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L'EXPRESSIONDZ.COM
ÉLECTION
PRÉSIDENTIELLE
L'État palestinien, un bluff
américain
Karim Mohsen
Olmert, Rice et Abbas
6
octobre 2007 Le président
palestinien, Mahmoud Abbas, et le Premier ministre israélien,
Ehud Olmert, ont eu une quatrième rencontre préparatoire au
rendez-vous d’automne aux USA. Mme Rice,
secrétaire d’Etat américaine, entamera du 14 au 18 octobre
prochain, une nouvelle tournée d’explication au Proche-Orient
dans la perspective de la conférence internationale, prévue cet
automne aux Etats-Unis.
Cette conférence sur le dossier israélo-palestinien, organisée
à l’initiative du président américain, George W.Bush, a
officiellement pour objectif de déblayer le terrain à la création
du futur Etat palestinien. Il est cependant fort douteux
d’attendre du concret d’une conférence internationale, une de
plus, dont on peut se demander, à raison, ce qu’elle pourrait
bien apporter de nouveau à un dossier qui interpelle la communauté
internationale depuis près de six décennies. M.Bush, qui est à
moins de quatorze mois de la fin de son deuxième mandat,
n’aspire en fait qu’à terminer, avec un satisfecit, une présidence
qui tourne pour lui au cauchemar, notamment en Irak et en
Afghanistan.
En 2003, évoquant la «vision» de deux Etats, Israël et
la Palestine, vivant côte à côte, George W.Bush avait alors «promis»
l’Etat palestinien pour «l’horizon» 2005 avec le résultat
que l’on sait. 2009, nouveau délai américain?, est encore trop
près pour le président US -en fin de mission à cette époque-
mais toujours loin pour les Palestiniens qui attendent leur Etat
depuis 1948.
Aussi, la conférence internationale sur le Proche-Orient projetée
pour le mois de novembre n’est qu’un leurre, au mieux, une
autre manière de faire gagner du temps à l’allié israélien
des Etats-Unis. Que propose en effet la Maison-Blanche pour dépasser
les obstacles, du fait d’Israël, qui ont interdit jusqu’ici
au peuple palestinien de vivre dans un Etat souverain? George
W.Bush et sa secrétaire d’Etat, Condoleezza Rice n’ont donné,
jusqu’à aujourd’hui, aucune indication claire et précise sur
ce qu’ils entendent présenter aux belligérants israéliens et
palestiniens pour avancer sur un dossier en stand-by depuis près
de 60 ans.
En revanche, les Américains sont toujours à débattre sur les
participants qui seront admis à cette conférence internationale
(c’est notamment le cas pour la Syrie et le Hamas palestinien)
qui n’augure rien de nouveau dès lors que manquent le courage
et la volonté politique de mettre Israël face à ses
responsabilités d’autant plus que l’Etat hébreu est, et
reste, aux yeux des Nations unies comme la puissance étrangère
occupante d’un territoire ne lui appartenant pas et dont le
peuple est identifié: le peuple palestinien. Or, tant que les
Etats-Unis ne disent pas clairement le droit des Palestiniens à
créer leur Etat indépendant, sur les territoires reconnus
palestiniens par le Conseil de sécurité de l’ONU, qu’ils
n’appellent pas Israël à démanteler les colonies juives en
Cisjordanie, que l’armée israélienne ne se retire pas au-delà
de la ligne verte, fixée par les Nations unies, enfin que l’Etat
hébreu -nonobstant les négociations entre Israël et les
Palestiniens- applique les résolutions pertinentes du Conseil de
sécurité de l’ONU, notamment les résolutions 242 et 338
respectivement votées en 1967 et en 1973. Or, il n’en a rien été
et les Américains se sont complus ces dernières années dans un
bluff -comme en témoigne la fameuse «Feuille de route»
(plan de paix international patronné par les USA, l’UE, la
Russie et l’ONU) censée relancer le processus israélo-palestinien
et créer les conditions pour une solution juste et équitable-
qui n’a pas permis au dossier israélo-palestinien d’avancer
d’un iota, notamment sous la présidence de George W.Bush,
lequel s’est singularisé, lors de son premier mandat, par un
parti pris flagrant faisant de l’ancien Premier ministre israélien,
Ariel Sharon, qui n’a jamais caché son opposition à la création
de l’Etat de Palestine, son unique interlocuteur. Or,
l’objectif de Sharon a toujours été de «bantoustaniser»
les territoires palestiniens, comme l’indiquent clairement l’édification
du mur de l’apartheid et le retrait unilatéral, sans
consultation avec les Palestiniens, de la bande de Ghaza. Par
ailleurs, la constance des Etats-Unis a été ces dernières années
de dire le «droit» des occupants israéliens de se défendre
contre un peuple asservi au bon vouloir de l’armée
d’occupation israélienne. Aussi, une nouvelle conférence sur
le Proche-Orient, pourquoi faire quand il suffit à la communauté
internationale de faire appliquer par les belligérants, notamment
Israël, les résolutions de l’ONU et l’accord d’Oslo de
1993, accord, rappelle-t-on, gelé par les Israéliens? Notons
d’autre part que le président palestinien, Mahmoud Abbas et le
Premier ministre israélien, Ehud Olmert, se sont réunis pour la
quatrième fois mercredi à Jérusalem-Ouest dans l’objectif de
mettre au point un document préparatoire à la conférence qui
doit se tenir à Washington en novembre prochain. Selon le
principal négociateur palestinien, Saëb Erakat, MM.Abbas et
Olmert ont demandé à leurs équipes de négociateurs de
travailler sur ce document «à partir de la semaine prochaine
pour parvenir à un document conjoint sur les questions clés»
en vue de le présenter à la réunion internationale. M.Erakat
ajoutait, lors d’une conférence à Ramallah, que «cette réunion
marquera le lancement des négociations sur le statut final (des
territoires palestiniens) pour parvenir à un traité de paix, sur
la base de la «Feuille de route» et la vision de deux Etats
du président (George W.Bush) et le même de souligner que
l’objectif était de «mettre fin à l’occupation (israélienne)
qui a commencé en 1967». Dans leur position, les
Palestiniens n’ont, hélas, d’autre choix que d’y croire,
malgré les échecs répétés de ces dernières années. Droits de
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Publié le 6 octobre avec l'aimable autorisation de l'Expression
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