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Le Quotidien d'Oran
Un mois pour
réaliser l'impossible
Kharroubi Habib
Barack Obama
Lundi 11 octobre 2010
Le sommet arabe extraordinaire de Syrte a accordé son ferme
soutien aux Palestiniens qui refusent de négocier avec Israël à
l'ombre de la colonisation. Mais plutôt que d'encourager Mahmoud
Abbas à rompre immédiatement les pourparlers directs avec l'Etat
hébreu au motif de l'intransigeance de ses dirigeants à geler
cette colonisation, les chefs d'Etat et de gouvernement arabes
ont opté pour différer d'un mois la décision dans ce sens. Délai
ainsi accordé au président américain Barack Obama, parrain des
pourparlers directs palestino-israéliens, pour tenter d'éviter
la faillite du processus de paix redémarré à son initiative.
L'on ne peut avancer que Palestiniens et Arabes entretiennent
l'espoir que le président américain est en volonté et en
situation d'arriver à lever l'hypothèque qui plane sur la
poursuite des négociations palestino-israéliennes. Leur geste en
tout cas tend à lui signifier que la balle est dans le camp
américain et qu'en ne se hâtant pas à prendre une décision
irrévocable, ils font preuve de leur volonté d'offrir à son pays
l'opportunité de faire quelque chose pour sauver ces
négociations.
En optant pour la temporisation, la partie palestino-arabe a
émis un signal de bonne volonté en direction des opinions et de
la communauté internationale, qui contredit la réputation
d'avorteuse des négociations de paix que les propagandes
d'Israël et de ses alliés lui collent systématiquement aux
échecs de celles-ci. La balle est désormais dans le camp
américain et de tous ceux qui veulent réellement que le
processus de paix entre Palestiniens et Israéliens se poursuive
et aboutisse.
Ce qui veut dire qu'ils ne doivent pas se contenter de prendre
acte avec satisfaction du délai que Palestiniens et Arabes ont
convenu de respecter. Ils doivent d'abord et avant tout
conjuguer leurs pressions sur l'état d'Israël pour lui faire
admettre l'exigence de l'arrêt de la colonisation, dont ils
reconnaissent eux-mêmes qu'elle est un préalable incontournable
à des négociations de paix.
Toute la question est de savoir jusqu'où ils sont déterminés à
aller pour faire entendre raison à Benyamin Netanyahu et son
cabinet. Barack Obama se contentera-t-il en effet de faire à
nouveau appel à «la sagesse» et au réalisme des dirigeants
israéliens qui sont restés sourds à ceux qu'il leur a adressés
auparavant ? Ou bien va-t-il faire monter la pression sur eux en
leur signifiant qu'en la circonstance, leur entêtement est
antinomique de l'intérêt stratégique des Etats-Unis et de
l'Occident d'une manière générale ?
Il est en tout cas de son intérêt, en tant que chef du camp
démocrate américain, que son initiative de reprise des
pourparlers palestino-israéliens n'avorte pas, alors que les
élections à mi-mandat pointent en Amérique. S'ajoutant aux
déboires que subissent ses politiques économique et sociale dans
le pays et militaire en Afghanistan, l'échec du processus de
paix au Proche-Orient aura un impact aggravant sur les chances
électorales du camp présidentiel.
Le sommet arabe lui a en tout cas offert celle de tenter
d'engager les atouts dont il dispose à l'égard d'Israël pour
amener ce pays à renoncer à l'utopie d'une paix à son seul
avantage, excluant les concessions que demandent en contrepartie
les Palestiniens et les Arabes.
A Obama donc de prouver qu'il a bien mérité par anticipation le
prix Nobel de la paix.
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