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Le Quotidien d'Oran
Le menteur au pas de
sa porte
K. Selim
La colonie Maale Adomim - Photo: PCHR
Mardi 28 septembre 2010
La colonisation des territoires palestiniens a repris à coups de
bulldozers israéliens. Cela était prévisible. Les Etats-Unis,
les seuls à même de convaincre Benyamin Netanyahu, ont fait
preuve, en dépit des suppliques publiques, de tellement de
mollesse qu'il ne pouvait en être autrement. Durant les derniers
mois, le lobby pro-israélien a suffisamment fait étalage de sa
puissance à Washington pour que Barack Obama renonce
définitivement aux velléités d'exercer des pressions sur
Tel-Aviv.
Le président français Nicolas Sarkozy a peut-être saisi
l'ampleur de l'impuissance de l'administration américaine en
mettant en cause un «problème de méthode» et en suggérant que
l'Europe et l'Union pour la Méditerranée participent au
processus politique. Les think tank peuvent toujours réfléchir à
la proposition de M. Nicolas Sarkozy et sur les raisons qui font
qu'une Europe si économiquement puissante n'ait aucun rôle
politique au Moyen-Orient. Quant à l'UpM, on avait presque
oublié son existence; et d'ailleurs, une grande moitié de
l'Europe n'en veut absolument pas. Mais cela est encore un sujet
pour les think tank.
Ni Barack Obama, ni Sarkozy, ni l'Europe et encore moins la
fantomatique UpM ne sont vraiment concernés par la reprise de la
colonisation des territoires palestiniens. Ils peuvent le
regretter, peut-être avec sincérité, mais on n'attend pas d'eux
qu'ils exercent des pressions sur Israël. Le plus prévisible est
qu'ils demanderont, une fois de plus, à Mahmoud Abbas de faire
preuve de patience et de ne pas claquer la porte des
négociations. C'est ce que lui demande d'ailleurs Netanyahu
après avoir décidé de ne pas prolonger le moratoire.
M. Mahmoud Abbas, qui a déjà déclaré que des négociations à
l'ombre de la poursuite de la colonisation seraient une perte de
temps, est, une fois de plus, mis sur le gril. Il devra choisir
d'être conséquent avec ses propos ou bien de céder à des
«amicales pressions» occidentales. Pour l'heure, la décision qui
semble évidente, se retirer de la négociation, n'a pas été
prise. Mahmoud Abbas a annoncé une décision après le 4 octobre
prochain, à l'issue d'une réunion de la Ligue arabe.
A priori, cela ne semble pas manquer de sagesse. Nul n'ignore
qu'une décision de l'Autorité palestinienne de renoncer aux
négociations ne suscitera pas les mêmes regrets mous qui
s'expriment aujourd'hui autour de la reprise de l'expansion
coloniale israélienne. Le chef de l'Autorité palestinienne et
ses collaborateurs vont être soumis à de fortes pressions et il
ne sera pas inutile d'avoir le soutien franc des Etats arabes.
Sauf qu'il n'est pas sûr que la Ligue, à l'image du «Comité
arabe de suivi de l'initiative de paix», ne servira pas d'alibi
pour une attitude équivoque.
M. Mahmoud Abbas sait pourtant qu'un tel alibi est inutile et
ne lui épargnera pas d'être accusé par l'opinion palestinienne
de poursuivre une politique de concession sans fin. Le chef de
l'Autorité palestinienne peut se ressaisir. Le dialogue qui
semble se réamorcer entre les deux grands groupes politiques
palestiniens, le Fatah et le Hamas, lui en offre l'opportunité.
Il ne peut pas transiger sur le rejet de la colonisation sans
perdre définitivement la face. Il n'est pas condamné à jouer une
fausse partie avec de fausses cartes et de faux arbitres. Il
peut dire basta. Il a en effet trop souvent suivi le menteur
jusqu'au pas de sa porte pour ne pas en être édifié.
Le dossier
négociations (?) 2010
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