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PALESTINE-ISRAËL
Sommet Abbas-Olmert pour quoi faire?

Karim Mohsen

11 mars 2007

Le Premier ministre israélien et le président palestinien se rencontrent, aujourd’hui, dans une énième réunion dont l’objet reste vague.

Ce sont deux responsables politique passablement affaiblis, qui se rencontrent, aujourd’hui à Jérusalem dans un sommet dont on peut, à raison, se demander quel en est l’objectif et surtout l’opportunité alors que le processus de paix israélo-palestinien demeure figé, sans réelle chance d’avancer tant les positions des deux parties demeurent éloignées, d’une part, la problématique palestinienne mal réfléchie, d’autre part, les objectifs poursuivis par Israël demeurant au delà de la création de l’Etat palestinien indépendant, enfin.
Tous ces paramètres font qu’un sommet entre MM.Abbas et Olmert restera, dans les circonstances actuelles, un simple leurre. Par ailleurs, l’affaiblissement des deux hommes dans leur sphère politique particulière, au fait que Mahmoud Abbas n’arrive pas à s’imposer à ses partenaires du Hamas, d’une part, qu’Ehud Olmert, est au plus bas de sa popularité depuis la défaite d’Israël en juillet dernier dans la guerre qui l’opposa au Hezbollah libanais quand seuls 2% des Israéliens font confiance aujourd’hui à leur Premier ministre, d’autre part, ne qualifie pas les deux responsables politiques pour prendre des décisions à même de débloquer un processus de paix à l’arrêt depuis plusieurs années. La rencontre d’aujourd’hui a été précédée, le 19 février dernier, d’une réunion des deux hommes en présence de la secrétaire d’Etat américaine, Condoleezza Rice, réunion qui n’a apporté aucun fait nouveau susceptible de justifier le rendez-vous aujourd’hui.
Ce qui n’est pas étonnant du fait que ces rencontres, orchestrées non pour trouver une solution équitable et en conformité avec les textes du droit international et les résolutions du Conseil de sécurité, mais plus pour conforter l’occupation israélienne des territoires palestiniens ne peuvent aller au delà des visées qui leur sont imparties.
Comment, en effet, est-il possible de parler de processus de paix quand Israël poursuit l’expansion des colonies juives en Cisjordanie occupée, quand Israël continue la construction du mur de séparation en Cisjordanie occupée, en dépit des attendus de la Cour internationale de Justice (CIJ) considérant cette barrière comme illégale, empiétant sur les territoires palestiniens et en infraction avec le droit international, quand enfin, Israël accentue la judaïsation de Jérusalem-Est.
Toute chose non prise en compte par le Quartette (USA, UE, Russie et ONU) qui focalise sur le gouvernement du Hamas, exigeant de lui qu’il reconnaisse Israël, alors qu’une telle reconnaissance ne peut se faire qu’après des négociations en bonne et due forme entre les deux parties belligérantes, Israël et les Palestiniens, de même qu’il n’a pas été exigé d’Israël de se conformer aux résolutions 242 (1967) et 338 (1973) du Conseil de sécurité qui exigent le retrait «sans condition» des territoires palestiniens occupés en 1967 (bande de Ghaza, Cisjordanie et Jérusalem-Est).
On n’a pas vu se constituer un Quartette, ni celui-ci asphyxier économiquement et financièrement le peuple israélien pour amener le gouvernement israélien à se conformer aux résolutions de l’ONU et au droit international. Cela pour dire qu’un sommet Abbas-Olmert ne peut avoir de l’importance et un impact sur le futur des communautés palestinienne et israélienne, quand, manifestement, le seul intérêt qu’Israël accorde à de tels contacts (avec les Palestiniens) reste celui de les amener à se soumettre davantage à leur diktat. De fait, les objectifs recherchés par les uns et les autres lors de ce sommet sont diamétralement opposés.
Alors que les Palestiniens espèrent discuter d’un élargissement de la trêve à la Cisjordanie, comme l’indiquait le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, qui déclarait mercredi que M.Abbas entendait aborder avec le Premier ministre israélien un large éventail de sujets liés à la «finalité» d’éventuelles négociations de paix et de «consolider» la trêve en vigueur depuis le 26 novembre dans la bande de Ghaza en l’élargissant à la Cisjordanie.
Tel n’est pas le point de vue israélien qui se limitera aux injonctions habituelles, comme le rappelle, Miri Eisin, la porte-parole du Premier ministre israélien qui a déclaré que «le Premier ministre qui ne parlera pas de négociations de paix» lors du sommet d’aujourd’hui et n’abordera pas la question de «l’extension du cessez-le-feu à la Cisjordanie tant que ce dernier ne sera pas respecté à Ghaza», mais fera savoir à «Abbas que la politique de retenue d’Israël ne se prolongera pas indéfiniment alors que les tirs de roquettes (depuis la bande de Ghaza) se poursuivent» et demandera aussi au président palestiniens «des clarifications» indique Miri Eisin, «sur la manière dont ont été dépensés 100 millions de dollars» qu’Israël avait transférés en janvier à l’Autorité palestinienne. Cette somme fait partie des quelque 600 millions de dollars de fonds dus aux Palestiniens et gelés illégalement par Israël depuis une année.
Ainsi, Olmert ne rencontre pas Abbas pour la mise en oeuvre d’éventuelles négociations entre les deux parties, mais pour lui demander des comptes sur la manière avec laquelle les Palestiniens dépensent, ou ont dépensé, un argent qui appartient au peuple palestinien. Dès lors, et au vu des objectifs poursuivis par Israël, quel est l’intérêt des Palestiniens à accréditer un leurre dont Israël et Washington tirent les ficelles?

Publié avec l'aimable autorisation de l'Expression

 


Source : L'Expression
http://www.lexpressiondz.com/


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