit
s'exprimer devant la conférence
générale.
L'enjeu est des plus symboliques pour
les Palestiniens qui y voient la
possibilité d'un premier succès dans
leur démarche d'adhésion à l'ONU en tant
qu'Etat membre à part entière. Jusqu'à
aujourd'hui, de fortes pressions
diplomatiques des Etats-Unis et de
certains pays européens s'exerceront sur
les Palestiniens, qui n'ont actuellement
qu'un statut de «mission d'observation»
à l'Unesco, pour qu'ils renoncent à leur
candidature en tant qu'Etat membre.
Washington, Paris ou Berlin jugent ainsi
ce vote prématuré, la demande d'adhésion
des Palestiniens en tant qu'Etat membre
à part entière à l'ONU étant toujours en
cours d'examen par le Conseil de
sécurité.
«L'Unesco, ce n'est ni le lieu, ni le
moment. Tout doit se passer à New York.
On espère que les choses vont bouger,
mais il faut continuer à convaincre», a
déclaré vendredi le porte-parole du
ministère français des Affaires
étrangères, Bernard Valero.
Mais le président palestinien Mahmoud
Abbas a été ferme jeudi. «Nous ne
renoncerons pas à la demande d'adhésion
de la Palestine à l'Unesco, où la
bataille est très intense», a-t-il
déclaré, affirmant ne voir «aucune
Justification» à l'abandon de cette
candidature. Pour entrer en vigueur,
l'adhésion palestinienne à l'Unesco doit
être votée à la majorité des deux tiers
des votants parmi ses 193 membres. Selon
des sources diplomatiques, les
Palestiniens sont assurés d'obtenir ce
quorum. Ils ont déjà en effet recueilli
plus de voix qu'ils n'espéraient au
cours du vote du conseil exécutif de
l'agence onusienne le 5 octobre sur
l'adhésion. Sur 58 membres, seuls quatre
avaient voté contre (Etats-Unis,
Allemagne, Lettonie et Roumanie) et 18,
dont la France et l'Espagne, s'étaient
abstenus. L'adhésion de la Palestine à
l'Unesco risque de provoquer une grave
crise avec l'arrêt immédiat du
financement de l'agence onusienne par
les Etats-Unis, ce qui priverait
l'agence de 22% de son budget, soit un
trou de 70 millions de dollars dès 2011.
Deux lois américaines du début des
années 1990 interdisent en effet le
financement d'une agence spécialisée des
Nations unies qui accepte les
Palestiniens en tant qu'Etat membre à
part entière. Il y a des «lignes rouges»
à ne pas franchir, a averti mercredi le
porte-parole du département d'Etat, Mme
Victoria Nuland. «Nous sommes préoccupés
quant à notre capacité à continuer à
faire bénéficier l'Unesco du plein
soutien américain». Pour la directrice
générale de l'Unesco Irina Bokova, un
départ des Etats-Unis aurait «de graves
conséquences». «Il faudra couper des
programmes, réajuster l'équilibre de
notre budget. Mais ce n'est pas
seulement un problème financier, c'est
un problème qui concerne l'universalité
de notre organisation», a-t-elle dit à
l'AFP, en jugeant que c'est «dans
l'intérêt des Etats-Unis» de rester à
l'Unesco. Les Européens voudraient
convaincre les Palestiniens de se
contenter d'adhérer dans l'immédiat à
trois conventions de l'Unesco, dont
celle du Patrimoine mondial, ce qui est
possible pour un «Etat non membre». Cela
permettrait aux Palestiniens de déposer
des demandes de reconnaissance au
Patrimoine mondial, dont certaines pour
des sites dans les territoires occupés
par Israël. Ramallah a une vingtaine de
dossiers à déposer, le premier
concernant l'église de la Nativité à
Bethléem.
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reproduction et de diffusion réservés ©
L'Expression
Publié le 31 octobre 2011 avec
l'aimable autorisation de l'Expression
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